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Notions préliminaires modifier

Theodor Herzl, fondateur du mouvement sioniste.

Cet article examine le sionisme comme idéologie, c'est-à-dire les idées et les concepts qui ont sous-tendu le projet politique qui est parvenu, d'abord à recréer un État juif (de 1897 à la création d'Israël), puis à établir et consolider ce pays (de 1948 à nos jours). Le rôle des idées a été particulièrement important dans ce mouvement national[1] : peu ont eu « d'une manière aussi nette, une origine de papier », peu ont autant été « caractérisés par la capacité des mots et des idées à se transformer en force concrète »[2]. Quant aux oppositions que ces idées ont suscitées, elles ne sont évoquées ici que si elles ont émergé au sein du mouvement sioniste, car celles qui mettent en cause la création même de l’État d’Israël sont traitées dans l'article antisionisme.

Le mot sionisme est inventé par Nathan Birnbaum en 1890[3],[4] ; étant secrétaire de Theodor Herzl, il lui suggérera ce nom pour nommer son mouvement politique[5]. Au sens strict, sionisme désigne le mouvement national qui s'ֵest donné comme but « la restauration de l'État juif[6] », « la reconstitution d'une nation juive, formant un corps politique[5] », et qui l'a effectivement réalisée entre le premier Congrès sioniste de 1897 et la création de l'État d'Israël en 1948. Au plan pratique, il se distingue des projets antérieurs en ce qu'il repose sur cette idée de Herzl, que sa faisabilité suppose la garantie d'une ou plusieurs Grandes Puissances.

Le mot sionisme s'inscrit aussi dans la continuité des aspirations au « retour à Sion » (le mont Sion référant à Jérusalem et par extension à tout Israël[7]), berceau du peuple juif – aspirations qui ont imprégné les consciences juives depuis la fin du vie siècle av. J.-C. et assuré la continuité d'une présence juive en Terre d'Israël malgré les siècles de dispersion #Note 6

Dates modifier

Début modifier

L'année 1897 est retenue comme point de départ du sionisme parce qu'elle voit la première assemblée nationale juive se réunir et décider. Théodor Herzl l'indique dans son discours du deuxième Congrès en 1898[8]. Pourtant antérieurement, son Journal, écrit pour mémoire de son action sioniste, commence au milieu de 1895 ; il agit à Paris et à Londres dès 1895 ; son ouvrage L'État juif, écrit en 1895, paraît en février 1896[9] (le contexte étant la condamnation d'Alfred Dreyfus à la fin de 1894 et sa dégradation publique le 5 janvier 1895).

On ne saurait faire remonter le sionisme proprement dit avant la seconde moitié du xixe siècle, car si des Juifs ne cessent de « monter » en Palestine depuis l'Antiquité, ce sont des initiatives individuelles, ou de petits groupes, qui n'ont que très rarement une perspective politique, ou sont sans lendemain, comme celle de Joseph Nassi au xvie siècle #Note 11. Cependant dès la première moitié du xixe siècle l'immigration s'amplifie, puisqu'en 1845 le consul de Prusse à Jérusalem dénombre dans la ville déjà 7 120 Juifs[10]

L'année 1860 aurait pu servir de point de départ car des Juifs de toutes tendances articulent sans se concerter une aspiration encore vague à repeupler la Palestine plus activement : le philanthrope Moïse Montefiore crée une Société pour la colonisation hébraïque de la Palestine, après avoir fondé le le premier quartier hors des murs de Jérusalem, où la population juive s’était concentrée jusque-là — c’est le début du nouveau Yishouv (« peuplement ») ; à Francfort-sur-l'Oder, le rabbin Zvi Hirsh Kalisher participe à la création d'une Société allemande pour la colonisation de la Palestine[11] ; et le philosophe socialiste Moïse Hess publie Rome et Jérusalem, qui est un indiscutable manifeste sioniste. Le texte de Hess reste cependant sans lendemain et les initiatives de Montefiore demeurent celles d'un bienfaiteur individuel.

L'année 1870 aurait aussi pu marquer le début du sionisme si l'Alliance israélite universelle avait été sioniste, car elle crée cette année-là la première implantation juive en Palestine ; mais son but est d’y former des cadres destinés à rejoindre d’autres centres de l’Alliance dans le monde.

L'année 1882 est souvent évoquée comme autre point de départ : le pogrom de Kishinev et d’autres dans l'empire russe, entraînent la publication de l'appel de Léon Pinsker, Autoémancipation !, ainsi qu’un important mouvement d'émigration juive vers la Terre d'Israël, rétroactivement désigné comme la première Aliyah ; cette immigration, soutenue financièrement par Edmond de Rothschild, permet la fondation des premières villes juives en Palestine de Rishon LeZion et Zikhron Yaakov. Un objectif national commence à se dessiner, le manifeste du Bilou et les écrits d’Ahad Ha'Am le montrent. Mais cette vague soutenue par les Amants de Sion demeure surtout religieuse et elle se heurte aux déconvenues : moustiques, malaria, hostilité des résidents de l’empire ottoman, instructions inadéquates reçues de Russie[12], dépendance des charités et mésententes entre immigrants. Ce mouvement pourtant frappe les esprits, quand les pogroms russes et la nouvelle littérature antisémite allemande (voir ci-dessous Rejet antisémite) surprenaient les Juifs d'Europe #Note 8.

Ce n’est cependant qu’en 1897 que le sionisme passe de l’idéologie éventuellement accompagnée d’actes, à une entreprise véritablement politique avec la tenue du Premier congrès sioniste, où des Juifs du monde entier viennent adhérer au projet diplomatique et politique de Theodor Herzl. Il s'identifie en effet à l'idée que le « problème juif » ne peut être résolu que par une immigration massive au sein d'un État à majorité juive, « qui ne pourrait être effectuée qu'avec une assistance et une reconnaissance internationale »[13] #Note 9.

Fin modifier

On pourrait retenir comme achèvement du mouvement sionisme le 14 mai 1948, date de la proclamation de l'État d'Israël, puisque c'était le but du projet de Herzl. Cependant, pour établir la nation, une idéologie demeurait indispensable pour asseoir et renforcer la cohésion nationale, afin de triompher des guerres et dominer les difficultés causées par l'afflux de millions d'immigrants venues d'horizons différents #Note 12

L'émergence du « Postsionisme » à la fin des années 1980 a pu aussi donner l'impression, au moins au sein de l'intelligentsia, que le sionisme était arrivé à son terme parce qu'il avait accompli sa mission historique en établissant de façon sûre l'État d'Israël. Cependant, le basculement à droite de la politique à partir de 1977, le démantèlement de l'économie travailliste suite au Plan de stabilisation de 1985 (en), les échecs des Accords d'Oslo de 1994, l'exaspération du conflit avec les Palestiniens, et « un réveil sioniste idéologique et pratique au sein des jeunes religieux[14] », ont plutôt conduit à revigorer les débats sur les idéaux sionistes qui, avec les mouvements néosionistes, se promettent un avenir au début du xxie siècle[15],[16].

