Utilisateur:Valparaiso-inrae/Brouillon/Station d'essais de machines agricoles

Le Professeur Maximilien Ringelmann (1861-1931) présida aux destinées de la station d'essais de machines (SEMA) du ministère chargé de l'agriculture pendant quarante-trois ans. Il s'efforça d'étendre progressivement les domaines d'activité de cet organisme pour répondre aux nouveaux besoins nés des progrès du machinisme agricole. C'est ainsi qu'il consacra une grande partie de son temps à des expérimentations destinées à fournir des indications contrôlées sur les meilleures conditions de mise en œuvre des divers appareils agricoles.

La SEMA fut installée dans des locaux provisoires, rue Jenner, à Paris.

Ateliers d'ajustage et de forge, station d'essai de machines agricoles, rue Jenner, Paris, 1893
Ateliers d'ajustage et de forge, station d'essai de machines agricoles, rue Jenner, Paris, 1893

" Le conseil municipal de Paris affecte un terrain communal de 3 309 mètres², situé 47 rue Jenner - XIIIe arrondissement - pour 15 ans. Le terrain est en bordure d'une voie large, d'un accès facile. Une clôture de 70 mètres limite la station, un portail de fer s'ouvre sur une rampe d'accès pavée qui aboutit au hall principal d'essais. Une grue locomobile de 4 tonnes, facilite les manœuvres."[1]

Il s'attacha à répondre aux nombreuses consultations dont il était l'objet de la part des agriculteurs et des constructeurs afin d'aider à un équipement rationnel de l'agriculture française. Enfin, il créa en 1920 une section d'application de mécanique agricole ayant pour objectif la formation d'ingénieurs et de techniciens spécialisés dans le machinisme agricole.


Cette station fut transférée en 1913 à une autre adresse parisienne, avenue de St-Mandé, où elle fonctionna jusqu'à ce que soit instauré le Centre national d'études et d'expérimentation du machinisme agricole (CNEEMA) en 1955.

Une grande partie des comptes-rendus d'essais réalisés au sein de la SEMA entre 1888 et 1935 ont été conservés par les organismes qui lui ont succédé, le Cneema puis le Cemagref (Centre d'études du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et forêts).

Ces documents, écrits à la main jusqu'à la fin des années 1920, permettent de redécouvrir le matériel agricole disponible en France dans le premier tiers du XXe siècle et d'en connaître les caractéristiques physiques, les forces et faiblesses.

De l'écrémeuse au tracteur, en passant par l'excavateur ou le semoir, tous ces objets étaient testés afin d'en recommander, ou pas, l'utilisation et les conditions optimales d'utilisation.

Équivalent aux cahiers de laboratoire d'aujourd'hui, les comptes rendus d'essai étaient retranscrits de manière homogène :

la dénomination de l'objet et son prix, le nom du constructeur ou du concessionnaire, sa description générale, l'essai en lui-même avec les buts et critères d'expérimentations retenus, les conditions et les mesures réalisées, la conclusion sur la qualité de l'objet, ses limites ou ses forces.

Les essais des machines, et en particulier ceux des machines agricoles, sont des travaux délicats et complexes dont nous ne pouvons donner ici qu' un aperçu général : un essai doit être aussi complet que possible, afin que la discussion de ses résultats puisse permettre de déterminer la valeur de la machine considérée ; il y a donc lieu de tenir compte :

De la quantité et la qualité du travail pratique exécuté dans diverses conditions de fonctionnement ; De la quantité d'énergie, ou de travail mécanique, nécessaire au fonctionnement ; De la durée probable de la machine, basée sur l'examen de la construction elle-même : nature des matériaux employés, agencement des divers organes constitutifs, ajustage des différentes pièces, etc. Ces trois données principales permettent d'évaluer le prix de revient du travail de la machine considérée.

  1. Maximilien Ringlemann, La mécanique à l'exposition de 1900, Paris, France, , 224 p. (lire en ligne), p. 211-224