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Empreinte de sceau-cylindre qui pourrait représenter Dumuzi pendant son séjour aux Enfers. Sortant d'un filet, il est entouré de deux serpents et de démons Gallu. British Museum.
Empreinte de sceau-cylindre qui pourrait représenter Dumuzi pendant son séjour aux Enfers. Sortant d'un filet, il est entouré de deux serpents et de démons Gallu. British Museum.

Dumuzi (« Fils légitime » en sumérien), aussi appelé Dumuzid ou, en babylonien, Tammuz est un dieu de l'abondance de la Mésopotamie antique dont les premières traces écrites apparaissent au IIIe millénaire av. J.-C.

Il est repris dans la Liste royale sumérienne comme « Dumuzi le berger », cinquième roi de la première dynastie archaïque sumérienne de la période légendaire d'avant le Déluge. Il est aussi repris sous le nom de « Dumuzi le pêcheur », roi de la ville d'Uruk Kulaba.

À la suite de son mariage, symbolisé par le rituel du Mariage sacré, avec la déesse Inanna, il devient le berger du peuple et rapproche ainsi le roi de Sumer de l'état divin. Mais son épouse, au retour d'un séjour qu'elle passe aux Enfers, le choisit pour l'y remplacer. Il meurt donc et est alors considéré comme une divinité infernale. Sa mort symbolise l'arrivée de l'été brûlant, de la sécheresse et de la pénurie de nourriture ; elle inspire l'écriture de nombreux textes de lamentations. Il ressuscite, cependant, au début de chaque printemps et est remplacé aux Enfers par sa sœur Geshtinanna. Son retour symbolise le renouveau de la vie et la réapparition de l’abondance.

À partir du XVIIIe siècle av. J.-C., le rituel du Mariage sacré tombe dans l'oubli et le dieu de l’abondance Dumuzi devient Tammuz, une divinité secondaire principalement rattachée aux Enfers. Considéré comme le prototype du dieu mourant, son culte connaît un renouveau vers la fin du Ier millénaire av. J.-C. sous le nom d'Adon. Il inspire d'autres mythes comme ceux de Perséphone ou la Passion du Christ. Tammuz est mentionné dans l'Ancien Testament et son culte semble survivre jusqu'au Xe siècle apr. J.-C. sous forme de lamentations qui lui sont adressées.