Peuple, Terre, Loi modifier

Le rabbin Tzvi Hirsh Kalisher, précurseur du sionisme religieux

Le projet politique sioniste de la fin du xixe siècle réalise d'anciennes aspirations[17], plus profondes que la seule nostalgie de Sion[18] ou le vœu répété tous les ans à la fête juive de Pessah : « L'an prochain à Jérusalem ». L'idée du retour des Juifs sur leur terre ancestrale est si ancrée, que même un philosophe aussi critique vis-à-vis du judaïsme que Spinoza, prévoit le sionisme : « Si l'esprit de leur religion n'efféminait leurs âme, je suis convaincu qu'une occasion favorable venant à se présenter, les Juifs pourraient reconstituer leur royaume et devenir ainsi l'objet d'une seconde élection de Dieu.[19] »

Juifs à Jérusalem en 1895

Le peuple juif a toujours considéré être un peuple, une nation, malgré sa dissémination en Europe, au Moyen-Orient et autour de la Méditerranée. Quant à la Terre d'Israël, elle est au centre du culte juif. La Torah insiste sur les rapports des Hébreux avec leur terre, et les synagogues en diaspora sont orientées vers Jérusalem. La croyance que l'exil est temporaire, qu'il doit prendre fin par leur retour sur leur terre d'origine, est un des éléments qui assurent la cohésion des Juifs en dépit de leur dispersion. A toute époque, des individus ou groupes « montent » en terre d’Israël, en employant le mot hébreu Alya inspiré de la Genèse[20], puis en dépêchent des émissaires vers la Diaspora afin de collecter des aides[21]. À partir de 1830, on compte au moins une initiative pa an ; au milieu du xixe siècle près de la moitié des habitants de Jérusalem sont juifs[10].

L'accord avec la tradition est moins facile quant à la Loi juive. Alors que les Amants de Sion comptent de nombreux rabbins et pratiquants parmi leurs fondateurs et leurs membres, les tenants du projet sioniste sont souvent peu orthodoxes. Comme Léon Pinsker, ils ne partagent pas la « croyance en l'intervention d'une puissance surnaturelle assurant la résurrection politique » du peuple juif[22], alors qu'une eschatologie juive depuis le Moyen-âge conditionne son retour sur sa terre d'origine à la venue d'un messie[23]. Un autre enseignement religieux, contraire au projet sioniste, commande de porter avec résignation le châtiment du ciel qu'est l'exil.

Au-delà des divergences doctrinales ou rituelles, des rabbins sont hostiles aux idées du sionisme parce qu'elles leur paraissent politiquement dangereuses[24]. Ainsi le grand-rabbin britannique Hermann Adler cité par The Times de Londres en 1897 : « L’idée d’établir un État juif en Palestine est absolument vicieuse, contraire aux principes juifs, à l’enseignement des Prophètes et aux traditions du judaïsme – un mouvement qui pourrait laisser penser que les Juifs ne sont pas animés d’une ardente loyauté envers le pays dans lequel il est leur lot d'être placé ... L'émancipation avec les pleins droits civiques ... est la meilleure voie.[25] »

Herzl sera toutefois légaliste, et des rabbins, dont Zadoc Kahn, grand-rabbin de France, adhèreront à ses Congrès[26] ou soutiendront son projet[27],[28]. Un courant sioniste religieux se développe aussi, dès 1901 avec le Mizrahi, animé après la Première guerre mondiale par le grand-rabbin Abraham Isaac Kook.

Eschatologie chrétienne modifier

Des eschatologies chrétiennes ont aussi contribué à faire renaître le projet de retour des Exilés sur leur Terre d'origine, et cela depuis le xviie siècle, à l'instar du projet de restauration d'un royaume juif en Palestine du Danois Oliger Paulli (en). Des thèmes juifs introduits dans des épopées européennes ont aussi, en retour, inspirés des Juifs : ainsi Nabucco, l'opéra de Verdi, avec son Chant des esclaves qui est un hymne à la liberté, contribue à la réunification italienne, laquelle inspire immédiatement le premier manifeste présioniste, le Rome et Jérusalem de Moses Hess, et plus tard contribuera à la détermination du plus radical des sionistes, Jabotinsky[29].

Dans des milieux puritains, une interprétation de l'Apocalypse de saint Jean énonce qu'une des étapes vers le second avènement du Christ sera le rassemblement en Terre sainte du peuple juif[30]. Cette idée sous-tend de nombreuses initiatives britanniques en Palestine au xixe siècle qui, si elles ne sont pas toujours dépourvues d'arrières pensées (conversion des juifs au christianisme, impérialisme, etc.), pavent le chemin qui conduit à la Déclaration Balfour de 1917. Ainsi, le premier appel européen émane dès 1841 d'un lord anglais, Shaftesbury[31], et il est remarquable que la première tentative d'immigration massive de Juifs en grande Palestine ait été conçue par un noble écossais, Laurence Oliphant, dont la motivation est clairement biblique (« Je les ferai venir au pays de Galaad[32] ») et la détermination forte, puisqu'il commence à la réaliser en dépit des interdits[33].

Encore aujourd'hui, surtout aux États-Unis, le courant chrétien philosémite et prosioniste demeure fort[34].

Rejet antisémite modifier

Corrolaire négatif des eschatologies bibliques, une autre partie du monde chrétien ancre les Juifs en Terre sainte en leur déniant le titre d'Européen. Ainsi, les philosophes Emmanuel Kant les qualifie de « Palestiniens qui vivent parmi nous »[35],[36], et Johann Fichte préconise leur expulsion vers la Palestine sur ce fondement[37].

Plus tard, l'apparition en Allemagne d'une littérature violemment antisémite, concommitante des pogroms russes, bouleverse des Juifs cultivés qui se voulaient ou se croyaient assimilés. Ainsi le brûlot d’Eugen Dühring (« La question juive comme question de nocivité raciale pour l'existence, les mœurs et la culture des peuples », 1881) est explicitement cité par Herzl comme un catalyseur[38]. D'autres écrits, comme ceux de Wilhelm Marr (« La victoire de la judéité sur la germanité », 1879) qui plaident pour une expulsion de tous les juifs vers la Palestine et sont distribués par sa « Ligue antisémite », contribuent à l'émergeance de la conscience sioniste.

Ces ouvrages littéraires correspondent au rejet exprimé par la parole populaire. – « C'est pas ton pays ici, tu n'as rien à faire chez nous, allez file, débarrasse le plancher, va un peu voir à Jérusalem si j'y suis... » – ce type de propos dont Albert Cohen témoigne avoir été honoré dès l'âge de dix ans à Marseille[39], correspondent à ceux qu'Herzl entend quand, étudiant, il se fait chasser d'une association patriotique, ou quand, à Paris en 1894, il entend la foule hurler, non pas « Mort à Dreyfus ! », mais « Mort aux Juifs ! ».#Note 10

Esprit des Lumières modifier

Début de l'article Juifs dans l'Encyclopédie

Le Siècle des Lumières a contribué à faire renaître la nation juive, en combattant la religion dominante et en affirmant les principes de liberté de conscience et d'égalité des individus devant la loi. Évoquant la condition des Juifs, Rousseau envisage qu'ils aient « un État libre, des écoles, des universités, où ils puissent parler et disputer sans risque.[40] » tandis que l'Encyclopédie de d'Alembert et Diderot dénonce les horreurs et les carnages que les Juifs ont éprouvés dans tous les états chrétiens, à tel point que les auteurs s'étonnent que ce peuple existe encore[41]. La Révolution française émancipe les Juifs en leur accordant les droits de citoyen actif. Même la limitation imposée (« Il faut tout refuser aux Juifs comme nation et tout accorder aux Juifs comme individus »[42]) reconnait qu'ils forment par ailleurs une « nation ».

