Wikipédia:Lumière sur/Alexis III Ange
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Alexis III Ange (en grec byzantin : Αλέξιος Γʹ Άγγελος), né vers 1153, mort en 1211 ou 1212, est empereur byzantin de 1195 à 1203. Membre de la famille des Anges, il est le frère d'Isaac II Ange qui parvient au pouvoir en 1185. Proche de ce dernier, il prend finalement la tête d'un complot de l'aristocratie en 1195 et fait enfermer son frère. Il prend le pouvoir dans un contexte compliqué pour un Empire byzantin menacé sur de nombreuses frontières, mais surtout affaibli par des contestations récurrentes de l'autorité impériale et une corruption grandissante, alors que l'Occident chrétien fait preuve de plus en plus de défiance à l'égard de Constantinople.
S'il est régulièrement défié par des soulèvements au sein de la capitale, dont celui de Jean Comnène le Gros, et par des séditions provinciales, aucun de ces mouvements ne peut fondamentalement le renverser car il bénéficie du soutien de l'armée. En revanche, tous ces mouvements l'empêchent de renforcer les frontières impériales, en particulier en Occident où il est sans cesse attaqué par le deuxième empire bulgare, nouvellement créé et avec lequel il n'obtient la paix que péniblement. Surtout, différents chefs valaques se rendent indépendants dans les Balkans et ne sont que difficilement vaincus. Si les relations avec le sultanat de Roum sont parfois compliquées, c'est surtout avec le mouvement des croisades qu'Alexis III fait face à la plus grande menace. Pressé par Henri VI du Saint-Empire, il tente de renforcer ses liens avec la papauté, sans aller vers une franche alliance.
Finalement, la fuite d'Alexis Ange, le fils d'Isaac II, qui rejoint les chefs de la quatrième croisade, fait peser le plus grave péril sur l'Empire byzantin. Bientôt, cette croisade se détourne de la Terre Sainte pour s'attaquer à Constantinople à l'été 1203. Assiégé, Alexis III préfère s'enfuir tandis qu'Isaac II est rétabli sur le trône avec son fils, Alexis IV, soutenus par les Croisés. Alexis III, parti en exil, tente d'opposer une résistance au nouvel ordre latin établi après le sac de Constantinople en 1204. Emprisonné puis libéré, il se rend au sein du despotat d'Épire puis tente de s'allier au sultan Kay Khusraw Ier pour s'emparer de l'Empire de Nicée avant d'être vaincu et confiné dans un monastère en 1211, où il meurt à une date inconnue. Souvent vilipendé par les chroniqueurs de l'époque et largement critiqué par les historiens modernes pour sa responsabilité dans la dislocation de l'Empire, certains travaux récents lui reconnaissent un réel volontarisme, quoiqu'insuffisant au regard des défis qui se présentent à lui.