Wikipédia:Lumière sur/Travail forcé sous domination nazie pendant la Seconde Guerre mondiale
Le recours au travail forcé sous domination nazie pendant la Seconde Guerre mondiale fut d'une ampleur sans précédent. Ce fut une part importante, considérée comme vitale, de l'exploitation économique allemande des territoires conquis, contribuant également à l'extermination massive des populations en Europe occupée par les Allemands. Les Allemands ont mobilisé environ 12 millions de personnes dans près de vingt pays européens ; les deux tiers environ venaient d'Europe centrale et d'Europe de l'Est. De nombreux travailleurs succombèrent en raison de leurs conditions de vie : mauvais traitements, une malnutrition sévère, ou sous la torture, ce qui étaient les principales causes de décès.
De nombreux autres devinrent des victimes civiles des bombardements ennemis sur leurs lieux de travail (notamment les usines) tout au long de la guerre. À son apogée, les travailleurs forcés représentaient 20 % de la main-d'œuvre allemande. En comptant les décès et le renouvellement des effectifs, environ 15 millions d'hommes et de femmes furent travailleurs forcés à un moment donné pendant la guerre.
La défaite de l'Allemagne nazie en 1945 fit libérer environ 11 millions d'étrangers (classés comme « personnes déplacées »), dont la plupart étaient des travailleurs forcés et des prisonniers de guerre. En temps de guerre, les forces allemandes déportèrent dans le Reich 6,5 millions de civils en plus des prisonniers de guerre soviétiques pour du travail forcé dans les usines ; les renvoyer chez eux fut une priorité pour les Alliés. Cependant, concernant les citoyens de l'URSS, le retour signifiait souvent des soupçons de collaboration et donc une déportation vers le Goulag. L'Administration des Nations unies pour le secours et la reconstruction (UNRRA), la Croix-Rouge et les opérations militaires ont fourni de la nourriture, des vêtements, un abri et une assistance pour leur retour chez eux. En tout, 5,2 millions de travailleurs étrangers et de prisonniers de guerre ont été rapatriés en Union soviétique, 1,6 million en Pologne, 1,5 million en France et 900 000 en Italie, ainsi que 300 000 à 400 000 en Yougoslavie, en Tchécoslovaquie, aux Pays-Bas, en Hongrie et en Belgique.