Virginie Mauvais
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Virginie Mauvais, née le à Nancy et morte le dans cette même ville, est une institutrice puis inspectrice des écoles municipales, ainsi qu'une donatrice de l'hôpital et des œuvres de bienfaisance de Nancy.
Biographie modifier
Virginie Mauvais est née au 70, Grande-Rue à Nancy[1], le [2],[3],[4].
Son père, prêtre constitutionnel, s'était marié pendant la Révolution française et la famille s'est trouvée en difficulté lors de la Restauration. Elle dut d'ailleurs plaider sa cause auprès du général russe qui commandait la place de Nancy, à l'époque occupée par l'Empire russe. Après avoir été défroqué, son père se reconvertit dans le commerce[5].
Célibataire, Virginie Mauvais a consacré sa vie à l'enseignement et est considérée en France comme la « doyenne de l'Instruction laïque ». Elle a été la préceptrice d'Émile Gallé, à qui elle a appris à lire dans Les Fleurs animées de Grandville[6],[7]. Elle est l'auteur de plusieurs traités d'éducation[8].
Après avoir investi dans les Chemins de Fer du Portugal sur les conseils d'un de ses anciens élèves[9], elle a fait fortune, possédant 500 000 francs lorsqu'elle a pris sa retraite en 1852[8]. Le , elle a donné 400 000 francs à la ville de Nancy contre une rente viagère de 24 000 francs par an, à charge pour la ville de construire un pavillon pour enfants à l'hôpital de Nancy, de lui ériger un monument funéraire, et d'apposer une plaque commémorative sur sa maison natale ; elle a donné le reste de sa fortune au bureau de bienfaisance[9].
Postérité modifier
Le pavillon de l'hôpital de Nancy construit avec son legs a porté son nom jusqu'en 1982[10], ainsi que des rues de Nancy, de Tomblaine et de Saint-Max.
Une plaque commémorative a été posée sur la façade du 70, Grande-Rue où elle est née[11],[12].
Elle repose sur la place des bienfaiteurs et bienfaitrices de la ville de Nancy au cimetière de Préville. Le monument funéraire, une statue en bronze d'Ernest Bussière, représente deux enfants lisant, l'aîné guidant le cadet[10].
Publications modifier
- 1832 : Vocabulaire de lecture, à l'usage des élèves de l'école-modèle de jeunes demoiselles
- 1834 : Grammaire élémentaire à l'usage des élèves de l'école modèle de jeunes demoiselles
- 1834 : Leçons graduées de lecture sans épellation et d'orthographe usuelle
- 1840 : Leçons de géographie méthodique, à l'usage des écoles primaires
- 1842 : Leçons de lecture et d'orthographe pratique
- 1853 : Leçons graduées de lecture et d'orthographe, exercices et applications
Références modifier
- Hurstel 1997, p. 281.
- « Mauvais, Virginie (1797-1892) », notice d'autorité, Bibliothèque nationale de France, .
- Eugène Mangenot, Les Ecclésiastiques de la Meurthe, martyrs et confesseurs de la foi pendant la Révolution française, Nancy, Pierron et Hozé, , 523 p., p. 56 [lire en ligne].
- Hurstel 1997, p. 281 et note 1, p. 285 : son acte de naissance conservé aux archives départementales de Meurthe-et-Moselle [lire en ligne], indique que sa naissance a été déclarée le 16 thermidor an V, c'est-à-dire, dans le calendrier républicain, le , et qu'elle est née la veille.
- Daniel-Wieser 1998, p. 163.
- François Le Tacon, « Émile Gallé, botaniste et scientifique », Médecine/sciences, vol. 21, no 12, , p. 1096–1100 (lire en ligne).
- Hélène Sicard-Lenattier, Émile Gallé : Artiste engagé, l'Art nouveau sublimé, Paris, L'Harmattan, coll. « Biographies / XIXe siècle », , 396 p. (ISBN 978-2-343-11599-3), p. 26 [lire en ligne].
- « La doyenne des institutrices », Gazette anecdotique, no 13, , p. 10–12 (lire en ligne).
- Hurstel 1997, p. 282.
- Hurstel 1997, p. 284–285.
- Hurstel 1997, p. 281 et 284.
- Christian Pfister, Histoire de Nancy, vol. 2, Nancy, Berger-Levrault, 1099 p., p. 270 [lire en ligne].
Voir aussi modifier
Bibliographie modifier
- Jean Hurstel, « Une bienfaitrice de la ville de Nancy, Virginie Mauvais (1797-1892) », Le Pays lorrain, vol. 78, no 4, , p. 281–285 (lire en ligne).
- Florence Daniel-Wieser, Les Dames de Nancy : Destins de femmes au cœur de l'Art nouveau, Strasbourg, La Nuée bleue, , 173 p. (ISBN 2-7165-0375-3), « Mauvais, Virginie », p. 163.
