Visite canonique
| Visite canonique | |
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| Situation | |
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| Siège | Cité du Vatican |
| Organisation | |
| Organisations affiliées | Église catholique |
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Dans l'Église catholique, une visite canonique est l'acte d'un ecclésiastique éminent qui, dans l'exercice de ses fonctions, se rend auprès de personnes ou en certains lieux en vue de maintenir la foi et la discipline et de s'opposer à tout dérèglement.
Une visite apostolique peut intervenir dans des circonstances exceptionnelles, lorsque le Saint-Siège délègue un ou plusieurs visiteurs apostoliques « pour évaluer un institut ecclésiastique tel qu'un séminaire, un diocèse ou un institut religieux […] pour assister l'institut en question à améliorer la manière dont elle remplit sa fonction dans la vie de l'Église. »[1].
Usage modifier
La pratique fut réaffirmée dans l’Église catholique par le concile de Trente (1545 à 1563) en ces termes :
« Les patriarches, primats, métropolitains et évêques ne manqueront pas de visiter leurs diocèses respectifs soit personnellement, soit, s'ils sont légalement empêchés, par leur Vicaire général ou visiteur. S'ils ne peuvent, en raison de son étendue, faire la visite annuelle de tout le [diocèse], ils en visiteront au moins la plus grande partie, de sorte que le tout soit achevé en deux ans, soit par eux-mêmes ou par leurs visiteurs[2]. »
À propos du but de la visite, le conseil dit :
« Mais le but principal de toutes les visites sera de conduire à une doctrine saine et orthodoxe, en bannissant les hérésies ; maintenir de bonnes mœurs et corriger celles qui sont mauvaises ; animer le peuple, par des exhortations et des remontrances, à la religion, à la paix et à l'innocence ; et établir toutes autres choses quant à la prudence des visiteurs semblera au profit des fidèles, selon le temps, le lieu et l'occasion le permettront[2]. »
Droits de visite modifier
Le droit de visite appartient à tous les prélats qui ont juridiction ordinaire sur les personnes du for extérieur. Le pape, par l'intermédiaire de ses délégués, peut instituer une visite dans le monde entier, des patriarches, des primats, des métropolitains, des évêques, un vicaire apostolique et un vicaire capitulaire ou administrateur d'un diocèse vacant, tous sur leurs territoires respectifs, des supérieurs religieux dans leur propre juridiction. Un prélat nullius jouit de ce droit en liaison avec l'évêque voisin, dont les préceptes en cas de désaccord prévaudront. La visite n'est cependant pas du ressort d'un vicaire général, à moins qu'il ne soit spécialement mandaté par l'évêque. Un métropolitain n'est pas autorisé à visiter les diocèses de ses évêques suffragants, sauf pour des raisons approuvées dans un synode provincial, et seulement après que la visite de son propre diocèse soit terminée.
La visite canonique d'un diocèse incombe à l'évêque personnellement, sauf empêchement légal. Un évêque peut visiter les différentes parties de son diocèse aussi souvent qu'il le souhaite. Selon le Concile de Trente, il doit le faire chaque année si possible, ou au moins tous les deux ans. Un décret du Dicastère pour les évêques (Congrégation Sacrée du Consistoire) était A remotissima, du . Le Troisième Concile Plénier de Baltimore exigeait qu'un évêque visite chaque partie de son diocèse au moins une fois tous les trois ans, non seulement pour pouvoir administrer le sacrement de Confirmation, mais aussi pour qu'il connaisse son peuple.
Les habitués en matière de guérison des âmes et de culte divin sont soumis à la visite et à la correction épiscopales. En tant que délégué du Siège Apostolique, un évêque peut également visiter les lieux exemptés, mais il ne peut y punir les délinquants que lorsque le supérieur régulier, dûment averti, ne le fait pas. Les communautés religieuses de moniales sont visitées par l'évêque soit en vertu de son propre droit, soit en qualité de délégué du Saint-Siège.
Les supérieurs religieux visitent également canoniquement les institutions et les personnes qui y sont soumises, chacun observant la constitution et les coutumes de son propre ordre. Les efforts des supérieures religieuses en visitant leurs maisons visent principalement à promouvoir le zèle et la discipline ; leur autorité se limite à corriger des manquements mineurs à la règle, puisqu'elles sont dépourvus de juridiction canonique. Les difficultés qu'elles n'ont pas le pouvoir de régler sont signalées à l'évêque ou à un autre supérieur légitime.
Questions pratiques modifier
La visite comprend des personnes, des lieux et des choses. Il s'agit d'un examen de la conduite des personnes, à savoir le clergé, les religieuses et les laïcs ; sur l'état des églises, cimetières, séminaires, couvents, hôpitaux, asiles, etc., avec leurs meubles et dépendances, sur l'administration des biens de l'Église, les finances, les archives, l'état de la religion : en bref, c'est une enquête complète sur le spirituel et les affaires temporelles du diocèse. Le visiteur entend les plaintes, enquête sur les crimes, voit si les pasteurs et autres s'acquittent correctement de leurs fonctions et s'enquiert de la conduite privée ou de la morale du clergé et des laïcs.
