Voay
Voay robustus
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Reptilia |
Sous-classe | Archosauromorpha |
Clade | Crurotarsi |
Ordre | Crocodilia |
Famille | Crocodylidae |
- Crocodylus robustus Grandidier & Vaillant, 1872
Voay est un genre fossile de crocodiles de la famille des Crocodylidae. Il n'est représenté que par l'espèce Voay robustus.
Systématique
modifierL'espèce Voay robustus a été décrite pour la première fois en 1872 par Alfred Grandidier (1836-1921) Vaillant (1834-1914) sous le protonyme Crocodylus robustus.
En 2007, Christopher Andrew Brochu (d) crée le genre Voay pour y ranger cette espèce sous le taxon Voay robustus (Grandidier & Vaillant, 1872)[1] et ce dans la mesure où celle-ci est assez éloignée des espèces actuelles du genre Crocodylus[1].
Présentation
modifierVoay robustus est une espèce de crocodiles[2] vivant du Pléistocène supérieur jusqu'à l'Holocène. De nombreux fossiles ont été trouvés, y compris des crânes complets, connus pour leur paire distinctive de cornes sur leur partie postérieure, ainsi que des vertèbres et des ostéodermes provenant d'endroits tels qu'Ambolisatra et Antsirabe.
On pense que le genre s'est éteint relativement récemment. On suggère que l'espèce a disparu lors de l'événement d'extinction qui a anéanti une grande partie de la mégafaune endémique de Madagascar, comme l'Oiseau-éléphant et l'Hippopotame malgache, à la suite du début du peuplement humain à Madagascar il y a environ 2 000 ans[1].
Description
modifierUne caractéristique inhabituelle de V. robustus qui le distingue des autres crocodiliens est la présence de « cornes » proéminentes s'étendant de la partie postérieure du crâne. Ce sont en fait les coins postéro-externes de l'os squamosal. D'autres crocodiliens apparentés tels qu'Aldabrachampsus (en) avaient également des projections osseuses similaires, bien que chez Aldabrachampsus, ces projections ressemblaient plus à des crêtes qu'à des cornes.
On estime que V. robustus pouvait mesurer jusqu'à 5 m et peser jusqu'à 170 kg[3]. Ces estimations suggèrent que V. robustus était le plus grand prédateur ayant existé à Madagascar ces derniers temps. Sa taille, sa stature et son comportement présumé sont similaires à ceux du Crocodile du Nil moderne (Crocodylus niloticus). Étant donné que V. robustus partageait tant de similitudes avec le crocodile du Nil, il devait y avoir une grande concurrence interspécifique pour les ressources entre les deux genres de crocodiles s'ils devaient coexister. Il a récemment été proposé que le Crocodile du Nil n'ait migré vers l'île depuis l'Afrique continentale qu'après l'extinction de V. robustus à Madagascar[4]. Cependant, cela a ensuite été réfuté après que certains spécimens de Crocodylus de Madagascar aient été découverts âgés de plus de 7 000 ans et contemporains de Voay[5].
Phylogénétique
modifierLe cladogramme ci-dessous montre les résultats de la dernière étude[6] :
Crocodylidae |
| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Étymologie
modifierLe nom générique reprend le terme malgache Voay qui signifie « crocodile »[1].
Publication originale
modifier- (en) Christopher A. Brochu, « Morphology, relationships, and biogeographical significance of an extinct horned crocodile (Crocodylia, Crocodylidae) from the Quaternary of Madagascar », Zoological Journal of the Linnean Society, Linnean Society of London et OUP, vol. 150, no 4, , p. 835-863 (ISSN 1096-3642 et 0024-4082, OCLC 01799617, DOI 10.1111/J.1096-3642.2007.00315.X, lire en ligne).
Liens externes
modifier- Ressources relatives au vivant :
Notes et références
modifierNotes
modifierRéférences taxonomiques
modifier- (en) Référence BioLib : Voay robustus (Grandidier & Vaillant, 1872) (consulté le )
- (fr + en) Référence GBIF : Crocodylus robustus (Grandidier & Vaillant, 1872) (consulté le )
- (en) Référence Paleobiology Database : Crocodylus robustus (consulté le )
- (en) Référence Taxonomicon : Voay robustus (Grandidier & Vaillant, 1872) (consulté le )
Références
modifier- Brochu 2007, p. 835-863
- Jonathan P. Rio et Philip D. Mannion, « Phylogenetic analysis of a new morphological dataset elucidates the evolutionary history of Crocodylia and resolves the long-standing gharial problem », PeerJ, vol. 9, , e12094 (PMID 34567843, PMCID 8428266, DOI 10.7717/peerj.12094 )
- G. P. Burness, J Diamond et T Flannery, « Dinosaurs, dragons, and dwarfs: The evolution of maximal body size », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 98, no 25, , p. 14518–23 (PMID 11724953, PMCID 64714, DOI 10.1073/pnas.251548698 , Bibcode 2001PNAS...9814518B)
- C. Bickelmann et N. Klein, « The late Pleistocene horned crocodile Voay robustus (Grandidier & Vaillant, 1872) from Madagascar in the Museum für Naturkunde Berlin », Fossil Record, vol. 12, , p. 13–21 (DOI 10.1002/mmng.200800007 , lire en ligne)
- (en) Jeremy E. Martin, Pascale Richardin, Gwendal Perrichon, Yohan Pochat-Cottilloux, Brian Phouybanhdyt, Celine Salaviale et Jerome Adrien, « The oldest occurrence of Crocodylus in Madagascar and the Holocene crocodylian turnover », Journal of Vertebrate Paleontology, , e2063058 (ISSN 0272-4634, DOI 10.1080/02724634.2021.2063058, lire en ligne)
- (en) E. Hekkala, J. Gatesy, A. Narechania, R. Meredith, M. Russello, M. L. Aardema, E. Jensen, S. Montanari, C. Brochu, M. Norell et G. Amato, « Paleogenomics illuminates the evolutionary history of the extinct Holocene "horned" crocodile of Madagascar, Voay robustus », Communications Biology, vol. 4, no 1, , p. 505 (ISSN 2399-3642, PMID 33907305, PMCID 8079395, DOI 10.1038/s42003-021-02017-0 )