Significativement, « La Décade philosophique », organe de républicains modérés, publie en avril 1797 qu'« Il est un moyen assuré de donner à la Syrie une population nombreuse, active et opulente : ce serait d'y appeler les Juifs. [...] Ils accourront des quatre coins du monde, si on leur en donne le signal.[43] Un an plus tard, cette même revue s'exprime en termes encore plus remarquables, cent ans avant le lancement du sionisme politique par Herzl :

« Il est au moins très-vraisemblable que le peuple juif va se reformer en corps de nation, que le temple de Salomon va être relevé, et il sera digne de la Philosophie d'observer par quelles causes les plus anciennes lois connues, celles de Moïse, auront survécu à toutes les institutions postérieures.[44] »

Visées des chancelleries modifier

Désireuses de s'emparer des dépouilles de l'Empire ottoman déclinant, les politiques étrangères des Grandes Puissances ont soit soutenu l'idée d'un rétablissement juif en Palestine, soit utilisé des Juifs et Jérusalem pour faire avancer leurs intérêts au Proche-Orient[45].

En 1799, lors de l'expédition de Syrie qui visait à enlever la Palestine aux Turcs, « Le Moniteur universel », journal du gouvernement français, publie (en première page) un communiqué de Constantinople faisant état d'une Proclamation de Bonaparte « dans laquelle il invite tous les juifs de l’Asie et de l’Afrique à venir se ranger sous ses drapeaux pour rétablir l’ancienne Jérusalem[46]. » L'origine et même l'authenticité de cette proclamation ont été discutées[47] ; on peut aussi supposer qu'elle n'est qu'un coup diplomatique[48]. Elle est en tout cas mise en valeur par le quotidien gouvernemental de la France, fait suite à la publication un an plus tôt, toujours dans des organes gouvernementaux, d'une Lettre d'un Juif à ses frères[49] qui ressemble à « un projet sioniste dans la ligne de celui de Herzl[50] », auquel « La Décade philosophique » fait écho[43],[44].

À partir de la Troisième République, la France ne sera plus favorable au transfert de populations juives en Palestine, pourtant le Quai d'Orsay protège activement les professeurs et les envoyés de l'Alliance Israélite Universelle parce qu'ils enseignent en français.

Rivale de la France pour l'expansion coloniale, l'Angleterre reprend ce thème dans ses calculs géopolitiques à partir de 1840. Le Foreign Office sous Henry Palmerston encourage l'émigration juive[51] pour contrer l'influence grandissante de la France après la prise de la Syrie par Méhémet Ali. Palmerston écrit à son ambassadeur à Constantinople pour l'« instruire de fortement recommander [au gouvernement turc] de tout faire pour encourager les Juifs européens à retourner en Palestine »[52]. Charles Henry Churchill (en), consul à Damas, propose en 1841 à Moses Montefiore un véritable programme sioniste pour que les Juifs puissent « s'efforcer une fois de plus de reprendre leur existence en tant que peuple », objectif qu'il « considère parfaitement réalisable »[53], tandis que le « Colonial Times (en) » venait de publier, rédigé par Lord Shaftesbury, un Memorandum pour la restauration des Juifs en Palestine[31] ».

Cette idéologie soutiendra ensuite avec constance les implications britanniques en Palestine, notamment par la tentative d'immigration de masse par Laurence Oliphant (1879), la déclaration Balfour (1917), l'accord Faisal-Weizmann (1919), le mandat britannique sur la Palestine, en vue d'y créer un Foyer (Home) national juif (1922).

Le même intérêt s'observe en Allemagne où le gouvernement de Prusse envoie dans les années 1840 un consul à Jérusalem et lui demande d'effectuer un recensement du nombre de musulmans, chrétiens et Juifs[54].

La Russie a aussi des visées sur Jérusalem où elle se proclame protectrice des chrétiens orthodoxes. Son ministre de l'intérieur, Plehve, fait bon accueil à Herzl et se dit favorable à la création d'un État hébreu[55].

Ce terreau diplomatique forme le contexte qui permet à Theodor Herzl de lancer son sionisme politique auprès des chancelleries. Ce même contexte explique que, durant la Première Guerre mondiale, les diplomates sionistes obtiennent du cabinet londonien la Déclaration Balfour avec l'approbation des Alliés[56].

Avant 1896 : idées fondatrices modifier

L'Exil modifier

Dans la conception juive, exil et rédemption sont des notions entrelacées[57], liées à l'idée de servitude. Elles sont le ferment du projet sioniste. L'exil ou galut (גָּלוּת) réfère à la condition et au ressenti d'une nation chassée de sa terre et soumise à des lois étrangères[58]. L'expérience séculaire de devoir partir des lieux où l'on vient à peine de s'établir à cause des accès d'antisémitisme, ravive ce sentiment, particulièrement à partir de la seconde moitié du xixe siècle.

Le concept de « négation de l'exil » sera fondamental pour les sionistes[59], la volonté d'en finir avec l'exil sera le dénominateur commun des Juifs rassemblés à Bâle pour la première fois en 1897, et le « retour des exilés » sera leur but. #Note 13

Le principe des nationalités modifier

L'émergence du sionisme s'inscrit dans le contexte des libérations nationales en Europe[60]. Découlant de la Déclaration des droits de l'homme par la Révolution française, qui implique le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes[61], le principe des nationalités est au centre des révolutions européennes de 1848 (le « Printemps des peuples »), une base de la politique étrangère du Second empire, et aussi le fondement du premier manifeste pré-sioniste de Moses Hess (1862). Le principe des nationalités justifie la revendication d'un État par les Juifs. C'est une raison intrinsèque, nécessaire, et non extérieure comme est l'antisémitisme[62].

L'argument du livre de Hess, Rome et Jérusalem, revient à ceci : Les Italiens viennent de se libérer et reconstituent leur État, donc il est certain que le peuple juif restaurera son unité comme nation, « la renaissance de l'Italie annonce la résurrection de la Judée[63] ». Cette idée était répandue et a joué un grand rôle dans l'émergence du sionisme[64]. Herzl juge ainsi ce livre (qu'il n'a lu qu'en 1898) : « Quel esprit noble et enthousiaste ! Tout ce que nous avons tenté de faire se trouve déjà dans son livre.[65] »

Cette idéologie des nationalités (qui n'est pas le nationalisme conquérant qui émergera plus tard[66]) est alors si forte en Europe qu'Ernest Laharanne, un catholique libéral travaillant au secrétariat de Napoléon III, relance en 1860 l'idée de « Reconstitution de la Nationalité Juive » fondée sur ce principe, que l'empereur défendait. Il y pose la question centrale du sionisme politique : « Quelle puissance s’opposerait à ce que les Israélites, réunis en Congrès, délibérassent et arrêtassent le rachat de la mère-patrie ? »[67] Vingt ans plus tard la conférence de Renan Qu'est-ce qu'une nation ? (1882) exerce une forte influence sur le penseur Ahad Haam[68] et chez le protosioniste Léon Pinsker, la notion de nation est un leitmotiv[69].


Échec de l'assimilation : Autoémancipation ! modifier

Léon Pinsker, auteur de Auto-émancipation ! et l'un des chefs des Amants de Sion

L'acquisition des droits du citoyen par les Juifs avait permis d'envisager qu'ils puissent s'assimiler. Une grande déception s'ensuit, du fait de la permanence des préjugés antijudaïques. Heinrich Heine l'exprime dès 1823, sous le coup des « insultes antisémites, [lui] déniant toute appartenance à la culture germanique[70] ». Hess parvient au même constat en 1862[71].

