Utilisateur:Virginie Tillier/Brouillon

Yves Antoine Ortega, poète, philosophe et artiste peintre, né le 27 juin 1948 à Tlemcen (Algérie) est un écrivain de langue française. Il produit une œuvre prolixe, où se mêlent trois registres d’expression : poésie, philosophie et peinture, qui sans cesse s’interpellent et s’entre-répondent.

Biographie modifier

Enfance et jeunesse modifier

L’enfance d’Yves-Antoine Ortega s’est entièrement déroulée à Tlemcen. Né de Catherine Demiras, mère au foyer et analphabète, et de Joseph Ortega, employé de banque, l’enfant a connu une scolarité moyenne. De même pour l’adolescent. Cette enfance et cette adolescence sont traversées par la guerre (de sept à quatorze ans). Une guerre qui aura été un signe d’éveil et d’interrogation continue. Assez tôt l’enfant est attiré par la lecture et le dessin. Mais à côté de cette scolarité, comme en marge, le futur poète et philosophe découvre deux autres écoles qui le marqueront durablement et qui orienteront l’ensemble de sa réflexion : l’école de la nature et l’école de la civilisation. Dans la Tlemcen de son temps cohabitaient les trois religions du Livre. Le jeune adolescent saura en tirer, esprit de tolérance, questionnement spirituel et ouverture d’esprit. Conditions sans lesquelles la philosophie ne peut que rester « lettre morte ».

L’arrivée en France modifier

Il débarque à Toulouse, le jour même de son quatorzième anniversaire. La perte complète, irréversible, d’un monde, l’indispensable adaptation à un tout autre monde, guident le jeune homme d’alors à chercher dans la poésie, dans un premier temps, puis dans la philosophie, dans un second temps, des réponses à l’acquiescement au destin. Les recherches et les lectures sont le chemin vital pour tenter de comprendre une existence placée par la suite sous le signe d’une tonalité fondamentalement « exilique ». C’est ainsi qu’il donnera à son premier recueil de poésies publié le titre « Originaires d’exil »[1]. La famille s’installe à Dijon (Côte d’Or) en janvier 1963.

Années de formation modifier

Dès l’âge de quinze ans, Yves-Antoine suit les cours du soir et du mercredi après-midi des Beaux-Arts de Dijon. Ses parents auront tout au long de ces années décisives le bonheur de ne pas interférer dans ses choix et ses orientations.[Interprétation personnelle ?] La peinture s’installe dans la vie intellectuelle du jeune homme comme l’indispensable relais entre les beautés naturelles tant admirées et tant aimées tout au long de son enfance, et ce que la peinture figurative offre comme pouvoir spirituel d’expression de soi. Dès l’âge de dix-huit ans le futur artiste peintre se trace un chemin de découverte et un programme de travail : son art de peindre ce sera « Vermeer avec les Chinois » ! A savoir la force de la lumière et de la couleur associée à la force d’expression du graphisme.[Interprétation personnelle ?] En 1970, il intègre le département de philosophie de l’Université de Dijon où il aura tour à tour pour professeurs Jean Brun, Pierre Magnard, Maryvonne Perrot, Edmond Maire et Gilbert Romeyer-Dherbey. C’est dans cette même université que le jeune philosophe d’alors soutiendra son Mémoire de maîtrise, « La séparation ontologique. Pascal et Heidegger » (1974), et sa thèse d’Université : « De Prométhée à Faust. La technique en ses mythes » (1979)[2]. Parallèlement à ces travaux, Yves Antoine Ortega mettra de côté un ensemble de recherches sur l’Imago Dei. A savoir sur le thème, central en Occident, de l’homme créé « à l’image et ressemblance » de Dieu. (Genèse. I. 26-27)[3].

Les influences modifier

Elles sont très nombreuses et s’intègrent dans l’œuvre en sa triplicité interne. Chacune venant enrichir les autres d’un nouveau point de vue ; d’une nouvelle dimension spirituelle. Elles se coordonnent, s’ajustent les unes aux autres. Yves Antoine n’est pas l’homme de l’exclusion. À l’exemple de ce Leibniz qu’il admirait tant en ses années de formation intellectuelle, il n’a jamais hésité à aller « chercher de l’or dans du fumier » (Leibniz : au sujet des théologiens de la Scolastique, si décriés en son temps.) Yves Antoine a tenu à se former autant qu’à s’informer de ce que le génie humain a pu produire dans les champs d’expression de la poésie et de la philosophie. Pour Yves-Antoine nous sommes exactement la somme, ou la résultante, de nos rencontres. La psychanalyse elle-même s’est trouvée intégrée à l’ensemble de l’œuvre en tant que science renouvelée de l’âme. Ainsi a t-il indexé, par exemple, l’ensemble du Séminaire de Lacan. Être en défaut d’information sur des questions centrales lui paraît, dès lors, un moins-être. Et le signe d’un refus d’ouverture à ce que chaque science, chaque savoir, chaque forme de connaissance peuvent apporter à l’homme comme gain irremplaçable pour sa compréhension des autres et de ce monde dans lequel il va et vient tous les jours. On ne s’étonnera pas, à ce titre qu’il ait fait sienne l’affirmation stoïcienne : « le sage est citoyen du monde. »[Interprétation personnelle ?]

