Verre Picardie

verre de la marque Duralex

Le verre Picardie, ou Duralex Picardie, est un verre à boire en verre trempé de la marque française Duralex. Crée en , le verre a une forme unique avec ses 7 facettes caractéristiques. Réputé résistant et fonctionnel, le Picardie est très populaire en France, notamment chez les professionnels de la restauration. Il est notamment connu pour l'utilisation détournée que les enfants font de son numéro de fabrication. De par son succès, le verre Picardie est devenu avec le temps un objet culturel référence (tout comme le verre Gigogne), intégrant des collections muséales ou des expositions dédiées au design.

Verre Picardie
Fabrication
Fabricant

Description

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Le verre Picardie est un verre à boire créé par l'entreprise française Duralex (alors propriété de Saint-Gobain) en . Les côtés du verre sont sculptés de 7 facettes qui lui donnent un aspect caractéristique. Le Picardie est fait en verre trempé, ce qui lui confère une grande résistance au bris ou aux changements de température[Note 1] et limite le caractère coupant des éclats[1],[2],[3].

Verres Picardie en plusieurs coloris.

Le Picardie est décliné en plusieurs contenances s'échelonnant de 9 à 50 centilitres[3]. Des modèles colorés sont progressivement venus enrichir l'offre[1],[3].

Le verre Picardie est produit dans l'usine Duralex de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret)[2],[4]. Produit à plusieurs millions d'exemplaires, le modèle est un succès commercial exporté à l'international[5],[1],[4].

Design et référence culturelle

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Sur le plan visuel, le verre Picardie a une forme légèrement bombée et ses côtés sont découpés par 7 facettes[1],[2]. Son esthétique typique, décrite par certains comme élégante, en a fait une référence du design[1],[6],[3],[7]. Plusieurs films tels que Skyfall ou Blue Jasmine ont ainsi utilisé ce modèle de verre[1]. Associé à la France, le Picardie est notamment apprécié aux États-Unis[1],[3].

Sur le plan fonctionnel, le verre trempé du Picardie lui permet de présenter des qualités de résistance aux chocs et aux températures supérieures à de nombreux autres produits de la même gamme. Son toucher est également apprécié, tout comme sa facilité de prise en main et sa praticité (les verres sont empilables les uns dans les autres)[7],[3].

L'esthétique ainsi que le caractère fonctionnel du verre Picardie l'ont rendu populaire en France et à l'international, notamment auprès des restaurateurs et des bistrotiers ou des cantines scolaires[1],[8],[3].

Avec le temps et le succès du modèle, des designers et des institutions culturelles se sont réappropriés l'objet et en ont proposé plusieurs évolutions, certaines misant sur le classicisme et d'autres sur l'originalité[1],[8]. Des collections colorées ont ainsi été proposées, comme celle du MoMA[3]. Tandis qu'à l'opposé, dans une démarche plus fantaisiste pour l'anniversaire des 70 ans de la création du modèle, les créateurs du Studio 5.5 ont intégré le Picardie dans plus d'une cinquantaine d'objets du quotidien (ex : salière, poivrière, coquetier, lampe) ou improbables (ex : xylophone, chapeau)[1],[6],[8].

A l'instar du verre Gigogne, le Picardie est un emblème de la marque Duralex et du design[4],[2],[1]. Le modèle est ainsi présenté dans des expositions, comme la Grande Exposition du fabriqué en France au Palais de l'Élysée[4].

Numérotation des verres et détournement par les enfants

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De par le processus de fabrication, un numéro correspondant au moule ayant servi à la fabrication d'un exemplaire était imprimé au fond de tous les verres Picardie. Cette numérotation permettait au fabricant de simplifier le contrôle qualité de ses produits en identifiant aisément et rapidement un moule défectueux[9],[10].

Toutefois, les enfants se sont appropriés cette numérotation et l'ont détourné dans un ensemble de références communes. Le numéro de chaque verre est ainsi devenu la représentation d'un âge fictif de la personne qui l'utilisait et les tâches ménagères (ex : débarrasser la table) pouvaient être liées à cet âge fictif par des règles inventées à cet effet (ex : « le plus vieux débarrasse la table »)[9],[10].

Notes et références

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  1. Le résistance de ce type de verre est estimée être d'environ 2,5 fois supérieure à celle d'un verre classique[1].

Références

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  1. a b c d e f g h i j k et l Véronique Lorelle, « Un jour, un objet fait en France (5/10) : le verre Duralex », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre)
  2. a b c et d Ph. C., « Le meilleur verre du monde : un Duralex fabriqué dans le Loiret, évidemment ! », La République du Centre,‎ (lire en ligne Accès libre)
  3. a b c d e f g et h (en) Michael Sullivan, « If I Could Only Own One Style of Drinking Glass, It Would Be This Bistro-Style Duralex », The New York Times,‎ (lire en ligne Accès libre)
  4. a b c et d Marianne Naquet, « Dans le Loiret, l'entreprise Duralex sélectionnée pour exposer son "verre Picardie" à l'Elysée », France Bleu Orléans,‎ (lire en ligne Accès libre)
  5. France 3, « Le verre Picardie : le produit star de la marque Duralex », Reportage vidéo d'information Accès libre, sur Institut national de l'audiovisuel,
  6. a et b Éloïse Trouvat, « Le 5.5 designstudio revisite le mythique verre Duralex de notre enfance », Marie-Claire,‎ (lire en ligne Accès libre)
  7. a et b (en) Michael Sullivan, « The Best Drinking Glasses », The New York Times,‎ (lire en ligne Accès libre)
  8. a b et c Rouba Naaman-Beauvais, « Verres Duralex détournés : devinez à quoi ils servent ! », Maison à part,‎ (lire en ligne Accès libre)
  9. a et b Capucine Moulas, « La question de la semaine : pourquoi y a-t-il des numéros au fond des verres d’eau ? », TF1,‎ (lire en ligne Accès libre)
  10. a et b Johan Desplat, « Mais pourquoi... y a-t-il un nombre gravé sous les verres Duralex ? », La République du Centre,‎ (lire en ligne Accès libre)