Wikipédia:Lumière sur/Martin Chuzzlewit

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Frontispice de Martin Chuzzlewit par Phiz.
Frontispice de Martin Chuzzlewit par Phiz.

Vie et aventures de Martin Chuzzlewit (The Life and Adventures of Martin Chuzzlewit), plus communément appelé Martin Chuzzlewit, est un roman de l’écrivain britannique Charles Dickens, paru tout d’abord sous forme de feuilleton de janvier 1843 à juillet 1844 dans le Blackwood’s Edinburgh Magazine puis en trois volumes, chez Chapman & Hall, en 1844.

Dernier de sa série dite « picaresque », Dickens le considère comme son meilleur ; pourtant, le livre, bien qu’offrant de multiples rebondissements, ne connaît pas la grande faveur du public comme ses précédents ouvrages ; aussi, pour relancer les ventes mensuelles, est-il conduit à en modifier l’intrigue de façon spectaculaire. Pour cela, il expédie son jeune protagoniste, Martin Chuzzlewit, en Amérique, pays qu’il connaît pour l’avoir visité l’année précédente, séjour ayant d’ailleurs conduit à la publication de ses Notes américaines (American Notes) en 1842.

Cet épisode offre à sa verve satirique une nouvelle cible de choix, et Dickens brosse de ce pays une image de contrée perdue et malsaine où seuls surnagent quelques agrégats de grossière civilisation, îlots inhospitaliers que hantent des cohortes de camelots et charlatans de tout poil aussi roublards qu’imaginatifs. Cette description, que Kenneth Hayens juge superficielle et caricaturale, soulève outre-Atlantique un tollé de protestations que Dickens a bien du mal à contenir, et Kenneth Hayens avance l’idée que, malgré la vision sommaire qui en est donnée, le roman a contribué, tout autant qu’American Notes, à associer le nom de Dickens aux États-Unis d’Amérique.

Selon la préface de l’auteur, le thème principal de Martin Chuzzlewit est l’égoïsme, diffus parmi tous les membres de la famille Chuzzlewit et traité sur le mode satirique. Le roman présente deux « méchants » (villains), Seth Pecksniff et Jonas Chuzzlewit, qui comptent parmi les plus célèbres de Dickens, passés, comme les Fagin, Bill Sikes (Oliver Twist), Compeyson (Great Expectations) et autres, à la légende. Cependant, au-delà de la leçon moralisante, John Bowen souligne que « le roman est l’un des plus drôles de la langue, suscitant le rire et l’affection depuis sa première parution »