Victor Henri Friedel

sous-directeur du musée pédagogique, officier interprète pour l'armée française, professeur à la Sorbonne

Victor-Henri Friedel, né le à Bischwiller et mort le à Paris 6e, est un pédagogue et philologue français.

Victor Henri Friedel
Portrait de Victor-Henri Friedel, par Auguste Renoir (1892)[1]
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
française (à partir du )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Période d'activité
Jusqu'en Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions

Biographie

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Origine

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Il est le fils de Guillaume Friedel (1828-1909), professeur de gymnastique à Paris, et de Elisabeth Sumy. Il est l'arrière petit-fils de Johann-Daniel Friedel, tanneur à Strasbourg et le petit-fils de Madeleine Friedel. Celle-ci ayant fait une mésalliance, son fils Guillaume avait reçu le nom de jeune fille de la maman[2],[3].

Il poursuit des études à Strasbourg, il étudie la philosophie à l’université de Bonn (diplômé en 1890), au Collège de France et à l'EHESS à Paris. Il est docteur ès lettres de l'Université rhénane Frédéric-Guillaume de Bonn en 1892[4].

Carrière

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Il devient fonctionnaire dans l'Instruction publique. Il fait des cours d'allemand à l'École Alsacienne en 1894-1895, puis de philologie romane à la Sorbonne et à l'Université de Liverpool en 1895-1896. Il est archiviste (1901) puis sous-directeur au musée pédagogique. Il fait de nombreux voyages d'études en Espagne, en Autriche-Hongrie, au Royaume Uni. Entre 1900 et 1910, il participe comme organisateur ou comme conférencier à 8 expositions en France, Angleterre, Italie, Belgique et Etats-Unis.

De 1910 à 1911, il est chef de cabinet du ministre de l'Instruction publique, Maurice-Louis Faure. Pendant la guerre, il est officier interprète de réserve rattaché à l'état-major général. En 1920, il est détaché pour devenir le directeur de l'Institut d’enseignement commercial supérieur (IECS) qui venait d'être créé par la CCI de Strasbourg sous la nom de Institut alsacien de haut enseignement commercial, fonction qu'il occupe jusqu'à sa retraite en 1936[2],[3],[5],[6],[7].

Publications

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Dès sa nomination au Musée pédagogique, il s'intéresse à la comparaison de la pédagogie dans différents pays européens, notamment en Prusse. Il poursuit ces enquêtes après la guerre de 1914-1918. Pendant la guerre, il publie sur la question de la culture et de l'enseignement en Alsace au sein de l'Allemagne[8],[9],[10].

Son ouvrage le plus connu est peut-être :
Victor Henri Friedel, Pédagogie de guerre allemande, , 322 p. (ISBN 201195133X, présentation en ligne), réédité en 2016 par Hachette.
Ce livre a fait l'objet de recensions, en particulier au sujet du rôle important donné en Allemagne à l'éducation des femmes afin qu'elles puissent remplacer l'homme notamment en temps de guerre, et sur l'obligation de séances de gymnastique à l'école[11],[12]. Il aurait influencé les Compagnons de l’Université Nouvelle[3],[13],[14].

Distinctions

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  • Officier de la Légion d'honneur (décret du 27 décembre 1923) en qualité d'officier interprète de réserve ; la décoration est remise à Strasbourg, devant les troupes, le par le général Gaston d'Armau de Pouydraguin, qui a rappelé que Friedel avait « combattu très activement la propagande allemande pendant la guerre »[7]. Il était chevalier depuis le .
  • Officier de l'Instruction publique
  • Chevalier du Mérite agricole
  • Commandeur du Nicham
  • Chevalier de l'ordre de Léopold
  • Chevalier de l'Etoile polaire de Suède
  • Docteur en droit honoris causa de l'Université de St Andrews (1902)

Vie privée

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Il épouse en 1909 Madeleine Henriette Julie Fabre. Le couple a 5 enfants[3].

Références

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  1. « The Gurlitt Estate », sur gurlitt.kunstmuseumbern.ch
  2. a et b « FRIEDEL Victor Henri », sur Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace
  3. a b c et d Patrick Cabanel, « FRIEDEL Victor Henri » publié dans Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, Tome 2, D-G, Les éditions de Paris Max Chaleil, 2020, p.668
  4. « Friedel, V. H. (1892). De scriptis Caelii Aureliani methodici Siccensis : Dissertatio (Doctoral dissertation) »
  5. Nath Imbert, Dictionnaire national des contemporains, 1938-1939, volume 3, p. 283
  6. Quí êtes-vous ? Annuaíre des contemporains. Notices bíographiques, G. Ruffy, 1924
  7. a et b Base Leonore de la Légion d'honneur
  8. Dictionnaire de biographie française, XIV, 1979, p.1293
  9. Notíce sur les publications de M. V-H. Friedel, Impr. des Beaux-arts, 1918, 6 p.
  10. Damiano Matasci, « Chapitre 2.- Centraliser pour mieux connaître : les circuits nationaux du savoir sur l’étranger », dans L'école républicaine et l'étranger, ENS Editions, (lire en ligne)
  11. Marguerite Boullenger, « La femme allemande pendant la guerre », Nouvelles de France,‎ (lire en ligne)
  12. Éric Dreidemy, « La gymnastique à l'école pour germaniser l'Alsace-Lorraine (1870-1890) », STAPS,‎ (lire en ligne)
  13. Bruno Garnier, « Les fondateurs de l’école unique à la fin de la première guerre mondiale : l’Université nouvelle, par les Compagnons », Revue Française de Pédagogie,‎ (lire en ligne)
  14. Bruno Garnier, « Université nouvelle et éducation nouvelle sur la route de l'égalité des chances (1918-1933) », Carrefours de l'éducation,‎ (lire en ligne)