Wetterhorn
Le Wetterhorn (littéralement « Corne du temps ») est un sommet du massif des Alpes bernoises à 3 690 m d'altitude, dans le canton de Berne en Suisse.
Wetterhorn | |||
Le Wetterhorn sous des nuages lenticulaires | |||
Géographie | |||
---|---|---|---|
Altitude | 3 690 m[1] | ||
Massif | Alpes bernoises (Alpes) | ||
Coordonnées | 46° 38′ 20″ nord, 8° 06′ 56″ est[1] | ||
Administration | |||
Pays | Suisse | ||
Canton | Berne | ||
Arrondissement | Interlaken-Oberhasli | ||
Ascension | |||
Première | par Melchior Bannholzer et Hans Jaun | ||
Voie la plus facile | Versant Sud-Est | ||
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Géolocalisation sur la carte : canton de Berne
| |||
modifier |
Il fait partie du petit massif des Wetterhörner, constitué de trois sommets de situations et d'altitudes proches : le Wetterhorn proprement dit, qui est le plus visible depuis Grindelwald, le Mittelhorn qui, avec 3 704 m d'altitude, est le plus élevé, et le Rosenhorn (3 689 m).
Alpinisme
modifierLe Rosenhorn a été gravi pour la première fois le par Édouard Desor, Daniel Dolphus-Ausset[2], MM. Duspasquier et Stengel avec les guides Hans Wahren, Hans Jaun, Gaspard Nägeli, Heinrich Bossli, Melchior Bannholzer et Daniel Brigger[3].
La première ascension du Wetterhorn a été réalisée par les guides Melchior Bannholzer et Hans Jaun le [4],[5].
Le Franz Fankhauser et Gottfried Roth, avec les guides Christian Michel, Johann et Peter Bohren, firent la seconde ascension du Wetterhorn, et la première directement depuis Grindelwald.
Le point culminant, dernier sommet vierge des WetterHörner, le Mittelhorn fut gravi pour la première fois le par l'écossais Stanhope Templeton Speer, avec Melchior Bannholzer, Hans Jaun guides et Kaspar Abplanalp[6].
Mais l'ascension la plus fameuse est celle d'Alfred Wills, en 1854, parti avec les guides de Chamonix Auguste Balmat et Auguste Simond, Ulrich Lauener de Lauterbrunnen et Peter Bohren de Grindelwald. Ces deux derniers avaient emporté une plaque de fer de deux pieds sur trois, pour la planter comme drapeau au sommet. Ils furent rattrapés et dépassés pendant l'ascension par deux paysans et chasseurs de chamois de Grindelwald, Christian Almer et Ulrich Kaufman, qui portaient un jeune sapin, afin eux aussi de le planter comme drapeau au sommet. Après avoir manqué d'en venir aux mains avec les Chamoniards, ils assurèrent de ne pas leur voler la victoire et, après avoir partagé du chocolat, les deux groupes firent équipe jusqu'au sommet. Cette ascension, et le récit qu'en fit Wills dans Wandering among the high Alps, marque pour les Britanniques le début de l'âge d'or de l'alpinisme.
Ulrich Lauener avait déclaré à Wills que personne n'en avait encore réussi l'ascension. Il insista par ailleurs pour engager comme guide supplémentaire Peter Bohren, qui avait conduit 9 ans tôt Fankhauser et Roth au sommet. Le fait de guider un client pour une première ascension rapportait plus d'argent aux guides[7].
-
Les Wetterhörner, avec de gauche à droite le Rosenhorn, le Mittelhorn et le Wetterhorn.
-
Grindelwald avec le Wetterhorn en hiver
Évocation artistique
modifierLa montagne a été peinte par Barthélemy Menn en 1843-1845 : Le Wetterhorn vu depuis le Hasliberg[8].
Notes et références
modifier- Visualisation sur Swisstopo.
- Nicolas Schreck, « Daniel Dolphus-Ausset » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
- Édouard Desor, Nouvelles excursions et séjours dans les glaciers et les hautes régions des Alpes de M. Agassiz et ses compagnons de voyage, L. Maison, 1845, pp. 127-155 - repris avec la liste des membres de l'ascension dans Daniel Dollfus-Ausset, Matériaux pour l'étude des glaciers - Tome 4 : Ascensions dans les hautes régions des Alpes, F. Savy, 1864, « Ascension au Rosenhorn », pp. 395-416
- Yves Ballu, Les alpinistes, Éditions Glénat, 1997, « Les alpinistes dans les Alpes et les Pyrénées », p. 479
- Édouard Desor, Nouvelles excursions et séjours dans les glaciers et les hautes régions des Alpes de M. Agassiz et ses compagnons de voyage, L. Maison, 1845, p. 146
- S. T. Speer The First Ascent of the Mittelhorn, Alpine Journal XV11 (1894-95): 104-22
- Peter Berg, The first ascent of the Wetterhorn from Grindelwald, Alpine Journal 1996, p. 356
- Le Wetterhorn vu depuis le Hasliberg, sur le site du musée d'art et histoire de Genève
Bibliographie
modifier- Carl Egger, « Early ascents of the Wetterhörner », Alpine Journal, vol. 56, , p. 82-84 (lire en ligne)