Cependant, ce sont les pogroms sanglants de 1881-1884 en Russie, en Ukraine et en Pologne qui causent le tournant capital et sont « l'élément déclenchant, mais non fondateur, du sionisme organisé[72] ». Ils génèrent une révolution intellectuelle et morale cruciale : ils poussent les Juifs à prendre en main leur propre destin. À Odessa, le port le plus libre de Russie mais marqué par quatre pogroms (1821, 1859, 1871, 1881), un des leaders des Amants de Sion, Léon Pinsker l'exprime en termes catégoriques : « La judéophobie est une psychose. Comme la psychose, elle est héréditaire et depuis 2 000 ans, c'est une maladie inguérissable.[73] » Il en tire la conclusion que les Juifs doivent s'émanciper par eux-mêmes et compter sur eux seuls. À la même époque, des membres du mouvement Bilou dénoncent « le faux rêve de l'assimilation[74] » et les rejoignent pour la première aliyah qui fonde la ville de Rishon LeZion.

Herzl avait éprouvé ce dépit en Autriche au sein d'une association pangermaniste d'étudiants[75]. À Paris, la dégradation d’Alfred Dreyfus le frappe davantage car, élevé au grade de capitaine d'état-major, il était un exemple d'assimilation réussie. Comme Pinsker, il en conclut que l'irréductibilité de l'antisémitisme exige une réponse politique qui passe par l'établissement d'un État, où les Juifs en diaspora immigreront. Cette idée centrale du mouvement sioniste, le sous-titre de son livre la résume : l'État juif est une « tentative de solution moderne à la question juive » et il en montre le ressort :

« Nous sommes un peuple et c'est l'ennemi qui nous y contraint malgré nous, ainsi que cela a toujours été le cas dans l'histoire. C'est dans notre détresse que nous nous rassemblons et que, soudain, nous découvrons notre force.[76] [...] La force dont nous avons besoin est créée en notre sein par l'antisémitisme.[77] »

Des idées positives et pratiques modifier

A la suite à son livre qui découle du grand Principe des nationalités, Moses Hess rédige un Projet de colonisation de la Terre-Sainte. Les idées doivent avoir un « caractère positif et pratique... Après avoir posé les principes généraux, on commence à les mettre en œuvre »[78].

Significativement, la première phrase du premier « Bulletin » de l'Alliance israélite universelle dit la même chose : elle dénonce les projets qui « ne passent point du domaine des théories dans celui des faits.[79] »

Cet aspect caractérise aussi le mouvement sioniste. Sa capacité de prolonger les idées par des moyens pratiques en vue de l'action est une clé pour comprendre sa réussite.

Réhabiliter les Juifs modifier

En Europe de l'Est, et depuis le Maroc juqu'à l'Iran, la plus grande partie des Juifs vivaient au xixe siècle dans une misère extrême. Il en était encore de même en Europe dans le premier tiers du xxe siècle, comme le montre les célèbres reportages d'Albert Londres[80]. Si une partie de la bourgeoisie juive émancipée s'organise pour leur venir en aide, le sionisme se présente comme la « solution moderne de la question juive », dont la misère extrême était la conséquence[81]. Dans son manifeste fondateur, Herzl dit que tout son projet repose sur une « force active (qui est) la détresse des Juifs »[82].

L'Alliance israélite universelle (A.I.U.) est créée en 1860 à Paris. Elle a pour but « de travailler partout à l'émancipation et aux progrès moraux des israélites[83] ». Ses écoles sont établies dans de nombreux pays et, en 1913, du Maroc à l’Iran, son réseau compte 183 écoles accueillant 43 700 enfants juifs[84], que le ministère français des Affaires étrangères soutient car l'enseignement est en français[85]. Son effort a un effet considérable dans l'élévation du niveau culturel des Juifs du bassin méditéranéen.

Sous l'impulsion de Charles Netter[86],[87], l'Alliance fonde en 1870 près de Jaffa la première implantation juive en Palestine : l'école agricole Mikvé-Israël (« Espoir d'Israël ») qui délivre un enseignement technique[88]. Cet événement est encore considéré par le mouvement sioniste comme historique et déterminant pour la mise en valeur de la Palestine[89].

L'Alliance constitue aussi un gros réseau mondial d'adhérents : dès 1875, plus de 30 000 adhérents disséminés dans les pays les plus divers[90]. L'Alliance n'est pas sioniste, mais elle forme de nombreux cadres qui adhéreront à l'idée du retour en Israël. Son exemple est aussi imité : Anglo-Jewish Association (en) (1871), Israelitische Allianz autrichienne (1873), O.R.T. dans l'Empire russe (1880). Ensemble, ils contribuent à la réhabilitation culturelle, morale et aussi sanitaire des Juifs. Toute cette activité, les contacts et réunions à l'échelle internationale, comme le développement de structures locales, constituent un précédent dont l'organisation des Congrès sionistes bénéficiera.

L'urgence humanitaire modifier

Charles Netter commence par établir une ferme école en Palestine dès 1870, mais les difficultés en limitent le développement. Quand les pogroms et la situation dans l'empire russe et en Roumanie poussent des centaines de milliers de Juifs à fuir, la Palestine ne peut les accueillir (moins de 5 % vont en Palestine) et vue l'urgence, les organisations philanthropiques préfèrent envoyer en Amérique du Sud ou du Nord ceux qui ne restent pas en Europe occidentale ; celle du baron Hirsch les envoie en Argentine, celle de Charles Netter aux États-Unis.

Une même contrainte s'imposera au mouvement sioniste : quand en 1903, le gouvernement britannique offre un asile en Afrique, Herzl se sent obligé par l'urgence à l'envisager au risque de déclencher l'hostilité des sionistes n'ayant d'yeux que pour la Palestine.

L'urgence humanitaire est constamment en toile de fond à partir des années 1880 et des pogroms de l'Empire russe. Elle est une cause directe du lancement du projet sioniste chez Herzl, et obsessive même chez les plus jeunes. Ainsi, le futur leader Vladimir Jabotinsky, encore novice, s'exclame :

« sioniste, je le suis, sans aucun doute, car le peuple juif est le plus misérable de tous, ses voisins le haïssent et ils ont raison, son destin est de finir dans une “Nuit de la Saint-Barthélémy” et sa seule chance de survie est l'émigration généralisée en Terre d'Israël.[91] »

Ces sombres pressentiments annoncent les années 1930 avec l'arrivée des Nazis au pouvoir en Allemagne, la Seconde guerre mondiale et la Shoah, et encore après la guerre, l'Exode des Juifs des pays arabes et musulmans.

