Vincent Ogé

révolutionnaire haïtien (1755-1791)
Vincent Ogé
Vincent Ogé.
Physionotrace par Gilles-Louis Chrétien, 1790.
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Condamné pour
Condamnation

Vincent Ogé, né vers 1755 à Dondon (Saint-Domingue) et mort roué vif le [2] au Cap-Français, est le meneur de la première révolte des mulâtres[3], prélude de la Révolution haïtienne[4].

Biographie modifier

Mulâtre natif de Dondon, dans le nord de la colonie française de Saint-Domingue, Vincent Ogé est issu d’une famille aisée. Parti faire de brillantes études à Bordeaux[5], il vit d'abord en France. Puis, rentré à Saint-Domingue, il exerce le métier de négociant.

À la Révolution française, il est l’un des fondateurs de la Société des colons américains, groupe d’influence proche de la Société des amis des Noirs. Il argumente pour l’égalité des libres mulâtres et affranchis auprès des députés à l’Assemblée constituante.

Ogé accueilli par Chavannes à son arrivée à Saint-Domingue en 1790.

Inquiété par les colons, il doit, pour revenir à Saint-Domingue en 1790 avec des armes et des munitions, passer par l’Angleterre et les États-Unis. En octobre, il exige par écrit l’égalité des libres de couleur. Devant la fin de non-recevoir des blancs, il organise une rébellion en armant plus de trois cents mulâtres dans les montagnes du Nord. Dans la nuit du , ils parcourent les plantations et menacent les blancs, pillant quelques habitations.

Les troupes réagissent et dispersent la bande, arrêtant plus de deux cents d’entre eux. Le , Vincent Ogé est livré par les Espagnols auprès desquels il s'était réfugié. Après un procès sommaire, Ogé et son complice, le noir affranchi Jean-Baptiste Chavannes, sont roués vifs en place publique le au Cap-Français[6],[7]. Quarante hommes sont pendus ou condamnés aux galères.

L’événement marque la fin des espoirs d’égalité des libres de couleur et les poussent à s’allier aux esclaves contre les colons.

Références modifier

  1. (en) « Vincent Ogé - The Louverture Project », sur thelouvertureproject.org (consulté le )
  2. Certaines sources avancent une autre de décès : souvent le 6 février 1791, sur la notice biographique de la BNF et l'article de The Louverture Project[1], ou le 26 février.
  3. Codrops, « Vincent Oge », sur Parc Historique de la Canne à Sucre, (consulté le )
  4. « Vincent Ogé (1755-1791) - Une autre histoire », Une autre histoire,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Philippe Crémieu-Alcan, « La traite négrière, introduction historique », DAAC, Ac-bordeaux.fr,‎ , p. 10 (lire en ligne, consulté le )
  6. Manuel Covo, « Saint-Domingue, 1791 : la révolte qui ébranla le monde », L'Histoire n°415, septembre 2015, p. 49.
  7. « 25 février 1791: Exécution de Vincent Ogé, précurseur de la Révolution haïtienne », Les Docs Afros | Revue d'Histoire culturelle du monde noir,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Eliane Seuran, Vincent Ogé, un héros des Antilles assassiné, Via Romana, , 165 p. (ISBN 978-2-37271-070-1)
  • Jean-Pierre Tardieu, La lutte de Vincent Ogé pour la citoyenneté des "gens de couleur" de Saint-Domingue : La perspective espagnole (1790-1791), L'Harmattan, , 282 p. (ISBN 978-2-14-034024-6, présentation en ligne)

Article connexe modifier

Liens externes modifier