Thèmes modifier

Poésie modifier

Dès l’âge de quinze ans, il accède à la poésie. De manière maladroite bien sûr. Un poème de sa quinzième année lui trace en quelque sorte ce qu’il aura à découvrir en poésie : « La vague de l’Océan d’éternité / sent l’appel lointain du sable / Et le rêve entreprend sa réalité / Bâtisseur infatigable. » De Hölderlin il retiendra l’affirmation centrale : « Que le sacré soit ma parole. » De Rimbaud cette remarque : « L’amour est à réinventer. Chacun le sait. » Etc. Chaque poète qu’il aura découvert le confortera dans le sentiment que le Simple ne s’obtient qu’à partir du complexe. Dans ses « Originaires d’exil » il approfondit, dans chaque poème, le rapport entre Phusis (Nature) et Logos (Raison). L’amour étant, selon Yves Antoine, la clé de ce rapport. Il insiste, là aussi, sur la fragilité ontologique de tout existant. Ses chants d’amour ont pour sens de lui faire comprendre que notre nature, intrinsèquement « exilique », a essentiellement à charge de libérer passage à un « cœur d’amour épris ». A un cœur à même de palpiter avec l’infinie beauté d’une nature admirablement prodigue en aperçus sur l’être. Dans ses trois volumes d’aphorismes (« Une psychologie poétique »[4], « Aphorismes de l’être et du néant »[5] et « De la source à l’étoile » ), il s’efforcera d’affirmer qu’il existe des « invariants », constitutifs de l’homme en son humanité même. Et qu’à les ignorer l’homme ne peut que devenir « un loup pour l’homme ». Une perspective qu’Yves Antoine récuse dans sa vie quotidienne ; et qu’il n’a de cesse de combattre toutes les fois que l’occasion lui en est fournie.

Roman modifier

Yves-Antoine Ortega n’a écrit qu’un roman à ce jour, « Le sablier d’amour », dont il situe l’histoire aux Etats-Unis, lors de la Guerre de Sécession. Un roman qu’il a écrit entre ses quinzième et dix-septième années.

Philosophie modifier

Outre sa thèse, Yves-Antoine Ortega a publié La littérature des Miroirs [6], fruit d’un travail de longue haleine « travail de bénédictin, fruit de vingt ans de lecture et de dépouillement patient et minutieux des catalogues de bibliothèques : mille quatre cent cinquante textes recueillis à Genève, Bordeaux, Dijon, Aix-en-Provence, Londres, Cologne et Troyes » (Valérie Alanièce, L'Est Éclair, 2002)[source insuffisante]. « La symbolique du miroir permet d'aborder des thèmes variés comme l'éducation, la médecine, la chevalerie, l'art d'écrire, l'amitié, les vices et les vertus, la chasse et l'amour, la navigation...Bref, les débuts de la littérature explicative d'aujourd'hui. » (Lionel Reyner, L'Est Éclair, 30 avril 2004, article au sujet de l'exposition organisée à la Médiathèque de Troyes en lien avec la publication de Y.-A. Ortega). Ce travail a « permis de sortir de l'oubli le genre littéraire des Miroirs : un recensement pratiquement exhaustif de tous les ouvrages écrits en Europe. » (Valérie Alanièce, L'Est Éclair, 2004)[source insuffisante].

Yves-Antoine Ortega est également l'auteur de Homme et Femme à l’Image de Dieu. Quatorze traités sur la foi[7]. « Yves-Antoine Ortega a retrouvé des textes dont il est convaincu que plusieurs d'entre eux ont inspiré Descartes ou Leibnitz qui ont laissé des écrits importants sur e sujet. ces traités, qu'il a traduits et commentés, ont été édités à Paris, à Kempten en Poméranie, à Koenigsberg, à Bâle, à Genève, à Strasbourg, à Vercelli et Troyes. » (Valérie Alanièce, L'Est Eclair, 2003)[source insuffisante].

Il a publié des articles concernant ces thèmes dans différentes revues[Lesquelles ?].

Il a publié dans Le beau seizième siècle troyen[8] une étude sur le best-seller de la « littérature de colportage » : « Le Grand Kalendrier des Bergers ».

