Venzolasca

commune française du département de la Haute-Corse

Venzolasca [vɛnzɔ'laska] est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Casinca.

Venzolasca
Venzolasca
Vue générale du village.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Haute-Corse
Arrondissement Corte
Intercommunalité Communauté de communes de la Castagniccia-Casinca
Maire
Mandat
Balthazar Federici
2020-2026
Code postal 20215
Code commune 2B343 (ex 20343)
Démographie
Gentilé Venzolascais
Population
municipale
1 808 hab. (2021 en évolution de +2,03 % par rapport à 2015)
Densité 112 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 29′ 06″ nord, 9° 27′ 26″ est
Altitude 350 m
Min. 0 m
Max. 310 m
Superficie 16,15 km2
Type Bourg rural
Unité urbaine Borgo
(banlieue)
Aire d'attraction Bastia
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Casinca-Fiumalto
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Venzolasca
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Venzolasca
Géolocalisation sur la carte : Haute-Corse
Voir sur la carte topographique de la Haute-Corse
Venzolasca
Géolocalisation sur la carte : Haute-Corse
Voir sur la carte administrative de la Haute-Corse
Venzolasca

Géographie

modifier

Les communes limitrophes sont Loreto-di-Casinca, Lucciana, Sorbo-Ocagnano et Vescovato.

Localisation

modifier

Venzolasca a été construit dans la montagne, à l'abri des invasions. Il s'étale sur une sorte d'amphithéâtre naturel descendant vers la mer.

Venzolasca se situe à 30 km de Bastia, à 50 km de Corte, à 6 km de la mer, à 8 km de la rivière (U Golu), à 300 mètres d'altitude.

Communes limitrophes de Venzolasca
Vescovato
Loreto-di-Casinca Venzolasca Mer Méditerranée
Sorbo-Ocagnano

Urbanisme

modifier

Typologie

modifier

Au , Venzolasca est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[1]. Elle appartient à l'unité urbaine de Borgo[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant six communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[2],[3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bastia, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[3]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[6]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[7].

Occupation des sols

modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (68,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (71 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (30,2 %), prairies (24,6 %), forêts (19,9 %), cultures permanentes (10,4 %), zones urbanisées (8,7 %), terres arables (3,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,4 %)[8]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie

modifier

Le nom corse de la commune est A Vinzulasca /a wintsu'laska/.

Histoire

modifier

Ce microterritoire est marqué par l'existence de gisements du néolithique, du calcholithique, de l'âge du bronze et de l'âge du fer, et par la présence de nombreux vestiges de l'Antiquité classique[9]. Un site du hameau de Palazzi était occupé au Ier siècle av. J.-C.[10].

Venzolasca est un des sept lieux habités de la piève de Casinca mentionnés par Monseigneur Giustiniani, évêque de Nebbio, dans son ouvrage "Dialoguo nominato Corsica" paru en 1531. Paroisse de 115 « feux » en 1646, la commune compte 615 habitants en l'an VIII de la Révolution, et 1300 au début du XXe siècle[9].

Tout d'abord groupée en un village établi sur un éperon rocheux dominant la plaine de Casinca d'environ 300 mètres, la population s'est enrichie de constructions récentes dans la plaine, autour de la route nationale (aujourd'hui T10-T11) et en bordure du littoral. Ce sont ces extensions qui constituent aujourd'hui la partie active de la commune (quartier Arena).

Politique et administration

modifier

Tendances politiques et résultats

modifier

Liste des maires

modifier
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
maire en 1911 ? Pierre-Paul Moracchini    
avant 1988 mars 2008 Sylvestre Poli PRG  
mars 2008 En cours Balthazar Federici PRG Conseiller territorial depuis 2010
Les données manquantes sont à compléter.

Population et société

modifier

Démographie

modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[12].

En 2021, la commune comptait 1 808 habitants[Note 4], en évolution de +2,03 % par rapport à 2015 (Haute-Corse : +5,79 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
6159317041 1721 3881 3931 1449771 180
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
1 1401 1631 1821 2071 2221 2501 2601 2501 283
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
1 4031 4551 2901 3051 0961 1071 0901 191776
1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010 2015
8639241 0321 1621 3331 5721 6791 6661 772
2020 2021 - - - - - - -
1 7951 808-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[14].)
Histogramme de l'évolution démographique