La renaissance de l'hébreu modifier

#Note 14

L'immigration en Palestine modifier

Fête d'adieu à Yehuda Leib Berger pour son aliya en 1912

La majeure partie des vagues d’immigration en Palestine « à l’époque moderne fut une réaction directe aux meurtres et à la discrimination subis par les Juifs.[92] » La première vague d’immigration suit les pogroms en Russie dans les années 1880. La seconde est déclenchée par les pogroms de Kichinev de 1903-1905 et ceux d'Ukraine et de Biélorussie au début du xxe siècle. La troisième Aliya suit les massacres de Juifs durant la guerre civile russe en 1917-1923. La quatrième suit les réformes de Grabski dans les années 1920 en Pologne, qui entravaient l’activité des juifs. La cinquième se composait de Juifs allemands et autrichiens fuyant le nazisme dans les années 1930.[92]

L'immigration en Israël n'est pourtant pas que le fait de groupes victimes de pogroms. Elle est par exemple au centre des motivations du congrès des associations juives de Roumanie en décembre 1881 à Focșani, dont le président, Samuel Pineles (en), tente d'organiser la plupart des 70 000 Juifs roumains en associations pour l'immigration et le travail agricole en Israël. L'immigration est aussi le fait de très nombreux Juifs yéménites, indépendamment des agitations occidentales[93]

Selon une mission catholique, « la population juive de Palestine atteint [en 1897] le chiffre d'au moins 75 000 âmes, dont 40 000 à Jérusalem, et 14 000 à Safed. [...] On compte officiellement 41 000 fils d'Israël dans la Ville sainte, mais il y a tout lieu de croire que leur nombre dépasse même 60 000.[94] »


Après 1948 modifier

La proclamation de l'État d'Israël le 14 mai 1948 réalise l'objectif juridique assigné par Herzl en 1896. L'Exécutif sioniste de Palestine créé en 1922, renommée Agence juive pour la Palestine en 1929, devient le gouvernement de l'État d'Israël, dont l'existence est remise en cause par plusieurs guerres. Les idées sionistes évoluent alors mais demeurent le socle qui permet l'édification du jeune État.

En Israël modifier

Immigration (Aliyah) modifier

Rescapées de la Shoah avec un drapeau de l'État juif, 1945

L'idée sioniste majeure – le retour des Exilés sur leur ancienne terre – peut se réaliser pleinement quand disparaissent les limtes et interdictions opposées à l'immigration de Juifs en Palestine par l'empire Ottoman jusqu'en 1917, puis par la Grande-Bretagne de 1917 à 1948. L'idée devient Loi du retour en 1950 et l'Agence juive est transformée en organe gouvernemental chargé de l’Aliyah, l’immigration juive en Israël, avec une grande réussite : Israël devient le pays qui compte le plus de Juifs au monde.

De 671 900 Juifs au début de 1948, le pays passe à 6 664 400 Juifs à la fin de 2018[95], soit une augmentation de 892 % en 71 ans. Cependant l'idéologie sioniste n'exclut pas les Arabes qui, en 2019, représentent 21 % de la population (1 916 000 ha, dont 174 400 chrétiens et 143 200 Druzes[95]), tandis que la langue arabe est intégrée comme langue officielle.

Sionisme travailliste modifier

Le sionisme ouvrier, la force principale du Yichouv depuis 1925, qui a pris le contrôle de l'exécutif sioniste en Palestine en 1933[96], éclipse les autres mouvances à partir de 1948 et jusqu'en 1977. Il impose une idéologie social-démocrate dirigiste, qui parvient à construire l'État et à gagner trois guerres, sans toutefois devenir dictatoriale (les élections restent régulières et libres) ni militariste (le personnel politique inclut peu de militaires).

Postsionisme modifier

Ces idées « ont été définies comme postsionistes, non seulement parce qu’elles sont en rupture avec le modèle travailliste dominant antérieur, mais aussi parce qu’elles l’ont à peu près englouti.[97] »

Leur source semble être l'Université hébraïque de Jérusalem sous l'influence de Martin Buber et Gershom Scholem, qui soutenaient que le terme "messianique" devrait s'appliquer uniquement à un idéal religieux, et non à la sphère du politique[98]. Elles s'affirment lors des mutations accélérées qui transforment la société israélienne entre 1985[99] et 2004. Le passage d’une société idéaliste et collectiviste à une société plus matérialiste et individualiste, ainsi que les lassitudes après la Guerre du Kippour et la Première guerre du Liban, en forment l'environnement[100], et ces idées ont été portées par les courants pacifistes israéliens, voire les tenants d'un État binational juif-arabe.

Dans un premier temps, un groupe d'intellectuel dit les « nouveaux historiens » effectuent une révision critique du passé. Ils mettent en cause des éléments centraux de l'historiographie du Sionisme travailliste, surtout quant au conflit avec les Arabes. Dans un deuxième temps, des « nouveaux sociologues » critiquent les rapport sociaux au sein de la société israélienne, les inégalités économiques et les discriminations. Ils produisent « un discours militant et dissident »[101] et s'engagent de manière continue dans les média où ils diffusent leur « recension des tares et des vices du système, qu’ils imputent globalement au sionisme »[102].

Cependant, l'exigence de défense militaire face aux attaques obligent les tenants de ces idées a souvent les relativiser, comme Amos Oz le faisait dès 1967 juste après l'annonce par Moshe Dayan d'une politique d'implantation dans les territoires évacués par la Jordanie :

« Il est vrai qu'il ne devrait pas y avoir de retrait sans une paix stable et établie. Pendant un mois, un an, une génération, nous devons rester des occupants dans les provinces que nos cœurs réclament en raison de leur poids historique, tant que nous n’oublions pas que nous sommes des occupants. Forcés. En guise d’outil de pression pour obtenir la paix.[103] »

Ces mêmes raisons, surtout après le paroxysme des attaques de la Seconde intifada au début des années 2000, ont conduit beaucoup d'intellectuels et de « nouveaux historiens » comme Benny Morris[104] à réviser voire à abandonner leurs critiques.

« État juif » ou « État des Juifs » modifier

Les idées postsionistes ont durablement frayé leur chemin dans le droit, par des arrêts de la Cour suprême faisant jurisprudence, notamment du fait du juge Aharon Barak, président de la Cour suprême de 1995 à 2006[105],[106]. D'une part, il institue une totale judiciarisation de la vie publique en permettant à quiconque, même s'il n'a pas d'intérêt à agir, de contester toute décision de l'exécutif[107]. D'autre part, en identifiant judéité de l'État et valeurs "universelles", le juge Aharon Barak[108] a pu nier toute spécificité juive de l'État[109],[110].

Cette négation de la spécificité juive de l'État d'Israël est une caractéristique du postsionisme. Elle apparaît dans la tentative de révision du titre de l'ouvrage de Herzl, qui est le fondement du sionisme. Ce titre : L'État juif est réinterprété comme L'État des Juifs[111] (et donc un État "neutre", dont le particularisme juif est aboli)[112]. Alors que Herzl voulait « un État juif, avec une majorité juive, qui soit juif dans ses buts, son gouvernement, sa constitution, ses rapports avec le peuple juif et la foi juive.[113] »

Néosionisme modifier

Les idées de ce courant s'opposent au précédent. Le nouveau sionisme est aussi le système de croyance qui a remplacé le sionisme socialiste, sans être une idéologie nouvelle[114]. Ce courant idéologique, face à ceux qui n’aspirent qu'à une normalisation du peuple juif, entend cultiver sa singularité et son destin particulier[115]. « Vouloir être juif, avoir un État juif veut dire que l’on a quelque chose de significatif à apporter au monde, et cette conviction est partagée par des gens de droite comme de gauche.[113] » Dans un contexte de mondialisation et d'internationalisation, le néosionisme défend l'idée d'État-nation, dans la tradition des Hébreux qui ont toujours résisté aux empires[116].

