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L'escrime médiévale a pour objet l'étude du maniement de l'épée médiévale, ce terme est à placer dans le contexte des arts martiaux médiévaux qui comprennent tout un panel d'armes (épée longue, épée et bocle, dague, lance, bouclier de duel judiciaire, etc.) et de formes de corps à corps (ringen,...). Elle fait partie des mouvances d'escrime historique qui englobent toute forme d'escrime sourcée.

L'escrime médiévale se base sur l'utilisation des manuscrits anciens qui nous sont parvenus, traités sur l'escrime médiévale.

L'escrime médiévale peut se pratiquer auprès d'associations de recherche dédiées aux arts martiaux historiques européens (AMHE) ou de compagnies médiévales. Les compagnies médiévales de reconstitution historique développent souvent une escrime médiévale dite de spectacle, qui recherche davantage l'aspect esthétique que le suivi rigoureux des sources historiques.

Orientations et limites de l'escrime médiévale

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La pratique de l'escrime médiévale s'effectue suivant diverses orientations, chacune présentant des limitations propres. Les compagnies de reconstitution historique développent principalement une escrime dite de spectacle qui suppose un travail en coopération des escrimeurs, le but n'étant pas martial mais esthétique.

L'étude des traités d'escrime médiévaux conduit à une pratique martiale qui recherche la précision technique par l'interprétation de ces sources. Par mesure de sécurité aucune application, autre que l'étude du geste, ne découle de cette pratique qui est à dissocier de la pratique sportive qu'elle peut engendrer. Celle-ci met en application l'art martial en question dans un assaut libre. Comme tout sport de combat, cette activité a ses restrictions propres liées à la sécurité des pratiquants qui utilisent un shinaï modifié (ajout de quillons et d'un lest pour rendre ce simulateur plus réaliste), une épée en bois ou une arme métallique aux tranchants émoussés. Le choix d'un type de simulateur dépend des préférences personnelles des pratiquants et entraine une protection adéquate et adaptée à l'activité pour garantir leur sécurité.

L'étude et la pratique moderne de l'escrime médiévale est peut-être pratiqué dans les associations d'Arts martiaux historiques européens (AMHE).

Sujets d'étude

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L'escrime médiévale est étudiée d'après plusieurs manuscrits pour la plupart datés entre le XIIIe et le XVIe siècle.

  • Le manuscrit I.33: (dit aussi manuscrit de la tour) date de 1280. Il décrit des techniques de combat à l'épée à une main et à la bocle (petit bouclier rond avec umbo), style de combat très efficace en usage de l'antiquité jusqu'à la renaissance. Ce manuscrit met en scène des moines, ce qui laisse à penser que cet ouvrage est un manuel destiné à un "sport de combat" pratiqué dans certains monastères.[1]
  • Le manuscrit de Fiore dei Liberi: date de 1410, en italien. Y sont représentées toutes les formes de combat de l'époque nécessaires à la formation d'un homme d'armes: la lutte, le combat à la dague, à l'épée longue (la spada longa), à la hache d'armes et bec de corbin, le combat en armure.
  • Les Manuscrits de l'école allemande: il s'agit d'un ensemble de manuscrits dits "Fechtbücher" (Fechtbuch signifie en allemand livre d'escrime) datant pour la plupart du milieu du XVe siècle, certains allant jusqu'au milieu du XVIe siècle. Ils ont été rédigés par un groupe de maîtres d'armes reprenant et améliorant les travaux du maître Johannes Liechtenauer qui a probablement vécu à Liechtenau (Franconie) à la fin du XIVe siècle. Ces ouvrages traitent de toutes les formes de combat en usage, y compris quelques planches dédiées au combat à cheval.

Le maître Paulus Kal donne une liste de maîtres du "cercle de Liechtenauer" dont il fait lui même partie: Peter Wildhans Von Glass, Peter von Danzig, Hans Schindler Von Zwayen, Lamprecht Von Prague, Hans Von Erfurt, Andreas Lignitzer, Jacob Lignitzer (frere d'Andreas), Siegmund Ringeck, Hartmann Von Nürnberg, Mertein Hundsfelder, Hans Pägnitzer, Philhippe Perger, Virgil Von Krakau, Dietrich Degen Von Braunschweig, Ott le juif, Stettner.

Il est également important de signaler l'existence de traditions faisant état d'un fond martial germanique commun, mais non rattachées au style de Liechtenauer. C'est le cas des enseignements d'André Pauerfeint, mais également des pièces d'épée décrites dans le codex wallerstein, qui ne font référence ni au texte de Liechtenauer et de ses successeurs, ni même à son autorité intellectuelle.

  • La lutte et le corps a corps occupent une place importante dans les techniques médiévales de combat. L'une des plus grandes traditions est celle du juif converti Otto, dont on trouve les premières traces dans les ouvrages de Hans Talhoffer. La tradition s'étend tout le long du XVe siècle et se retrouve dans certaines compilations du XVIe siècle. Les ouvrages majeurs qui exposent les enseignements de Ott sont ceux de Hans Talhoffer, de Sigmund Ringeck, de Hans von Speyer, de Peter von Dantzig et de l'anonyme appelé communément "goliath"

D'autres maîtres ont repris l'héritage de Liechtenauer: Hans Talhoffer, Jakob Sutor, Juden Lew, Joachim Meyer[2], Hans Von Speyer, Pauernfeindt, Paulus Hector Mair. Son enseignement aurait perduré jusqu'au XIXe siècle, les cercles d'escrimes ayant été dissous à cette époque par Napoléon.

Notes et références

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  1. Franck Cinato et André Surprenant, Le livre de l'art du combat : Edition critique du Royal Armouries MS. I.33, CNRS Editions, , 452 p. (ISBN 978-2-271-06757-9)
  2. Franck Cinato, André Surprenant, Olivier Dupuis, Michael Huber, Carlo Parisi, Bartlomiej Walczak et Fabrice Cognot, Maîtres et techniques de combat : A la fin du moyen age et au début de la renaissance, A.E.D.E.H., coll. « Histoire & Patrimoine », , 144 p. (ISBN 2-907594-10-9, ISSN 1269-9357), « Joachim Meyer, escrimeur libre, bourgeois de Strasbourg »

Liens externes

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