Wikipédia:Pastiches/Flavius Acelinus

Gallus Flavius Acelinus, né en 137 av. J.-C. et mort en 62 av. J.-C., est un sénateur romain. Il a fini par devenir célèbre pour la campagne acharnée qu'ont menée ses descendants pour qu'il soit mentionné dans la monumentale œuvre de Tite-Live sur l'histoire romaine, Ab Urbe condita libri. Cet ouvrage étant en grande partie perdu, il a longtemps été impossible de savoir si cette campagne de lobbying (la première de l'histoire) avait ou non porté ses fruits. Après de multiples débats, les historiens latins tardifs tendent toutefois à reconnaître du bout des lèvres qu'Acelinus a sa place dans l'ouvrage, confirmant ainsi le paradoxe qui porte son nom.

Biographie

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Flavius Acelinus est né dans l’indifférence générale et a passé sa vie de même. Questeur dans la province d'Asie, il est élu au Sénat romain en 101 av. J.-C. grâce, semble-t-il, à ses contacts de l'École Nationale de l'Aventin (ENA)[1].

Acelinus soutient inconditionnellement Caius Marius durant toute sa carrière politique. Ses descendants affirment qu'en 93 av. J.-C., il prononce au Sénat une allocution enflammée qui jette le discrédit sur Lucius Cornelius Sulla, le grand rival de Marius, après que celui-ci eut été aperçu rendant visite à sa maîtresse, la comédienne Julia Gaïa, sur un char d'occasion fourni par le garagiste Ben-Hur Marcel et coiffé d'un casque de mirmillon destiné à le camoufler[2]. Ce discours aurait même réussi l'exploit, toujours d'après leurs dires, de sortir de sa torpeur légendaire l'ancien consul Valerius Gicardus Destaïnus, originaire de Pompéi. Celui-ci, qui était dans un état quasi-catatonique depuis plusieurs années, se serait brusquement levé de son banc en s'écriant à plusieurs reprises « Delenda est Corrèzo »[3].

En 71 av. J.-C., après la victoire de Crassus sur les esclaves en révolte dirigés par Spartacus, Acelinus accuse Crassus de lui avoir volé l'idée de la tactique victorieuse ayant mis un terme à la révolte. Amer, Acelinus lance dès lors à qui veut l'entendre que « Crassus lui a tout pompé »[4].

L'orgie fatale à Flavius Acelinus.

Toujours d'après ses descendants, il aurait lancé peu avant sa mort la célèbre phrase à propos des discours de l'orateur Cicéron : « Si c'est rond, c'est point carré » mais ses nombreux détracteurs parmi les historiens modernes pensent qu'il s'agit là d'une invention parmi tant d'autres dans le but de lui octroyer une place dans Ab Urbe condita libri, ouvrage de Tite-Live servant de référence absolue, en ces temps de décadence de l'Empire, à l'histoire de la République romaine telle qu'on la connaît et qui ne cite pas son nom[5].

Il meurt en 62 av. J.-C., lors d'une orgie donnée par Lucius Ruqius, des suites d'une hémorragie cérébrale, après avoir été frappé à la tempe avec un exemplaire relié pleine peau des Histoires de Polybe par Gutenbergus, un esclave germain excédé par les propos conspirationnistes d'Acelinus concernant son peuple[6].

Controverse

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Les descendants de Flavius Acelinus ont mené plusieurs campagnes acharnées pour que son nom figure dans Ab Urbe condita libri, allant même jusqu'à l'introduire par la ruse dans ses traductions dans les langages les plus barbares. Parmi les arguments avancés, ils ont souligné à plusieurs reprises qu'ils ne comprenaient pas que l'œuvre de Tite-Live puisse évoquer des « gladiateurs ayant livré au moins trente combats dans des arènes d'Illyrie de deuxième division, des acteurs romains ayant soufflé leur texte à de célèbres acteurs étrangers dans au moins trois pièces de théâtre notoires, et même une pique à choux » mais pas le nom de leur noble ancêtre. Ces arguments ont été tournés en dérision par les détracteurs d'Acelinus, qui leur ont donné le sobriquet de « Défense pique à choux »[7].

L'obstination des descendants d'Acelinus à assurer à leur ancêtre une place dans l'histoire a néanmoins fini par ouvrir des brèches dans l'opposition des historiens latins tardifs, plusieurs d'entre eux finissant par admettre de guerre lasse qu'Acelinus avait peut-être sa place dans Ab Urbe condita libri. Cela a donné naissance au « paradoxe d'Acelinus », qui énonce que même un parfait inconnu peut finir à la longue par accéder à une certaine notoriété si lui ou ses partisans se plaignent suffisamment longtemps que ce soit vraiment trop injuste qu'il ne soit pas célèbre[8].

