Virtopsie
La virtopsie ou autopsie virtuelle est un mot-valise formé à partir de virtuel et autopsie. Elle consiste en l'examen non invasif des cadavres par des technologies d'imagerie médicale.
Histoire
modifierL'idée de l'autopsie virtuelle a germé dans l'esprit du pape de la médecine légale américaine, le Professeur Gil Brogdon, en 1998, afin de moderniser sa discipline voyant un déclin des autopsies scientifiques au profit des autopsies médico-légales et une désaffection des médecins pour la profession de médecine légale et d'anatomo-pathologie[1].
Cette technique a été mise au point en 2007 à l'Université de Berne par le professeur Michael Thali (Virtopsy est le nom déposé du projet, The Virtopsy Project, du laboratoire de l'Institut de médecine légale de cette université[2]) et trouve des applications dans l'examen de corps vivants.
En France, le Docteur Fabrice Dedouit est le premier spécialiste français à réaliser une autopsie virtuelle médico-légale. L'hôpital de la Timone à Marseille fait figure de pionnier dans ce domaine en pratiquant une virtopsie par semaine[3].
Méthode
modifierUn scanner 3D projette des bandes lumineuses sur le cadavre et forme des images du corps (résolution au micromètre) par imagerie par résonance magnétique (IRM) et tomodensitométrie hélicoïdale (TDM). Ces images sont enregistrées en haute résolution par un appareil photo numérique stéréoscopique.
Applications
modifierPlusieurs domaines de médecine légale peuvent utiliser cette technique : traumatismes (externes, par arme blanche, arme à feu)[4], asphyxie (pendaison, noyade, strangulation), reconstitution du trajet d'une balle notamment lorsque le corps est criblé de balles, de l'emplacement d'impacts d'engins explosifs, causes de maltraitements ou de la mort subite du nourrisson[5].
Technique rapide et reproductible, elle évite de disséquer un cadavre dont la religion ou les membres de la famille refusent l'autopsie. Elle permet aussi d'examiner des corps carbonisés ou en décomposition avancée.
Virtopsie dans la culture populaire
modifierDans Les Experts : Miami, épisode "Deep Freeze", le Dr Woods réalise une virtopsie sur un athlète assassiné afin de pouvoir le cryogéniser sans l'endommager.
Dans Les Experts : Manhattan, épisode "Veritas", Sid réalise une virtopsie sur Derek, montrant que la balle qui l'a tué est entrée par la joue.
Notes et références
modifier- Sylvie Riou-Milliot, « L'autopsie virtuelle fait ses preuves », Sciences et avenir, no 707, , p. 50-52
- (en) Site web de l'Institut de médecine légale de l'université de Berne sur la virtopsie
- Michel Cymes, Le Magazine de la santé, 25 octobre 2011
- V. Scolan et coll., « Traumatismes balistiques et autopsie virtuelle », Journal de Radiologie, vol. 90, no 10, , p. 1380 (DOI 10.1016/S0221-0363(09)75444-7)
- F. Clarot et coll., « Mort subite du nourrisson et autopsie virtuelle: la souris peut-elle remplacer le scalpel? », Archives de pédiatrie, vol. 14, no 6, , p. 636-639 (DOI 10.1016/j.arcped.2007.02.060)
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (en) Tanja Germerott et coll, « A new approach in virtopsy: Postmortem ventilation in multislice computed tomography », Legal medicine Tokyo Japan, vol. 12, no 6, , p. 276-279
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Table d'autopsie virtuelle
- Vidéo de GIs sous scanner suisse
- « Virtopsie : la mort passée au scanner », Nouvo, Radio télévision suisse, (lire en ligne [vidéo]) L’autopsie virtuelle, ou virtopsie, est en plein développement. Les techniques d'imagerie numérique — scanner, IRM — permettent aux légistes d’être de plus en plus précis et renseignés dans leur étude des corps. En Suisse — à Zurich ainsi qu'au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) à Lausanne — de même qu'à Marseille, de grosses avancées ont eu lieu récemment.