Wöhlerite

minéral

La wöhlerite, parfois orthographié woehlerite[2] est un minéral, membre du supergroupe des amphiboles et du sous-groupe de la wöhlerite de formule Na2Ca4ZrNb(Si2O7)2O3F, elle a été nommée en l'honneur du chimiste allemand Friedrich Wöhler (1800-1882) et été décrite (avec certaines erreurs) pour la première fois par son compatriote le minéralogiste Theodor Scheerer (de) en 1843[3], mais sa structure cristalline n'a été déterminée par Mellino & Merlino qu'en 1979. Une fois approuvée, elle a été admise par l'IMA avec une autre formule chimique : Na2Ca4Zr(Nb,Ti)(Si2O7)2(O,F)4, et le symbole Wöh[4],[2].

Wöhlerite
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Wöhlerite
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Na2Ca4ZrNb(Si2O7)2O3F
Identification
Couleur jaune miel, jaune paille à jaune soufre, jaune clair à jaune foncé, marron, gris
Système cristallin monoclinique
Classe cristalline et groupe d'espace 2 - sphénoïdale
P21
Macle plan jumeau {010} commun ; peut être complexe, lamellaire.
Clivage distinct/bon, distinct sur {010}, pauvre sur {100}{110}
Cassure irrégulière/inégale, écharde. Fracture fragile laissant des fragments d'éclats.
Habitus Granuleux - Apparaît généralement sous forme de cristaux anédriques à subédriques dans la matrice.

Prismatique - Cristaux en forme de prismes minces (par exemple tourmaline). Tabulaire - Les dimensions du formulaire sont minces dans une direction.

Faciès Cristaux prismatiques jusqu'à 3 cm, granuleux. Tabulaire épais sur {100}. Brøgger (1890) répertorie ces formes comme les plus fréquentes {100}, {110}, {210}, {120}, {130}, {001}, {101}, {101}, {111} et {011 }. Les autres formes observées sont {010}, {720}, {012}, {021}, {111}, {121}, {311}, {201}, {212}, {121}, {211}, {221 } et {161}.
Échelle de Mohs 5,5 - 6
Trait blanc jaunâtre ; jaune pâle
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,700 - 1,705,
nβ = 1,716 - 1,720,
nγ = 1,726 - 1,728
Biréfringence δ = 0,026 - biaxiale (-)
2V = 70° à 77° (mesuré), 70° à 76° (calculé)
Pléochroïsme faible, X=Y= presque incolore à jaune pâle, Z= jaune paille
Dispersion optique r > v faible
Spectre d'absorption Z = b ; X ∧ c = 45°
Transparence oui et translucide
Propriétés chimiques
Densité 3,40–3,44 g/cm3 (mesuré), 3,42 g/cm3 (calculé)

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Propriétés modifier

La wöhlerite possède du pléochroïsme peu marqué. Selon l'axe sur lequel le minéral est visualisé, il semblerait qu'elle change de couleur. En la regardant de l'axe x et y, elle apparaît presque incolore à jaune pâle, tandis qu'en la regardant sur l'axe z, elle prend une couleur jaune paille. Minéral granuleux, elle a des cristaux prismatiques qui peuvent croître jusqu'à 3 cm. Elle est épaisse et tabulaire sur {100}. Selon Brøgger en 1890 ces formes sont les plus fréquentes : {210}, {130}, {120}, {110}, {101}, {100}, {011}, {001}, {-101} et {- 111}[5]. Il existe d'autres formes observées comme {720}, {311}, {121}, {111}, {021}, {012}, {010}, {-121}, {-161}, {- 201}, {-211}, {-212} et {-221}. Elle a un mode paragénétique des syénites. Le zircon, le microcline, la néphéline, la spreustein et le groupe du pyrochlore font partie des minéraux associés[4]. La wöhlerite est un minéral accessoire dans les syénites à néphéline et dans les fénites, associée à des intrusifs alcalins. En phase tardive, elle peut être trouvée dans les pegmatites alcalines, et aussi dans les carbonatites. Elle se compose principalement d'oxygène (35,22 %) et de calcium (19,26 %), puis de silicium (14,21 %), de zirconium (11,54 %), de niobium (9,40 %), de sodium (5,82 %), de fluor (2,88 %) et de fer (1,41 %). Sa cassure est fragile et éclatée, ce qui signifie que la fracture fragile laisse des fragments de cristal éclatés. Puisqu'elle est granuleuse, elle se produit dans la matrice en cristaux anédriques à sous-édriques. Minéral prismatique et tabulaire, sa forme cristalline est généralement un prisme élancé et elle présent un épaisseur dans une direction. L'analyse aux ultraviolets — ondes longues et à ondes courtes — ne révèle pas de propriétés luminescentes[2].

Taille : 6,2 × 3 × 2,6 cm

Formation et gisements modifier

La localité type de la wöhlerite est l'île norvègienne de Lauvøya. Elle y a été décrite pour la première fois à partir de plusieurs pegmatites de syénite par Scheerer, et comme le gisement précis est inconnu, l'île mentionnée par Scheerer est devenue la localité type[4]. Bien qu'elle ait été décrite principalement dans les roches alcalines, il existe des signalements de carbonatite de wöhlerite. Cette forme rare se trouve dans des roches de calcite-silicate de composition variable. La composition des roches hôtes est variable, en raison de leur nature hétérogène. Les roches mixtes forment la marge ouest du complexe de l'intrusion centrale de carbonatite sövitique. Ils représentent le faciès magmatique de bordure de l'intrusion[6].

Bien que le minéral soit rare, les gisements de wölherite sont nombreux. Ils sont situés principalement en Norvège (83 localisations), puis dans le reste de l'Europe (une quinzaine), et pour le reste du monde, il en reste une vingtaine[4].

Notes et références modifier

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. a b et c (en) « Wohlerite Mineral Data », webmineral.com (consulté le )
  3. (de) Th. Scheerer, « Ueber den Wöhlerit, eine neue Mineralspecies », Annalen der Physik und Chemie, vol. 135, no 6,‎ , p. 327–336 (ISSN 0003-3804 et 1521-3889, DOI 10.1002/andp.18431350611, lire en ligne, consulté le )
  4. a b c et d (en) « Wöhlerite », sur Mindat.org (consulté le )
  5. (de) W. C. Brögger, « Die Mineralien der Syentipegmatitgänge der südnorwegischen Augit-und Nephelinsyenite », Geologiska Föreningen i Stockholm Förhandlingar, vol. 13, no 2,‎ , p. 128–131 (ISSN 0016-786X, DOI 10.1080/11035899109446866, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) J. Keller, C. Terry Williams et Ulrich Koberski, « Niocalite and wöhlerite from the alkaline and carbonatite rocks at Kaiserstuhl, Germany », Mineralogical Magazine, vol. 59, no 396,‎ , p. 561–566 (ISSN 0026-461X, DOI 10.1180/minmag.1995.059.396.18, Bibcode 1995MinM...59..561K, S2CID 130214718, lire en ligne)