Manifestations culturelles et festivités

modifier

Culture locale et patrimoine

modifier

Lieux et monuments

modifier
Couvent Saint-François
Dominant le village, le couvent a été bâti en pierre de taille, schiste et ardoise, au quatrième quart du XVIe siècle par les franciscains sur les fondations d'un premier établissement de 1236, dû à François d'Assise selon la tradition, mais plus probablement par le frère Parente. Il est cédé aux franciscains réformés en 1639, qui l'agrandissent durant la seconde moitié du XVIIe siècle puis remanié au cours de la première moitié du siècle suivant. Propriété privée depuis sa vente comme bien national, et aujourd'hui en ruine, il était organisé en U, autour d'un cloître formé d'arcs supportés par dix-huit colonnes. L'église romane de plan allongé du XVIIe siècle est composée d'une seule nef à vaisseau voûté en berceau à lunettes, à laquelle huit chapelles latérales voûtées en berceau plein-cintre ont été adjointes durant la première moitié du XVIIIe siècle. Le chœur est couvert d'une voûte en berceau à lunettes[15],[16],[17].
Genévrier-cade à Mucchiatana
Site naturel et préservé de Mucchiatana
Le conservatoire du littoral a acquis 75 hectares entre 1982 et 1985 sur la commune, sur la construction deltaïque du fleuve Golo, au sud de son embouchure actuelle. Le couvert végétal sur la partie littorale présente une zonation très complète de groupements herbacés dunaires, puis d'un boisement de genévriers oxycèdres à gros fruits[18] unique en Corse par sa densité et sa hauteur, qui fait la valeur exceptionnelle du site.
Église Santa Lucia
Édifice du XVIIIe siècle d'un type que les Génois ont construit en Corse en de nombreux exemplaires : façade d'ordonnance classique surmontée d'un fronton, nef unique avec chapelles latérales, chœur à chevet plat et clocher-tour à cinq étages accolé à la jonction de la nef et du chœur ; inscrite aux monuments historiques depuis 1926[19]. À l'intérieur un tableau attribué à Luigi Bruneti représentant Sainte Lucie intercédant auprès de la Très Sainte Trinité pour les âmes du Purgatoire est protégé au titre d'objet[20].
Forge de Querciolo
Le développement de la sidérurgie en Corse était dû à la présence de minerai de fer sur l'île et d'hématite sur l'île d'Elbe. Il y a eu jusqu'à 16 établissements situés pour la plupart dans la Castagniccia. C'est vers 1630 que sont apparues de nouvelles forges battant le fer à la génoise[21].

Personnalités liées à la commune

modifier
Bergère de Venzolasca au début du XXe siècle.
  • Ketty Albertini (1926-1986) : actrice puis journaliste à l'ORTF et à Radio France. Elle est enterrée au village.
  • Frédéric Antonetti (né à Venzolasca en 1961) : entraineur de football (Bastia, Saint-Étienne, Nice, Rennes, Lille, Metz).
  • François-Louis Casabianca : général originaire du village.
  • Dumenicu Cristini (1817-1900) : né à Venzolasca. Commissaire spécial de police. Poète de langue italienne et de langue corse. Auteur de Poesie di D. Cristini della Venzolasca, en 1842-1843, et de Dialetto Corso, en 1853.
  • François-André Emmanuelli (1829-1900) : capitaine de la garde impériale sous Napoléon III jusqu'en 1870.
  • Pierre Emmanuelli (1891-1971) : préfet maritime commandant Cherbourg et président du tribunal militaire.
  • Alexandre Petrignani (Venzulasca, 1785 - tué entre Pianellu et Zuani, 1813) : poète. Salvatore Viale a emprunté à ses œuvres le sujet de la « Dionomachia ».
  • Dumenicu Sanguinetti : bandit d'honneur, tué par les gendarmes.

Notes et références

modifier
  1. Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
  2. Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine de Borgo, il y a deux villes-centres (Borgo et Lucciana) et quatre communes de banlieue.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

modifier
  1. « La grille communale de densité », sur insee,fr, (consulté le ).
  2. « Unité urbaine 2020 de Borgo », sur insee.fr (consulté le ).
  3. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Venzolasca ».
  4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Bastia », sur insee.fr (consulté le ).
  5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  6. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
  7. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  9. a et b Présentation de la commune sur le site POP du Ministère de la culture
  10. [Chapon 2010] Philippe Chapon, Un habitat du Ier siècle avant notre ère : Haute-Corse, Venzolasca, Palazzi (A 1913) (rapport de diagnostic), Nîmes, Inrap MED, , 38 p..
  11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  15. François-Guillaume Robiquet, Recherches historiques et statistiques sur la Corse, 1835. p. 18 Sur Google books
  16. « couvent de franciscains Saint-François », Inventaire général du patrimoine culturel, Base Mérimée, 2003
  17. « église conventuelle Saint-François », Inventaire général du patrimoine culturel, Base Mérimée, 2003
  18. appelés cades en Provence
  19. Notice Mérimée du Ministère de la Culture
  20. Notice Palissy du Ministère de la Culture
  21. Mauricette Mattioli, Jean-François Belhoste, La forge de Querciolo, Venzolasca - Haute-Corse, p. 40-41, dans Patrimoine industriel. Cinquante sites en France, éditions du patrimoine, Paris, 1997 (ISBN 2-85822-189-8).

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :