Ver rose du cotonnier

espèce de lépidoptères

Pectinophora gossypiella

Pectinophora gossypiella
Description de l'image Pectinophora gossypiella 1265079.jpg.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Classe Insecta
Ordre Lepidoptera
Super-famille Gelechioidea
Famille Gelechiidae
Sous-famille Apatetrinae
Genre Pectinophora

Espèce

Pectinophora gossypiella
(Saunders, 1844)[1]

Synonymes

Selon BioLib (10 janvier 2021)[1] :

  • Depressaria gossypiella Saunders, 1844
  • Gelechia umbripennis Walsingham, 1885

Le Ver rose du cotonnier (Pectinophora gossypiella) est une espèce de lépidoptères (papillons) de la famille des Gelechiidae. C’est un insecte connu pour être un ravageur dans la culture du coton.

Systématique

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L'espèce Pectinophora gossypiella a été décrite par William Wilson Saunders en 1844 sous le protonyme de Depressaria gossypiella.

Description et origine

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Ver rose du cotonnier.

L'adulte est un petit papillon de nuit gris et mince, aux ailes frangées. La larve est une chenille blanc terne avec huit paires de pattes[2] et une bande rose bien visible sur le dos.

Le Ver rose du cotonnier est originaire d'Asie, mais est désormais une espèce envahissante dans la plupart des régions cotonnières du monde. Elle a atteint la ceinture du coton, dans le Sud des États-Unis, dans les années 1920. C'était devenu un ravageur important dans les champs de coton des déserts du Sud de la Californie[3] et de l'Arizona jusqu'à son éradication déclarée en 2018 par l'USDA[4]. L'éradication a mobilisé plusieurs techniques : des lâches nombreux d'insectes rendus stériles par irradiation et des cotons transgénique Bt[5].

La femelle de ce papillon de nuit pond des œufs dans une capsule de coton. Lorsque les larves sortent des œufs, elles infligent des dégâts en se nourrissant. Elles mâchent la fibre de coton pour se nourrir des graines. Comme le coton est utilisé à la fois pour la fibre et pour l'huile de graines, les dégâts sont doubles. L’impact sur les tissus protecteurs de la capsule de coton constitue aussi une porte d'entrée pour d'autres insectes et champignons.

Cycle biologique

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Le cycle de vie du ver rose de la capsule comprend quatre stades de développement : l'œuf, la larve, la chrysalide et l'adulte. Le cycle de vie complet d'un œuf à l'autre varie en raison de la température et d'autres conditions, mais généralement il est d'environ un mois en été. Seuls les stades larvaires provoquent de dégâts préjudiciables à la production du coton[6].

Les œufs du ver rose de la capsule sont pondus sous les bractées des capsules de coton. L'éclosion intervient trois à quatre jours environ après la ponte. D'abord blancs, ils évoluent vers une couleur orange au fur et à mesure que les larves se développent[7].

A l'éclosion, les larves (chenilles) sont blanches avec une tête brune. Elles deviennent roses au quatrième et dernier stade larvaire. Les larves pénètrent dans le cotonnier, généralement dans la capsule de coton, afin de se nourrir des graines. Elles se déplacent de graine en graine dans la capsule, mâchant les fibres de coton au fur et à mesure. Le développement complet des larves demande douze à quinze jours, après quoi elles se déplacent vers le sol pour la nymphose. La chrysalide brune reste immobile dans la couche supérieure du sol pendant sept à huit jours[7].

Adultes

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Les adultes émergent sous forme de papillons de nuit brunâtres ou grisâtres, portant sur les ailes des marbrures et des taches sombres. Il faut deux ou trois jours pour que les femelles s'accouplent et mûrissent leurs œufs. Après cette brève période, elles pondent la majorité des œufs dans une période de dix jours[7].

Distribution

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L'aire de répartition de P. gossypiella recouvre toutes les régions tropicales d'Amérique, d'Afrique, d'Asie et d'Australasie, y compris les régions subtropicales, le Pakistan, l'Égypte et le Mexique. L'espèce a été éradiquée de toutes les zones de culture du cotonnier de la zone continentale des États-Unis[4],[8], plus d'un siècle après son introduction, par l'action synergique de l'usage de coton transgénique exprimant la toxine Bt et de la technique de l'insecte stérile[9].

