Vespa orientalis

espèce d'insectes

Frelon oriental

Vespa orientalis
Description de cette image, également commentée ci-après
Frelon oriental.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Classe Insecta
Ordre Hymenoptera
Famille Vespidae
Genre Vespa

Espèce

Vespa orientalis
Linnaeus, 1771

Répartition géographique

Description de cette image, également commentée ci-après
Aire de répartition de Vespa orientalis.

Vespa orientalis, communément appelé le Frelon oriental, est une espèce de frelons de la famille des Vespidae. Cette espèce ressemble beaucoup au Frelon européen.

Répartition géographique modifier

Vespa orientalis est présent dans le Sud-Est de l'Europe (Italie, Malte, Albanie, Roumanie, Grèce, Bulgarie, Chypre) et dans le Nord-Est de l'Afrique (de l'Égypte à la Somalie), avec des populations isolées dans les oasis sahariennes, jusque dans le Sud algérien. Il vit également dans tout le Moyen-Orient (de la Turquie aux Émirats arabes unis[1]), en Asie centrale (Russie, Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Afghanistan) et dans le sous-continent indien (Pakistan[2], Inde[2], Népal, extrême Ouest de la Chine). Contrairement aux autres espèces de Vespa qui exigent des climats humides, celle-ci préfère les climats assez secs ou présentant au moins une saison sèche.

Bien que très commun en Sicile et dans la botte italienne et localement présent dans le Sahara, il est originellement totalement absent en Sardaigne, dans le Maghreb méditerranéen, dans la péninsule Ibérique ou encore dans le sud de la France, qui offrent pourtant des conditions écologiques tout à fait comparables à celles de son aire naturelle. C'est là une grande énigme zoo-géographique.

Il a été introduit accidentellement dans le sud de l'Espagne et il s'y répand désormais. On connait au moins deux introductions distinctes en Espagne, l'une à Valence en 2012 et l'autre à Algésiras en 2018. Il a également été introduit à Madagascar. On le signale aussi au Mexique, au Chili et dans le Xinjiang en Chine. Plusieurs cas de spécimens isolés sont répertoriés plus au nord en Europe, importés via des lots de fruits notamment, sans pouvoir donner lieu à des invasions.

Il est observé en France depuis septembre 2021 dans la ville de Marseille[3] avec au moins un nid établi en 2021. Les naturalistes ont pu observer à la fois des mâles, des femelles ouvrières et des gynes (femelles reproductrices).

Description modifier

Vespa orientalis rappelle assez Vespa crabro, on reconnaît immédiatement en lui un frelon.

Il se distingue surtout par la couleur roux de rouille beaucoup plus étendue que chez son congénère, en particulier sur l'abdomen apparent où seuls les urites (segments) III et IV sont en majeure partie jaunes (cf photo d'une ouvrière ci-contre).

Sur la face, les mandibules et les sinus oculaires roux donnent au « visage » un aspect très distinct de celui de Vespa crabro, où ces parties sont jaunes.

Enfin, la pubescence est bien plus rase sur l'ensemble du corps : l'insecte paraît quasi-glabre à l'œil nu, à l'instar des Polistes (Polistes sp.)

La taille est comparable à celle de Vespa crabro : les reines (ou femelles sexuées) mesurent de 25 à 35 mm de long; les mâles et les ouvrières sont plus petits, atteignant rarement 25 mm.

Chez les mâles, les antennes ont 13 articles et l'abdomen apparent compte 7 segments visibles, alors que les femelles n'ont que 12 articles antennaires et 6 segments abdominaux visibles. Ce dimorphisme vaut pour la grande majorité des Hyménoptères aculéates, dont tous les Vespinae.

D'après les travaux d'une équipe de chercheurs[4], Vespa orientalis serait capable de transformer l'énergie solaire grâce à la structure de la bande jaune de l'abdomen (ce qui explique son activité diurne lorsque l'intensité solaire est la plus intense) : cette bande est constituée de protubérances hautes de 50 nanomètres avec une dépression en leur centre jouant le rôle de capteur solaire photovoltaïque. Les couches de xanthoptérine, pigment responsable de la couleur jaune, convertiraient une partie de la lumière solaire (la lumière bleue et l’ultraviolet proche) en énergie électrique par un processus photochimique, le flux d'électrons résultant alimentant des réactions métaboliques proches du lieu de production électrique. Ces travaux apportent, avec d'autres (telle l'élysie émeraude, limace de mer photosynthétique), une exception à la règle biologique de classification stipulant que le métabolisme des plantes a pour source énergétique le soleil tandis que les animaux tirent leur énergie des molécules organiques fournies par la nourriture (autotrophie par photosynthèse versus hétérotrophie)[5].

Liste des sous-espèces modifier

Selon Catalogue of Life (3 décembre 2020)[6] :

  • sous-espèce Vespa orientalis arabica Giordani Soika
  • sous-espèce Vespa orientalis somalica Giordani Soika, 1934
  • sous-espèce Vespa orientalis zavatarii Guiglia & Cap., 1933

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. (en) Peter Vine et Ibrahim Al-Abed, Natural Emirates : Wildlife and Environment of the United Arab Emirates, Trident Press Ltd, , 243 p. (ISBN 1-900724-02-2, présentation en ligne)
  2. a et b (en) Food and Agriculture Organization of the United Nation, "Honey bee diseases and pests: a practical guide", Agricultural and food Engineering Technical Report n°4 (2006), 42 pages, (ISSN 1814-1137) Lire en ligne (page 20)
  3. « Observation d'un nouveau frelon sur le sol français : Vespa orientalis - », (consulté le )
  4. (en) Marian Plotkin, Idan Hod, Arie Zaban et Stuart A. Boden, « Solar energy harvesting in the epicuticle of the oriental hornet (Vespa orientalis) », Naturwissenschaften, vol. 97, no 12,‎ , p. 1067–1076 (ISSN 1432-1904, DOI 10.1007/s00114-010-0728-1, lire en ligne, consulté le )
  5. Lauralee Sherwood, Hillar Klandorf et Paul Yancey, Physiologie animale, De Boeck Superieur, (lire en ligne), p. 690.
  6. Catalogue of Life Checklist, consulté le 3 décembre 2020