Volodymyr Smyrnov

escrimeur soviétique

Vladimir Smirnov
Image illustrative de l’article Volodymyr Smyrnov
Carrière sportive
Sport pratiqué escrime
Arme fleuret
Biographie
Nationalité soviétique
Naissance
Lieu de naissance Roubejnoïe, RSS d'Ukraine
Décès (à 28 ans)
Lieu de décès Rome, Italie
Palmarès
Jeux olympiques 1 1 1
Championnats du monde 3 0 2
Championnats nationaux 3 0 0

Volodymyr Viktorovytch Smyrnov ou Vladimir Viktorovitch Smirnov (en ukrainien : Володимир Вікторович Смирнов, en russe Влади́мир Ви́кторович Смирно́в), né le à Roubejnoïe en RSS d'Ukraine et mort le à Rome, est un escrimeur soviétique ukrainien pratiquant le fleuret.

Carrière modifier

Pratiquant de nombreux sports, Smirnov voit son potentiel en escrime détecté rapidement[1]. Il est placé sous la houlette du maître d'armes Victor Bykov et remporte en 1977 son premier titre national[1]. Deux ans plus tard, il devient champion du monde par équipes. Lors des Jeux olympiques d'été de 1980 à Moscou, il remporte l'or au fleuret individuel, l'argent au fleuret par équipes et le bronze à l'épée par équipes[1]. Il renforce sa domination en obtenant la médaille d'or au championnat du monde d'escrime l’année suivante au fleuret individuel et par équipes.

Décès modifier

Vladimir Smirnov

Smirnov arrive favori aux championnats du monde d'escrime de Rome en 1982. Le , l'URSS affronte la RFA en quarts-de-finale de l'épreuve par équipes. Lors d'un relais, Smirnov tire contre le champion allemand Matthias Behr. Lors d’un contact, la lame de Behr casse net contre la poitrine de Smirnov, traverse le masque de Smyrnov au niveau de la bouche, vient se planter au travers de son œil et pénètre dans le cerveau[1]. Tombé dans un coma de stade 2, il est évacué de la piste en urgence puis reçoit les premiers soins de la part de l'équipe médicale en place[1]. La compétition reprend sur demande des autorités sportives soviétiques, qui cachent à ses coéquipiers l’état réel de Smirnov. L’équipe emmenée par Aleksandr Romankov remporte le titre de champion du monde. Smirnov meurt quelques jours plus tard à l'hôpital Gemelli de Rome[1].

La presse rend un hommage unanime au talent de Smirnov et à son caractère sportif et rappelle les multiples accidents, parfois mortels, survenus en escrime. En l'occurrence, aucune erreur logistique n'a été commise : le masque de Smirnov était neuf, conforme aux normes de sécurité et avait été régulièrement contrôlé ; la lame de Behr ne présentait pas de défaut[1]. En , la Fédération internationale d'escrime convoque une réunion chargée de travailler sur la sécurité des tireurs. Plusieurs solutions sont envisagées, comme l'utilisation d'armes en plastique ou l'interdiction de la poignée orthopédique, jugée plus dangereuse que les poignées française ou italienne[1]. La fédération italienne lance de son côté un prix pour un dispositif de sécurité en cas de rupture de la lame[1]. Des mesures sont prises au 64e congrès de la FIE en , présentées explicitement comme découlant de l'accident mortel de Smirnov, et plus généralement tous les congrès de la FIE prévoient désormais des travaux sur la sécurité[1]. Finalement, la FIE adopte des normes de sécurité beaucoup plus sévères, avec l’adoption de nouveaux alliages pour la confection des lames, le renforcement des masques et des tenues avec l’adoption de kevlar comme matériau de base de la confection des équipements, ainsi que le recours à la sonde à courants de Foucault pour le contrôle des lames.

Palmarès modifier

Jeux olympiques modifier

  • 1980 à Moscou, Drapeau de l'URSS Union soviétique
    • Médaille d'or, Jeux olympiques Médaille d'or au fleuret en individuel
    • Médaille d'argent, Jeux olympiques Médaille d'argent au fleuret par équipes
    • Médaille de bronze, Jeux olympiques Médaille de bronze en épée par équipes

Championnats du monde modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i et j Thierry Terret et Cécile Ottogalli-Mazzacavallo, « L’effet Smirnov en question ? Perception et impact des accidents fatals en escrime », International Review on Sport & Violence, no 4 « Éthique et sport »,‎ (ISSN 2105-0953, lire en ligne)