Wikipédia:Lumière sur/Épopée de Gilgamesh

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La XIe tablette de la version de Ninive de l’Épopée de Gilgamesh, relatant le Déluge.
La XIe tablette de la version de Ninive de l’Épopée de Gilgamesh, relatant le Déluge.

L’Épopée de Gilgamesh est un récit épique de la Mésopotamie. Faisant partie des œuvres littéraires les plus anciennes de l’humanité, la première version connue a été rédigée en akkadien dans la Babylonie du XVIIIe au XVIIe siècle av. J.-C. Écrite en caractères cunéiformes sur des tablettes d’argile, elle relate les aventures de Gilgamesh, roi d'Uruk, peut-être un personnage ayant une réalité historique, mais en tout cas une figure héroïque, et aussi une des divinités infernales de la Mésopotamie ancienne.

L’Épopée est un récit sur la condition humaine et ses limites, la vie, la mort, l'amitié, et plus largement un récit d'apprentissage sur l'éveil de son héros à la sagesse. Sa première partie relate les exploits de Gilgamesh et de son compère Enkidu, qui triomphent du géant Humbaba et du Taureau céleste suscité contre eux par la déesse Ishtar dont le héros a rejeté les avances. Le récit bascule avec la mort d’Enkidu, punition infligée par les dieux pour l’affront qui leur a été fait. Gilgamesh se lance alors dans la quête de l’immortalité, parvenant jusqu’au bout du monde où réside l’immortel Uta-napishti, qui lui apprend qu’il ne pourra jamais obtenir ce qu’il recherche mais lui enseigne l’histoire du Déluge qu’il pourra transmettre au reste des mortels.

L’Épopée repose en partie sur plusieurs récits en sumérien composés vers la fin du IIIe millénaire, relatant plusieurs exploits de Gilgamesh. À partir de sa première mise en forme vers le XVIIIe – XVIIe siècle av. J.-C., le texte connaît différents remaniements et circule sous plusieurs variantes durant le IIe millénaire av. J.-C., avant qu'une version « standard », relativement stable, ne soit écrite vers et ne se diffuse au Ier millénaire av. J.-C. Elle serait due selon la tradition mésopotamienne à l’activité d’un scribe du nom de Sîn-leqi-unninni. Cette version, sur douze tablettes, est connue avant tout par les tablettes retrouvées à Ninive et datant du VIIe siècle av. J.-C., mises au jour à partir des années dans l'ensemble de textes savants désigné comme la « Bibliothèque d'Assurbanipal ». Depuis, de nouvelles tablettes exhumées sur des sites de Mésopotamie et du Moyen-Orient ont permis d'améliorer la compréhension de l’œuvre, bien qu'elle ne soit pas connue dans son intégralité.