La visite épiscopale doit être une enquête paternelle sur les affaires diocésaines. Les procès formels et les sanctions judiciaires ne seront donc pas courants : s'ils sont utilisés, un appel suspensif peut être formé. Dans le cas contraire, l'appel des décrets promulgués en visite n'engendrera qu'un effet dévolutif. Les lois adoptées devraient être appliquées et un récit authentique de toute la visite devrait être conservé dans les archives diocésaines en tant que document officiel, ainsi que pour permettre à l'évêque, lors de sa visite ad limina, de rendre au Saint-Siège un rapport précis des conditions dans son diocèse. Ce rapport au pape doit être signé non seulement par l'évêque, mais également par l'un des visiteurs associés. Un évêque ou un autre visiteur, satisfait de l'hospitalité, n'acceptera aucune offre pour la visite.
Le Pontifical prescrit les cérémonies à observer lors d'une visite formelle d'une paroisse. À la porte de l'église, l'évêque en cappa magna embrasse le crucifix, reçoit de l'eau bénite et s'irrite ; puis se dirigeant vers le sanctuaire, il s'agenouille jusqu'à ce qu'une prière prescrite soit chantée. En montant à l'autel, l'évêque donne sa bénédiction épiscopale solennelle. Suit un sermon dans lequel l'évêque fait référence au but de la visite. Plus tard, il accorde l'indulgence qu'il est habilité à accorder. Revêtu d'une chape noire et d'une simple mitre, l'évêque récite certaines prières pour les évêques décédés du diocèse. La procession se dirige ensuite vers le cimetière s'il est voisin, sinon vers un endroit convenable de l'église où un catafalque aura été érigé : là des prières sont offertes pour tous les fidèles défunts. La cérémonie se termine au retour au sanctuaire par une nouvelle prière pour les morts. Les vêtements blancs étant substitués au noir, l'évêque examine le tabernacle et son contenu (bénédiction du peuple avec le ciboire), les autels, les fonts baptismaux, les huiles sacrées, les confessionnaux, les reliques, la sacristie, les archives, le cimetière, les édifices, etc. Enfin le Pontifical contient d'autres prières à dire en privé avant le départ de l'évêque et de ses assistants.
Visites apostoliques récentes modifier
En 2000, le Saint-Siège a ordonné une visite apostolique au réseau médiatique EWTN, dirigé par la religieuse franciscaine Mère Angelica. L'archevêque Roberto González Nieves (en) de San Juan à Porto Rico, a été envoyé pour enquêter. Nieves a déterminé qu'il y avait trois problèmes distincts : la propriété réelle du réseau, le droit du monastère de donner des biens à EWTN et, puisqu'elle n'avait jamais été élue, la légitimité de l'autorité de Mère Angelica[3].
Une équipe de visites apostoliques a visité plus de 200 séminaires et maisons de formation aux États-Unis en 2005 et 2006 pour évaluer les questions de moralité sexuelle. Ils ont conclu que les séminaires et les maisons de formation sacerdotale catholiques aux États-Unis sont généralement sains, mais ont recommandé de mettre davantage l'accent sur la théologie morale, une surveillance accrue des séminaristes et une plus grande implication des évêques diocésains dans le processus de formation[4].
Dans le but de découvrir pourquoi les chiffres ont diminué si drastiquement au cours des 40 dernières années, la Congrégation du Vatican pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique a annoncé une visite apostolique aux instituts religieux féminins des États-Unis[5]. L'étude a été achevée en 2011[6].
En 2010, le Vatican a ordonné une visite apostolique des institutions des Légionnaires du Christ à la suite des révélations d'abus sexuels commis par le défunt fondateur de l'ordre, le père Marcial Maciel Degollado[7],[8].
Le lundi , le pape Benoît XVI, face à un autre scandale d'abus sexuels sur des enfants à grande échelle, ordonne la formation d'un comité de neuf membres (dont deux religieuses, archevêques de l’époque de Toronto, Ottawa, Boston et New York, ainsi que l'archevêque émérite de Westminster) pour enquêter sur la manière dont la hiérarchie de l'Église irlandaise a géré le scandale des abus sexuels dans ce pays.[9]
L'archevêque George Lucas d'Omaha aux États-Unis, a demandé à James J. Conn d'effectuer une visite à la communauté des Intercessors of the Lamb (en) (Intercesseurs de l'Agneau) en mai 2010[9].
Articles connexes modifier
Notes et références modifier
- Congrégation pour la doctrine de la foi - Glossaire des termes
- (en) The canons and decrees of the sacred and oecumenical Council of Trent, Londres, J. Waterworth, (1re éd. 1564) (lire en ligne), « The Twenty-Fourth Session : Decree on Reformation, Chapter III »
- Review of Mother Angelica: The remarkable story of a nun, her nerve and a network of miracles. - Bibliothèque en ligne gratuite
- (en) « Vatican report: Most U.S. seminaries are generally healthy », catholicnews.com, (lire en ligne [archive du ])
- (en) « Vatican orders apostolic visitation of US women religious », catch news.com, (lire en ligne [archive du ])
- Congrégation pour la Doctrine de la Foi : Bilan doctrinal de la LCWR
- (en) « Vatican orders apostolic visitation of Legionaries of Christ », catholic news.com, (lire en ligne [archive du ])
- Communiqué du Saint-Siège concernant la Visite Apostolique de la Congrégation des Légionnaires du Christ
- (en) « Spirit Daily. », spiritdaily.net, (lire en ligne [archive du ])
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Canonical visitation » (voir la liste des auteurs).
Liens externes modifier
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Site officiel du Saint-Siège.
Lectures complémentaires modifier
- (en) Gregory N. Smith, The Canonical Visitation of Parishes: History, Law, and Contemporary Concerns, Gregorian University Press, (ISBN 978-88-7839-123-9)