Détection par signature sonore

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On sait techniquement depuis le début des années 2000 identifier automatiquement, au sein des balles de coton, la signature sonore du Ver rose du cotonnier[10].

Des variétés transgéniques de coton ont été utilisées en Inde pour préserver les cultures de ce ravageur, mais sont désormais, pour certaines, inefficaces[11],[12]. Aux États-Unis, elles ont contribué à l'éradication de l'espèce après plus d'un siècle de présence invasive[4],[8],[9].

Des insecticides peuvent être utilisés pour protéger les champs de coton. Une fois la culture récoltée, le champ est également labouré dès que possible pour arrêter le cycle de vie d’une nouvelle génération de ravageur. Les capsules non récoltées abritent les larves, qui sont donc détruites. Les plantes sont enfouies dans la terre et les champs sont irrigués généreusement pour noyer les parasites restants. Certains agriculteurs brûlent le chaume après la récolte. La lutte contre les populations de ce ravageur peut également passer par l’utilisation de phéromones, une alternative aux insecticides chimiques traditionnels, qui est aussi plus sélective[13].

Notes et références

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  1. a et b BioLib, consulté le 10 janvier 2021
  2. (en) « Pink Bollworm », sur Texas A&M Department of Entomology
  3. (en) Gordon Gordh et Simon McKirdy, The Handbook of Plant Biosecurity : Principles and Practices for the Identification, Containment and Control of Organisms that Threaten Agriculture and the Environment Globally, Springer Science & Business Media, (lire en ligne), p. 431
  4. a b et c (en) « USDA Announces Pink Bollworm Eradication Significantly Saving Cotton Farmers in Yearly Control Costs », sur www.usda.gov (consulté le )
  5. Christophe Noisette, « Les insectes OGM et stériles : une efficacité peu probante », Inf'OGM,‎ (lire en ligne Accès libre)
  6. (en) Muhammad Sarwar, « Biological Parameters of Pink Bollworm pectinophora gossypiella (Saunders)(Lepidoptera: Gelechiidae): A looming Threat for Cotton and its Eradication Opportunity », International Journal of Research in Agriculture and Forestry, vol. 4, no 7,‎ , p. 25-36 (lire en ligne).
  7. a b et c (en) Hughes, G.B. & W. Moore, « Fact Sheet - Pink Bollworm », sur Identification Tool to the Pink Bollworm and its Look-Alikes, Identification Technology Program, CPHST, PPQ, APHIS, USDA, (consulté le ).
  8. a et b (en) « Pectinophora gossypiella (pink bollworm) », sur Invasive Species Compendium (ISC), CABI (consulté le ).
  9. a et b (en) Bruce E. Tabashnik, Leighton R. Liesner, Peter C. Ellsworth et Gopalan C. Unnithan, « Transgenic cotton and sterile insect releases synergize eradication of pink bollworm a century after it invaded the United States », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 118, no 1,‎ , e2019115118 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 33443170, PMCID PMC7817146, DOI 10.1073/pnas.2019115118, lire en ligne, consulté le )
  10. Hickling, R., Lee, P., Velea, D., Denneby, T.J. & Patin, A.I. (2000) Acoustic system for rapidly detecting and monitoring pink bollworm in cotton bolls. pp. 1–10 in Proceedings of the Beltwide Cotton Conference, San Antonio
  11. (en) P. Bagla, « Hardy Cotton-Munching Pests Are Latest Blow to GM Crops », Science, vol. 327, no 5972,‎ , p. 1439–1439 (PMID 20299559, DOI 10.1126/science.327.5972.1439, Bibcode 2010Sci...327.1439B)
  12. (en) Priscilla Jebaraj, « Bt cotton ineffective against pest in parts of Gujarat, admits Monsanto », The Hindu,‎ (lire en ligne)
  13. Céline Deluzarche, « M2i : la startup française qui nous débarrasse des insectes avec ses phéromones », Futura-Sciences,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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