Un autre aspect correspond au renouveau des pratiques religieuses, qui avaient été marginalisées sous l'ère travailliste. Des juifs pratiquants « plaident pour une nation religieuse dont les critères d’appartenance sont strictement définis par la Halakha[117]. » Contre les tendances laïques, ils demandent « une revitalisation énergique du sionisme qui passerait par la rejudaïsation de l’enseignement scolaire, le renforcement du patriotisme juif, la réaffirmation sans concession des intérêts nationaux juifs.[15] » Dans la politique israélienne, le néosionisme s'identifie au « camp national » et ses idées sont à l'origine de la loi fondamentale de 2018 réaffirmant le caractère juif de l'État d'Israël.

Le troisième aspect, le plus connu, est territorial. Il se manifeste dès 1967, après la victoire de la Guerre des six jours, sous forme de peuplement encouragé par l'État en Judée-Samarie. S'y mêlent des raisons sécuritaires (implantations dans la vallée du Jourdain face à la Jordanie hachémite), des motivations religieuses (contrôle du Tombeau de Rachel, près de Bethléem, et du Tombeau des Patriarches, à Hébron d'où les Juifs avaient été chassés en 1929), et une volonté politique, surtout à Jérusalem. Des jeunes rabbins, élèves du Grand-rabbin Abraham Isaac Kook, ont été le fer de lance du réveil sioniste idéologique[14], au point que le néosionisme est souvent réduit, sous le vocable « ultra-nationaliste », à leur mouvement du Bloc de la foi. Pourtant la plupart des hommes politiques, et tous les gouvernements, de droite comme de gauche, ont plus ou moins soutenu leurs implantations, qui le plus souvent restent dans le cadre de ce qui est permis par la réglementation et la justice israéliennes. Le très laïque général Dayan, deux mois après la Guerre des six jours, disait déjà : « nous n'avons pas renoncé à votre rêve [...] Nous savons que, pour donner vie à Jérusalem, nous devons poster des soldats et des blindés de Tsahal dans les montagnes de Samarie et sur les ponts du Jourdain.[118] »

Réactiver l'idée messianique est le dernier aspect de l'exigence néosioniste. Identifier le destin particulier d'Israël à sa « mission divine »[115] peut conduire à faire « de la possession de l’intégralité de la terre d’Israël la clé de la délivrance messianique[15] », mais amène aussi à d'autres réalisations : au rassemblement des Juifs sur leur terre par l'immigration, ou à des conduites et réalisations qui se veuillent exemplaires pour les autres nations (pureté des armes, interventions médicales d’urgence[119], fleurissement du désert[120], startup nation...). L'idée de réparation du monde n'appartient pas qu'au mysticisme du Zohar : Ben Gourion disait « que le messianisme signifie le désir de parfaire le monde, dans toute la mesure du possible, au sein même du cours naturel de l'histoire[121] », et Moses Hess en faisait le « point de départ » du judaisme[122].

Selon l'origine des immigrants modifier

Chaque vague d'immigration amène des groupes d'origine et souvent de langues différentes, qui ont une histoire et des coutumes particulières. Cela pose à chaque fois des problèmes sociaux et d'intégration, mais l'influence de l'origine des immigrants sur leur vision de l'idéal sioniste commun paraît difficile à cerner.

Aux débuts du mouvement et jusque dans les années 1920, l'opposition entre, par exemple, Russes et Allemands, façonnait l'idéal sioniste quant à la forme de l'État à créer (juif ? socialiste ? ouvrier ?). Mais ensuite, après 1948, la corrélation entre origine et idéaux s'estompe. Par exemple, l'opposition entre Juifs séfarades d'Afrique du Nord plus récemment arrivés, et Juifs d'origine européenne déjà intégrés et tenant les leviers du pouvoir : on a pu parler d'une discrimination d'État[123], ou d'une fracture ouverte[124], mais le conflit s'exprime en termes politiques ou sociaux au sein de « toute la société israélienne[124] » : ainsi les deux articles précités, de Slate et Libération, n'évoquent aucune différence marquée quant aux idéaux sionistes.

En Diaspora modifier

Aux États-Unis modifier

À développer Quelques REF : [125], [126], [127]

