Wikipédia:Lumière sur/Animaux dans le Proche-Orient ancien

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Poids en forme de lion, bronze, Suse, époque achéménide, VIe et IVe siècles av. J.‑C.
Poids en forme de lion, bronze, Suse, époque achéménide, VIe et IVe siècles av. J.‑C.

Le Proche-Orient ancien offre un intérêt particulier pour l'étude du monde animal et de ses interactions avec l'espèce humaine, dans la mesure où c'est dans cet espace qu'apparaissent, à partir du XIIe millénaire av. J.-C. et surtout du IXe millénaire av. J.-C., les premiers cas de domestication d'animaux (après celle du chien), et les premiers textes relatifs aux rapports entre hommes et animaux (dans la seconde moitié du IVe millénaire av. J.-C.), qui portent un éclairage plus profond sur des relations déjà documentées pour les périodes postérieures par des restes archéozoologiques, artefacts et représentations figurées. Ce sont ces diverses sources qui permettent d'étudier ce sujet, profondément renouvelé depuis plusieurs années par diverses recherches sur les relations hommes/animaux (ethnozoologie).

Le Proche-Orient ancien connaît à partir du Xe millénaire av. J.-C. un processus de néolithisation caractérisé par la domestication des plantes et celle des animaux. Cette dernière a profondément bouleversé la vie des sociétés humaines en modifiant leurs activités, leurs ressources et leur rapport à la nature, notamment en reléguant la majeure partie du monde animal dans la catégorie du « sauvage ». La constitution d'une société de plus en plus complexe avec, en point d'orgue, l'apparition de l'État et de l'urbanisation, entraîne par la suite d'autres changements, notamment le développement d'un élevage à grande échelle réparti entre plusieurs acteurs (palais royaux, temples, nomades). D'un point de vue utilitaire, les hommes mobilisent les animaux pour la prestation de divers services dans des activités cruciales (agriculture, transports, guerre) et utilisent les produits animaux à différentes fins (alimentation, vêtements en laine et cuir, etc.).

Les rapports entre les hommes et les animaux ont également un aspect symbolique constant. Plusieurs animaux étaient considérés comme des véhicules de forces surnaturelles, des symboles divins, et pouvaient être mobilisés dans divers rituels majeurs (sacrifices aux dieux, divination, exorcisme). Les nombreuses représentations artistiques d'animaux renvoient généralement à cet aspect symbolique. Les lettrés ont également procédé à des tentatives de classification des animaux qu'ils connaissaient, et ont développé des stéréotypes sur les caractères de plusieurs d'entre eux, qui se retrouvent dans divers textes littéraires, notamment ceux dans lesquels des hommes sont comparés à des animaux pour mettre en avant un trait de leur personnalité. Si certains animaux ont eu un statut symbolique élevé (lion, taureau, cheval, serpent), d'autres se sont en revanche vu dénigrés et parfois frappés d'infamie (porc).