Plus d'un an après le dernier débat enflammé ayant opposé les historiens latins tardifs sur le sujet, un nouveau rebondissement a lieu sous la forme de la découverte de feuillets inédits d'Ab Urbe condita libri par des pilleurs de tombes arrêtés par une patrouille, une note de bas de page difficilement lisible d'un feuillet mentionnant le nom de Flavius Acelinus[9]. Dans cette note, Tite-Live évoque la possibilité d'une mention future dans son ouvrage, deux citoyens romains (dont l'anonymat sera ici préservé) habitant à au moins deux rues d'intervalle l'un de l'autre et sans lien personnel avec Acelinus lui ayant parlé de lui[N 1]. Aussitôt, un nouveau débat est relancé au sein d'une assemblée d'historiens réunis en urgence après l'envoi de messages portés par des courriers[9].

Malgré l'opposition réitérée d'une partie de l'assemblée, qui émet des doutes sur la valeur de la citoyenneté de l'un des deux Romains cités en arguant de sa basse extraction provinciale, les historiens finissent par décider que le nom de Flavius Acelinus doit bel et bien figurer dans Ab Urbe condita libri[N 2]. Toutefois, devant la campagne de falsification menée aussitôt par des descendants d'Acelinus afin que leur ancêtre paraisse sous un jour plus glorieux, un grand nombre de voix s'élèvent pour réclamer que le feuillet soit conservé au Capitole sous la garde permanente d'au moins trente oies sacrées[9]. Le paradoxe d'Acelinus semble donc se confirmer mais la possibilité de futures assemblées de réexamen du cas n'est toutefois pas à exclure, les historiens latins tardifs s'étant fait une spécialité, parfois au détriment de la qualité de leurs rédactions, de ce genre de débats houleux (une rumeur persistante expliquant ce fait par la tenue de banquets somptueux offerts par la Fondation Wikimedius à la fin de ces débats)[10].

Postérité

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Quelques lustres plus tard, les thuriféraires de Flavius Acelinus reprennent les armes, dans le but cette fois de faire retirer les passages qu'ils ont exigé que l’œuvre de Tite-Live consacrât à leur héros : ils ont en effet constaté que le chapitre acquis de haute lutte se transforme progressivement, par une forme d'effet Stræisandia, en un pandémonium de débauches sexuelles néroniennes sur fond de règlement de comptes[11]. Parviendront-ils à supprimer le chapitre ? Vous le saurez prochainement en lisant Discussion:Flavius Acelinus/Suppression.

Voir aussi

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Notes et références

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  1. Pour les non-initiés, il faut savoir que cette règle dite des « deux citoyens » est une tradition obscure remontant à la fondation de Rome et attestant pour les historiens de la notoriété d'un individu. Jugée trop laxiste par certains et trop contraignante par d'autres, elle a toujours été conservée faute de mieux, comme beaucoup d'autres traditions désuètes, par les historiens latins tardifs.
  2. Pour l'anecdote, un historien sénile avait proposé que la question soit tranchée par le Conseil des Arbitres, avant qu'on lui rappelle que les deux derniers arbitres avaient été retrouvés morts dans le temple de Thémis, situé au dernier sous-sol, les historiens ayant oublié d'aller les nourrir depuis plus de six mois.

Références

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  1. Boudicca Rowling, Flavius Acelinus à l'école des escrocs, Éditions UPR, , p. 165
  2. Boudicca Rowling, Flavius Acelinus et la Croupe de feu, Éditions UPR, , p. 609
  3. Claire Monferant, Vulcania : Une histoire de Pompéi, Éditions Dupuis de Sancy, , p. 79
  4. Boudicca Rowling, Flavius Acelinus et le Thrace de sang-mêlé, Éditions UPR, , p. 429
  5. Ouicki Pédiya, Flavius Qui ? Récit d'une imposture, Éditions DRP, , p. 154
  6. Boudicca Rowling, Flavius Acelinus et le Livre de trop, Éditions UPR, , p. 763
  7. Ouicki Pédiya, Flavius Qui ? Récit d'une imposture, Éditions DRP, , p. 82
  8. Ouicki Pédiya, Flavius Qui ? Récit d'une imposture, Éditions DRP, , p. 46
  9. a b et c Ouicki Pédiya, Flavius Qui ? Récit d'une imposture : Édition révisée, Éditions DRP, , p. 14-42
  10. I. P. Hanonim, Wikimedius : La vérité dévoilée, Éditions du Troll velu, , p. 175
  11. Tel Épris et Quicroix Yéprendre, Tu quoque, Acelinus, Éditions Mieux vaut en rire qu'en pleurer, , p. 69