Entretiens en Conversations modifier

Parallèlement à ces travaux sont mis en place, depuis neuf années, des « Entretiens » audio et vidéo. 81 Entretiens audio et quelques 430 Entretiens vidéo. Sur des sujets se rapportant aux grandes questions qui occupent l’homme d’aujourd’hui. Son frère aîné Gérard est l’animateur et le maître d’œuvre de cette suite d’Entretiens et de Conversations.

Peinture modifier

L’accès à l’art modifier

Enfant d’une famille aux revenus modestes, cet accès lui a été favorisé par des parents bienveillants ; qui n’ont jamais rechigné à l’encourager et à le laisser œuvrer en toute liberté d’esprit.

Le passage à la peinture modifier

Même s’il avait produit jusque-là des œuvres véritablement abouties, et de haute facture technique, c’est en 1983 qu’Yves Antoine « passe » véritablement à l’art de peindre. Grâce à l’aide généreuse et éclairée de son épouse Andrée, née Voillard. Le mettant à l’abri de tout souci financier, elle propulsera l’artiste à accomplir une œuvre qui compte à ce jour plus de 8200 dessins et peintures. Andrée posera d’innombrables fois nue (quelques vingt années durant). Elle saura aussi lui apporter son aide (Andrée est médecin psychiatre et psychanalyste) sur les problèmes relevant de l’anatomie artistique. Entre 1990 et 1995, l’artiste travaillera avec le peintre hongrois Janos Kis. Qui l’aidera à progresser dans son utilisation de la couleur. « Son amour pour la peinture lui est venu presque naturellement. Peignant huit heures par jour, Ortega opte pour une oeuvre figurative structurée et détaillée, qu'il réalise avec des encres de couleurs. Maitrisant parfaitement sa technique, il présente différents nus, lesquels inspirent, comme on s'en doute, de multiples réflexions philosophiques. Pour cet auteur d'une dizaine d'études, d'essais, il est impossible d'envisager une peinture sans une profonde réflexion. Partant de l'idée qu'une image est forcément génératrice d'une pensée philosophique, Ortega traite sa propre idée de l'esthétique et offre une nouvelle approche de l'image. » (Camille Clouet, Le Bien Public, décembre 1997).

Thèmes traités modifier

Portraits, nus féminins, paysages, suites de fruits, de légumes, de groupes de nus (Traits de Nus et Bixes), autoportraits, pastels et huiles de voyage, ainsi que d’autres thèmes, font de cette œuvre un ensemble sans cesse ouvert sur de nouvelles perspectives de création. Le tableau sort du tableau, comme le faisait remarquer Georges Braque.

La prolifération modifier

Poésie, philosophie, peinture, ne cessent de garantir à l’œuvre d’ensemble une richesse d’expression et d’interprétation. Rien n’est en plus quand rien, vraiment, n’est en moins. Poésie, peinture et philosophie concourent constamment à l’enrichissement et à l’approfondissement continus d’une œuvre dont la spécificité intrinsèque repose dans l’un des propos des sept sages de la Grèce antique : « Mélêta to pan » (prendre soin de tout). C’est à lire ses « Tracés imagologiques » (publiés en 1999)[9], ses écrits sur la peinture, que l’on prendra la véritable mesure de la portée et de l’ampleur du travail engagé.

Expositions modifier

Yves-Antoine Ortega a exposé ses œuvres à de nombreuses reprises. L’artiste garde sans cesse présente à l’esprit cette devise de René Char : « A chaque effondrement de preuves le poète répond par une salve d’avenir. »[source insuffisante]

Le travail en cours modifier

Carnets du Voyageur modifier

Depuis août 2000, Yves Antoine Ortega s’attelle à la tâche d’écrire ses « Carnets du Voyageur ». Cette œuvre compte actuellement 19 volumes de 500 pages chacun. Les « Carnets du Voyageur » entremêlent roman, réflexions sur l’art de peindre et philosophie. C’est probablement dans cette œuvre en cours que le foisonnement, la prolifération, qui engagent une forte logique interne, touchent à leur maximum d’expression. La devise de vie d’Yves Antoine Ortega tient en ces mots issus du sens qu’il a toujours donné à sa relation aux autres et à son travail : « Suivre la droite route, et sortir de cette vie la tête haute. »