Ailleurs dans le monde modifier

À développer

  1. Herzl, Discours, p. 15 : « notre première entreprise a été de rassembler notre peuple sous l'invocation d'un idéal ».
  2. Charbit, Sionismes.
  3. Charbit, Sionismes, p. 7 repris à la fin dans sa Chronologie.
  4. (en) Encyclopaedia judaica, vol. 21, p. 539 : « dans son journal Selbstemancipation (1er avril 1890) ... mot qu'il explique (dans une lettre du 6 nov. 1891) comme désignant "l'établissement d'une organisation du parti Sioniste national et politique à côté du parti d'orientation pratique qui préexistait." Le mot donc exprime une orientation politique en direction de la terre d'Israel au lieu de l'approche philantropique qui prévalait. »
  5. a et b Le sionisme, Que-sais-je ?, p. 5.
  6. Herzl, A solution..., 1896, p. 17.
  7. (en) Arnold Albert Anderson, The book of Psalms, Eerdmans, 1981. #Note 5
  8. Herzl, Discours, p. 4, « Depuis le jour où nous nous réunîmes pour la première fois, le Sionisme a accompli le cycle d'une année ».
  9. 15 février 1896 Parution de L'État juif, sur Herodote.net (oct. 2019).
  10. a et b Ernst Gustav Schultz (de), Jerusalem. Eine Vorlesung, Schropp, Berlin, 1845, pp. 33-34 : 15 510 habitants, 5 000 musulmans, 3 390 chrétiens et 7 120 juifs (lire en ligne).
  11. Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 10 et 32.
  12. Bensoussan, Sionisme, p. 115 : « Toute décision, même mineure, devait remonter à Varsovie. L'absence presque complète d'autonomie du nouveau Yishouv fut l'une des causes de son échec. ».
  13. Enc. Judaica Zionism, p. 628, vol. 21 : Au premier Congrès, lors de la définition du mot Sionisme, il a été admis que le problème juif ne pouvait être réglé que par une immigration massive « qui ne pourrait être effectuée qu'avec une assistance et une reconnaissance internationale ».
  14. a et b Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, p. 385.
  15. a b et c Alain Dieckhoff, Israël à l'aube du 21e siècle : entre néosionisme et postsionisme, Raisons politiques, 2002/3, n° 7, pp. 135-156.
  16. La première édition anglaise du livre de Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël paraît à New York en 2000. – Sur les origines dès juin 1967 de ce renouveau, voir son épilogue Le spectre de David ben Gourion, p. 381.
  17. Sur les nombreux antécédents, voir :
    - James Bicheno, The Restoration of the Jews, Londres, 1800 (en ligne) ;
    - Sokolow, History, p. 1 à 267, 46 chapitres avant ce qu'il appelle « le Sionisme moderne » ;
    - Wolf, Diplomatic Texts, p. 6 à 35, 63 à 92, 100 à 123 ;
    - Laurens, Le retour des Exilés, p. 3 à 50.
  18. Notamment le psaume 137 composé lors de l'exil à Babylone, au VIe siècle av. J.-C.) : « Si jamais je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite me refuse son service ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens toujours de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies ! ».
  19. Spinoza, Traité théologico-politique, ch. III, De la vocation des Hébreux (lire sur Wikisource).
  20. [ Genèse, 13:1].
  21. Encyclopaedia Judaica, vol. 7, p. 356.
  22. Pinsker, Autoémancipation !, p. 24.
  23. Chez Maimonide, selon (en) Encyclopaedia Judaica (vol. 16, p. 86) : « Le Messie est un roi terreste descendant de la Maison de David, qui ramènera les Juifs dans leur pays, mais dont la tâche suprême sera d'apporter paix et tranquilité au monde » ; roi que le messianisme apocalyptique conçoit comme envoyé par Dieu.
  24. Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, sur les oppositions à la tenue du premier Congrès, p. 163-164.
  25. Pour un aperçu des oppositions, voir sur WikiCommons l'article paru, trois jours après la clôture du 1er Congrès, dans le (en) Times de Londres, 4 sept. 1897.
  26. Herzl, Journal, « les rabbins de la couleur la plus noire [ont] tout de même adhéré » lors du 2e Congrès, p. 180.
  27. Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, p. 184-186.
  28. (en) Benjamin Jaffe, The British Press and Zionism in Herzl's Time (1895-1904), Transactions & Miscellanies of the Jewish Historical Society of England, vol. 24, 1970-1973, pp 89-100 (en ligne).
  29. Jabotinsky, Histoire de ma vie, p. 30 : « La légende de Garibaldi, les écrits de Mazzini, la poésie de Leopardi et de Justi ont emichi et approfondi mon sionisme superficiel et l'ont transformé, d'un sentiment instinctif, en une véritable conception du monde ».
  30. Laurens, Le retour des Exilés, p. 16.
  31. a et b Lord Shaftesbury, Memorandum aux Monarques protestants d'Europe pour la restauration des Juifs en Palestine, 28 février 1841 (voir fac-similé sur Wikimedia).
  32. Zacharie, 10, 10, exergue du livre d'Oliphant, The Land of Gilead, Edinburgh, Blackwood, 1880.
  33. (en) Shalom Goldman, Zeal for Zion: Christians, Jews, & the Idea of the Promised Land, UNC Press, 2009, p. 61 sq.
  34. Voir par exemple les Chrétiens unis pour Israël et (en) Yoram Hazony at CUFI Summit 2015.
  35. Georges Bensoussan, Aux origines du sionisme. Des mythes à l'histoire, in Comprendre le Proche-Orient, éd. Bréal, 2005, pp. 85 (aperçu en ligne).
  36. (de) « Die unter uns lebenden Palästiner sind durch ihren Wuchergeist... » (Kant, Der Streit der philosophischen Facultät, p. 205, note 10 de l'alinéa traitant du frippon et des dupes, aperçu en ligne).
  37. Pierre-André Taguieff, La Judéophobie des Modernes, Odile Jacob, 2008, 683 pp., p. 207 (aperçu en ligne).
  38. Herzl, Journal, p. 36, « Quand donc ai-je commencé à m'occuper de la question juive ? Probablement depuis le moment où elle s'est posée pour moi ; et à coup sûr depuis que j'ai lu le livre de Dühring ».
  39. Albert Cohen, Ô vous, frêres humains, Gallimard, 1972. p. 39 (aperçu en ligne).
  40. L'Émile, 1762 (voir texte sur Wikisource).
  41. d'Alembert et Diderot, « Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Tome neuvième, article Juif ».
  42. Stanislas de Clermont-Tonnerre, décembre 1789.
  43. a et b La Décade philosophique, 9 et 19 avril 1797.
  44. a et b La Décade philosophique, 30 mars 1799 (lire en ligne).
  45. Laurens, Le retour des Exilés, p. ii.
  46. Le Moniteur du 22 mai 1799 (en ligne) ; proclamation datée de Constantinople le 17 Avril 1799, la défaite devant Acre est actée le 17 mai 1799..
  47. Paul Giniewski, Israel et l'Occident - Obscurités et clartés, Cheminements, 2008, p. 179 : « L'État juif de Bonaparte ».
  48. Patrice Bret, Autour de l’expédition d’Égypte, Annales historiques de la Révolution française, n° 340, avril-juin 2005.
  49. Publiée par l’Ami des Lois le 8 juin 1798, puis par Peltier (en ligne) sous le titre Rétablissement de Jérusalem (p. 41).
  50. Wolf, Diplomatic Texts, p. 104.
  51. Voir (en) Balfour_Declaration : Early British support.
  52. Barbara Tuchman, Bible and Sword, Random House, 2011, p. 152.
  53. Lettre du 14 juin 1841. Publiée dans Wolf, Diplomatic Texts, p. 119.
  54. Ernst Gustav Schultz (de), Jerusalem. Eine Vorlesung, Schropp, Berlin, 1845. - Il compte à Jérusalem : musulmans, 5.000 âmes ; chrétiens, 3390 ; juifs, 7120 (p. 33, en ligne).
  55. Herzl, Journal, p. 343 et suivantes : « Nous avons des sympathies pour votre mouvement sioniste, tant qu'il vise à l'émigration. Vous n'avez pas besoin de m'expliquer les motivations de ce mouvement. Vous prêchez à un converti ».
  56. Giniewski, L'an prochain..., « Même le Siam est sioniste ! », p. 156-173.
  57. Encyclopaedia Judaica, vol. 7, p. 356.
  58. {[Encyclopaedia Judaica]], vol. 7, p. 352.
  59. Samuel Trigano, Nous, Juifs de France, 2000.
  60. Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 499.
  61. Universalis,article Nationalité (principe des).
  62. Hess, Rome et Jérusalem, Préface de Simon Schwarzfuchs, p. 52.
  63. Hess, Rome et Jérusalem, p. 58.
  64. Charbit, Sionismes, « le romantisme national triomphant en Europe a joué un rôle majeur dans l'émergence d'un protosionisme conçu sur le modèle de la Grèce, de l'Italie et des mouvements du« Printemps des peuples ».
  65. Herzl, Tagebuch (Journal), Jüdischer Verlag, Berlin, 1923, vol. III., 2 mai 1901, p. 599 ((de) lire en ligne).
