Utilisatrice:DeuxPlusQuatre/Die Damen (groupe d’artistes féministes)
DIE DAMEN (DIE DAMEN en majuscules) est un collectif féministe et subversif d'artistes basé à Vienne actif de 1987 à 2013.
Histoire
modifierONA B., Evelyne Egerer, Birgit Jürgenssen et Ingeborg Strobl fondent le groupe d'artistes DIE DAMEN en 1987. Elles réalisent ensemble des performances dans l'espace public. Elles travaillent de façon collective la photographie, la vidéo et des objets graphiques tels que invitations, cartes postales, timbres et éditions. Leurs actions porte un regard féministe sur le monde de l'art, la politique et la société[1].
Le 8 janvier 1988, les quatre artistes organisent leur première action commune au restaurant de la gare de l'Ouest de Vienne sous le titre Aus gegebenem Anlass (Pour une occasion donnée). Elle distribuent des cartes postales sur lesquelles elles se présentent comme les quatre nouveaux membres du premier chœur d'hommes de Vienne, d'après une photo de Christian Skrein de 1968. Celui-ci avait photographié l'avant-garde de la scène artistique viennoise. Les personnes photographiées sont assises dans des fauteuils de réalisateur sous la devise Pas nous. Leur nom est inscrits au-dessus de chaque visage. Tous les artistes masculins dont Christian Ludwig Attersee, Walter Pichler, Oswald Wiener sont identifiés par leur nom de famille. La seule artiste présente sur la photographie est désignée uniquement par son prénom, Ingrid. Il s'agit d'Ingrid Wiener. La photographie de 1968 et la réponse de DIE DAMEN en 1988 sont présentées côte à côte dans l'exposition Blooming Gift de 2015 sous-titrée Sur l'appropriation féministe de l'inconscient autrichien au Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig Vienne[2].
En 1990, DIE DAMEN participe en tant que représentante de l'Autriche à la troisième Biennale internationale d'art à Ankara. À leur arrivée à l'aéroport, elles organisent une fausse remise du premier prix turc du sport artistique avec la vraie ministre de l'Éducation, de l'Art et du Sport, Hilde Hawlicek[3]. Elles voyagent en Turquie accompagné du photographe Wolfgang Woessner qui documente leurs actions. Elles se présentent dans des contextes divers vêtues de costumes d'hommes d'affaires ou d'imperméables colorés : arrivée à l'aéroport d'Ankara, visite de la vieille ville et du bazar, visite du mausolée d'Atatürk, devant les stands de kebab, dans les salons de thé, au bar de l'hôtel, dans la baignoire de la chambre d'hôtel. Le titre de la série se nomme Paul Ankara rencontre The Ladies. Elles caricaturent les magazines de mode, d'arts et la publicité pour les compagnies aériennes.[1]
En 1992, Ingeborg Strobl quitte le groupe. Lawrence Weiner de New York le rejoint. Avec la pratique du travestissement, les performances du groupe prend une nouvelle dimension : une critique acerbe des rôles et stéréotypes de genre. La devise et l'intention du collectif est Motto Böse ist besser / To Bitch Is To Be / Cattivo è meglio. Le groupe transgresse les normes sociales[1].
En 1993, DIE DAMEN participe à la 45e édition de la Biennale de Venise avec des cartes postales distribuées dans toute la ville, une affiche et une action sur la place Saint-Marc[1]. La carte postale et l'affiche montrent trois femmes et un homme vêtues en costumes de marin. L'une cache ses yeux, l'autre bouche ses oreilles, la troisième a les main sur ses lèvres, le quatrième personnage fait un doigt d'honneur. Le message est diffusé et affiché dans toute la ville. Le groupe se promène dans les Giardini Reali de Venise en tailleurs-pantalons dans un tissu à carreaux brodés de roses. Sur la place Saint-Marc, Lawrence Weiner dessine à la craie les mots DIE DAMEN sur le sol, sur lequel elles jettent des graines pour oiseaux. Les pigeons se précipitent. Elles distribuent également des sacs de nourriture DIE DAMEN. D'un côté du sac, un crâne est représenté de l'autre il s'agit d'une colombe de la paix[1].
En 2013, elles présentent leur dernière performance de DIE DAMEN à la Galerie nationale d'art contemporain de St. Pölten[3]. Ingeborg Strobl en fait partie. Birgit Jürgenssen, décédée en 2003 est représentée par une chaise vide. Elles invitent le public à une réunion dans un café traditionnel pour la une conférence de presse. Elles présentent la bière extra forte DIE DAMEN. Le sous-bock montre une photo du collectif et au dos un croquis de Lawrence Weiner. Sur le carton d'invitation figure une autre photo du groupe. Les noms inscrits ne correspondent pas aux personnes représentées. Dans DIE DAMEN, l'action collective prime sur les individus[1].
En 2022, le musée d'art moderne de Salzbourg présente une rétrospective de DIE DAMEN[4].
Expositions
modifier- 2013 : DIE DAMEN, Galerie nationale d'art contemporain de St. Pölten
- 1990 : Participation en tant que représentantes de l'Autriche à la troisième biennale d'art d'Ankara
- 1993 : Participation à la 45e Biennale de Venise
- 2022 : DIE DAMEN, Museum der Moderne Salzbourg
Publications
modifier- Die Damen, livre illustré, texte : Chidori Genta, photos : Wolfgang Woessner, Folio Verlag, Vienne/Bozen 1995, (ISBN 978-3-85256-026-7) .
- Die Damen, catalogue d'exposition, éd. Galerie nationale d'art contemporain, St. Pölten/Krems, Verlag für Moderne Kunst, Nuremberg 2013, (ISBN 978-3-86984-446-6) . Textes : allemand et anglais (271 pages ; table des matières, DNB ).
Notes et références
modifier- Die Damen - Ein perfekt gestyltes Quartett, Museum der Moderne Salzburg, 24. Juni 2022, kultur-online.net
- Roman Gerold: SPEZIAL MUMOK. Das Unbewusste, das sich im Museum versteckte, Der Standard, 11. September 2015
- Margareta Sandhofer: Die Damen: "Frauenkunst" at it`s best, Artmagazine (Wiener Online-Kunstzeitung), 28. Oktober 2013
- Margarta Sandhofer: Museum der Moderne Salzburg. Die Damen. Kunstmagazin Parnass, 3. August 2022
[[Catégorie:Fondation en 1987]] [[Catégorie:Art à Vienne (Autriche)]]