Bibliographie modifier

  • Tracés imagologiques. Écrits sur la peinture, Nantes, éditions Joseph K., 1999 (ISBN 978-2910686246)
  • De Prométhée à Faust. La technique en ses mythes, Troyes, éditions Les Cahiers Bleus, La Librairie Bleue, 2003 (ISBN 2-8635-2239-6)
  • Homme et Femme à l’Image de Dieu. Quatorze traités sur la foi. Editions Fatès. Troyes. 2002. (ISBN 2-909452-26-3)
  • « Le Grant Kalendrier et Compost des Bergiers », dans Le Beau XVIème siècle troyen. Centre Pierre et Nicolas Pithou. Troyes. 1998. (épuisé).
  • Les Miroirs. Du Moyen-Age à nos jours. Essai bibliographique. Université de Montpellier-III. 2003. (ISBN 2-84269-552-6)
  • « La métaphore du Miroir dans l'enchaînement du signifiant », dans Le schéma optique. Miroirs-Spécularité. Cahiers de Lectures Freudiennes, La Lysimaque, n°13, 1987 (ISSN 0755-0294)
  • Une Psychologie poétique. Editions Baudelaire. 2010. (ISBN 978-2-35508-162-0)
  • Aphorismes de l’Être et du Néant. Editions Bénévent. 2011. (ISBN 978-2-7563-1406-8)
  • Originaires d’Exil. Poèmes. Editions Les Cahiers Bleus. La Librairie Bleue. Troyes. 2013. (ISBN 978-2-86352-281-3). Disponible en téléchargement auprès de l’éditeur
  • Les Grandes Amériques où la Genèse d’Oubli. Editions Les Cahiers Bleus. La Librairie Bleue. Troyes. 2015. (ISBN 978-2-35722-037-9)
  • "Trois manières d'être artiste", dans Chemin de Peintres * Rencontres internationales de Maulnes-Villon, catalogue 2003
  • "Le choix du bûcher. De l'exclusion de principe au principe d'exclusion", dans Le malaise de la civilisation, Lysimaque, collectif, 1990
  • "Pas de l'être sans lettre (une approche du stoikheïon)", dans Essaim, revue de Psychanalyse, 3. Dépossessions subjectives, Erès, 1999 (Erik Porge directeur de la publication)
  • "D'un mot de passe" (sur Freud et Empédocle), dans L'analyse finie et indéfinie. Cahiers de Lectures freudiennes, Lysimaque, n°11-12, 1987
  • "A la recherche de l'unité perdue : Le Traicté des communes unités crés (sic) de Pierre Cotignon", dans La Vie en Champagne, 33ème année, n°351, février 1985

Principales expositions individuelles modifier

  • Paris. Galerie Liliane François. 1997
  • Troyes. Centre Culturel. 1999
  • Aix-en-Provence. Les Amis des Arts. 1999
  • Moulin Cézanne. Le Tholonet. 2000
  • Aix-en-Provence. Les Amis des Arts. 2001
  • Dijon. Rétrospective. Cellier de Clairvaux. 2002
  • Château de Tanlay. 2003
  • Moulin Cézanne. Le Tholonet. 2003
  • La Rivière de Corps. Aube. 2004
  • Troyes. Le Grand Séminaire. 2004
  • Paris. Salon Art du Nu. 2006
  • Thonon-les-Bains. Galerie Espace Graphique. 2007
  • Troyes. Les Miroirs. Médiathèque de Troyes. 2008
  • Dijon. La Coupole. Fruits de Terre. 2008
  • Troyes. Centre Culturel. 2009
  • Troyes. Saint-André-les-Vergers. Médiathèque. 2010
  • Dijon. La Coupole. Elles arrivent. 2013
  • Paris. Galerie Everard. 2013

Références modifier

  1. Originaires d’Exil, poèmes, Troyes, Éditions Les Cahiers Bleus, La Librairie Bleue, 2013 (ISBN 978-2-86352-281-3) Disponible en téléchargement auprès de l’éditeur
  2. De Prométhée à Faust. La technique en ses mythes, Troyes, éditions Les Cahiers Bleus, La Librairie Bleue, 2003 (ISBN 2-8635-2239-6)
  3. Homme et Femme à l’Image de Dieu. Quatorze traités sur la foi, Troyes, éditions Fatès, 2002 (ISBN 2-909452-26-3)
  4. Une Psychologie poétique. Editions Baudelaire. 2010. (ISBN 978-2-35508-162-0)
  5. Aphorismes de l’Etre et du Néant. Editions Bénévent. 2011. (ISBN 978-2-7563-1406-8)
  6. Les Miroirs. Du Moyen-Age à nos jours. Essai bibliographique, Université de Montpellier-III, 2003 (ISBN 2-84269-552-6)
  7. Homme et Femme à l’Image de Dieu. Quatorze traités sur la foi, Troyes, Éditions Fatès, 2002 (ISBN 2-909452-26-3)
  8. Le Beau XVIème siècle troyen, Centre Pierre et Nicolas Pithou, Troyes, 1998.
  9. Tracés imagologiques. Ecrits sur la peinture. 132 pages. Editions Joseph K. Nantes.1999. (ISBN 978-2910686246)

Liens externes modifier