  66. Sokolow, qui publie son History of Zionism après les ravages de la Première Guerre mondiale, le précise explicitement (Sokolow, History, vol. 2, p. 403) : « Identifier les sionistes avec les nationalistes chauvins et patriotards est une une confusion intellectuelle totale. L'éthique juive est la plus internationale de toutes les doctrines du monde. Elle enseigne que tous les hommes sont frères, et donc fonde le principe de l'égalité des hommes et des races. Elle exclut par principe toute inpulsion racialiste comme immorale. »
  67. Ernest Laharanne, La Nouvelle Question d'Orient - Reconstitution de la Nationalité Juive, Dentu, Paris, 1860, p. 36.
  68. Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 506.
  69. Pinsker, Autoémancipation !, « donnez-nous un lopin de terre comme aux Serbes et aux Roumains, concédez-nous l'avantage d'une existence nationale libre ».
  70. Céline Trautmann-Waller, Heine : poète juif et allemand ?, Revue des Sciences Religieuses, tome 72, fascicule 3, 1998, p. 324 (lire en ligne).
  71. Hess, Rome et Jérusalem, p. 79 : « La culture allemande semble incompatible avec les aspirations nationales juives ».
  72. Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 43.
  73. Pinsker, Autoémancipation !, 1881, p. 13.
  74. Manifeste du Bilou, 1882 (texte dans Documents and Readings , p. 9).
  75. Catherine Horel, Les juifs de l’empire des Habsbourg, Les cahiers Irice, 2015/1, p. 17, note 16 (lire en ligne).
  76. Herzl, L'État juif, p. 61.
  77. Herzl, A solution..., 1896, p. 20.
  78. Moses Hess, Projet de colonisation de la Terre-Sainte, Archives israélites, 1867, p. 278 (pdf en ligne)..
  79. Bulletin du 1er semestre 1860 : « Des mille idées qu'émettent chaque jour les divers organes de la publicité, la plus grande partie demeurent à l'état de projets, et ne passent point du domaine des théories dans celui des faits. »
  80. 27 reportages en Europe publiés en 1939 dans Le Petit Parisien sous le titre « Le drame de la race juive » (texte sur Wikisource ; recension en ligne par Leon-Marc Levy, 2015).
  81. Herzl, A solution..., 1896, p. 15.
  82. Herzl, L'État juif, p. 32.
  83. Statuts, article premier, in Bulletin de l'Alliance israélite universelle, 1er semestre 1860, p. 22 (en ligne).
  84. Ariel Danan, Les instituteurs de l'Alliance israélite universelle, 1860-1939 (en ligne).
  85. Laurens, Le retour des Exilés, p. 13.
  86. Rapport sur la situation des israélites d'Orient, bulletin de l'Alliance israélite universelle, juillet 1868, p. 55-66.
  87. Laurens, Le retour des Exilés, p. 3.
  88. Pour l'esprit de cette école, voir son Réglement intérieur in Laurens, Le retour des Exilés, p. 9 ; et pour ses résultats en 1894, id., p. 11.
  89. Précurseur du sionisme : Le lycée agricole de Mikvé Israël (en ligne sur Akadem).
  90. Heinrich Graetz (en ligne).
  91. Jabotinsky, Histoire de ma vie, p. 28 et 29. Exclamation qui lui valut d'être traité d'« antisémite convaincu » et d'« ennemi des Juifs » par deux de ses camarades juifs, l'un socialiste, l'autre communiste...
  92. a et b Herzl et le sionisme, document du ministère des Affaires étrangères d'Israël, 2004.
  93. Bensoussan, Histoire du sionisme, « En 1918, leur effectif se monte à 11 000 personnes, soit un chiffre deux à trois fois supérieur à celui des immigrants de la deuxième alya effectivement demeurés dans le pays », p. 386.
  94. Abbé Lémann, L'avenir de Jérusalem. Espérances et chimères. Réponse aux Congrès Sionistes, Poussielgue, Paris, 1901.
  95. a et b (en) Population - Statistical Abstract of Israel 2019- No.70 du Central Bureau of Statistics d'Israël.
  96. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées BenGourion1933
  97. Charbit, Qu’est-ce qu’une nation post-sioniste ?, p. 89.
  98. Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, notes du ch. XII, p. 468.
  99. Année du plan de stabilisation et des réformes drastiques qui jugulent une inflation menaçant de dépasser 1000 % ; retour à l'économie de marché, large abandon du socialisme travailliste. Voir (en) The rise and fall of Israeli inflation sur Jewish Virtual Library.
  100. Lurçat, La trahison des clercs d'Israël.
  101. Charbit, Qu’est-ce qu’une nation post-sioniste ?, p. 90.
  102. Charbit, Qu’est-ce qu’une nation post-sioniste ?, p. 91.
  103. (he) Amos Oz, Le ministre de la Défense et l'espace vital, Davar, 2 août 1967. Traduit dans Quand Amos Oz mettait en garde contre une « annexion éternelle » – dès 1967, The Times of Israël, 20 janvier 2019.
  104. « Les événements de camp David et ce qui a suivi dans leur sillage ont transformé mon doute en certitude. Quand les Palestiniens ont rejeté la proposition [du Premier ministre Ehud Barak] en juillet 2000 et la proposition de Clinton en décembre 2000, j’ai compris qu’ils étaient peu disposés à accepter la solution de deux-Etats. Ils veulent tout. Lod et Acre et Jaffa » ((en) « Interview au journal Haaretz, 8 janvier 2004 »).
  105. Anne Jussiaume, La Cour suprême et la Constitution en Israël : Entre activisme et prudence judiciaire, Jus Politicum, janvier 2010 (en ligne).
  106. Pierre Lurçat, Comment la Cour suprême est devenue le principal outil de déjudaïsation de l’Etat juif, Debriefing.org, 08/08/2007 (en ligne).
  107. Richard Posner, Enlightened Despot, The New Republic, 23-04-2007.
  108. « les valeurs de l'Etat d'Israël en tant qu'Etat juif sont les valeurs universelles communes aux membres d'une société démocratique », cité par (en) Mordechai Haller, The Court That Packed Itself, Shalem Press, Autumn 1999, p. 80 (en ligne).
  109. Véronique Chemla, à propos du documentaire Aharon Barak, 5-11-2011 (en ligne).
  110. Lurçat, La trahison des clercs d'Israël, p. 129.
  111. L'État des juifs, nouvelle traduction de l'allemand et notes de Claude Klein, La Découverte, Paris 1989. – (en) The Jews' State, Northvale, N.J., 1997.
  112. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées JewishState
  113. a et b Yoram Hazony, L’État d’Israël comme État juif, Controverses n° 5, juin 2007 (pdf en ligne).
  114. (en) Seliktar, New Zionism, p. X. – Ce livre a analysé dès 1986 « comment le Sionisme Socialiste a été délégitimé et transformé (transvalued) en Nouveau Sionisme » ; il remarque que le terme "nouveau sionisme" avait été utilisé par des révisionistes dans les premières décennies du xxe siècle et estime que leur « idéologie forme le cœur su nouveau système de croyance ».
  115. a et b Alain Dieckhoff, Réflexions sur la question sioniste, Mouvements, 2004/3-4, pp. 43-48.
  116. (en) Yoram Hazony , The virtue of nationalism, Basic Book, New York, 2018 (aperçu en ligne).
    (en) Yoram Hazony, On Nationalism and Scipture, 16 juillet 2019 (Conférence en ligne).
  117. Charbit, Qu’est-ce qu’une nation post-sioniste ?, p. 87.
  118. Cérémonie sur le mont des Oliviers, 3 août 1967. Reproduit dans Moshe Dayan, Une nouvelle carte, Maariv, 1969, p. 173 (en hébreu), et cité par Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, p. 384.
  119. Catastrophes naturelles : l’équipe d’intervention médicale d’urgence de l’armée israélienne classée première par l’OMS, Israël Sciences Info, 28 nov. 2016.
  120. Bienvenue à Ashalim, laboratoire du néosionisme, Slate, 13 mars 2012.
  121. Herzl, L'État juif, p. 465, en ligne.
  122. Moses Hess, Lettres sur la mission d'Israël dans l'histoire de l'humanité, Première lettre, Archives israélites, 1864, t. 25, p. 16 (en ligne) : « Notre religion a pour point de départ l'inspiration qui a prévu les dernières destinées de l'humanité, les époques messianiques, dans lesquelles l'esprit humanitaire sera réalisé ... dans les institutions sociales de toute l'humanité, de sorte qu'il soit permis à tout homme de développer toutes ses facultés humaines. »
  123. Derrière l'accueil des Juifs séfarades en Israël, une discrimination d'État, Slate, 7 avril 2018.
  124. a et b Israël: la fracture ouverte entre ashkénazes et séfarades, Libération, 11 août 1998.
  125. Célia Belin, Jésus est juif en Amérique. Droite évangélique et lobbies chrétiens pro-Israël, Fayard 2011, 358 p. (présentation en ligne).
  126. (en) Yoram Hazony, Address to the Christians United for Israel, 13 juillet 2014 (en ligne).
  127. Site des Christians United for Israel.