William Thaw II est un as américain de la Première Guerre mondiale né le à Pittsburgh et mort dans la même ville le . Thaw est crédité de cinq victoires aériennes homologuées au cours de la guerre.

William Thaw II
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 40 ans)
PittsburghVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activité
Père
Benjamin Thaw (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Early Birds of Aviation (en)
Escadrille La FayetteVoir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
Conflit
Distinction

Biographie

modifier

Origines et jeunesse

modifier

William Thaw II naît le à Pittsburgh[1]. il est le fils de Benjamin Thaw Sr. (en), banquier et philantrope, et de son épouse Elma Ellsworth Dows. Pour ses études supérieures, il intègre l'université de Yale. Thaw abandonne cependant assez vite son cursus pour s'inscrire en 1913 à la Curtiss Flying School (en), l'école d'aviation du constructeur Glenn Curtiss, basée à Hammondsport[2]. Peu de temps après, il est le premier aviateur à survoler l'East River à New-York et à passer sous les quatre ponts qui existaient à l'époque (le pont de Williamsburg, celui de Queensboro, celui de Manhattan et celui de Brooklyn)[2].

Son père lui achète ensuite un Curtiss Model E Hydro, avec lequel William Thaw se rend en France à l'été 1914 pour participer à la Coupe Schneider[3], une compétition d'hydraviation créée en 1912 par l'industriel Jacques Schneider pour développer l'aviation naissante[1]. Il reçoit également une licence de l'aéro-club de France[2]. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, William Thaw donne son avion à l'Aéronautique militaire et s'engage dans l'armée française. Il combattra dans les tranchées pendant un temps, avant d'obtenir d'être transféré dans l'aviation vers [3].

Carrière de pilote

modifier

Avec deux autres pilotes d'origine américaine (Elliott C. Cowdin (en) et Norman Prince, William Thaw mène campagne auprès des autorités militaires françaises pour créer une escadrille composée exclusivement de volontaires américains. Les trois hommes se rendent aux États-Unis en pour mener campagne pour leur projet. Une campagne de presse très favorable des deux côtés de l'Atlantique pousse l'armée française à rassembler tous les pilotes américains dans une escadrille placée sous les ordres d'un capitaine français (Georges Thenault) en  : l'escadrille La Fayette[4].

Lors de la création de l'escadrille La Fayette, Thaw est déjà un pilote expérimenté : depuis son transfert dans l'aviation en 1915, il a servi comme observateur dans l'escadrille 6 puis comme caporal-pilote dans l'escadrille 42[3]. Après la mise en place de l'escadrille La Fayette (aussi nommée escadrille N 124), William Thaw fait partie des sept pilotes sélectionnés, à savoir les trois initiateurs du projet, rejoints par Victor Chapman (en), James Rogers McConnell (en), Kiffin Rockwell et Bert Hall (en)[4]. Opérationnelle le , l'escadrille est envoyée le mois suivant dans le secteur de la bataille de Verdun pour y mener des missions d'observation[4]. C'est dans ce secteur que William Thaw remporte sa première victoire aérienne le en abattant un Fokker E.III au-dessus de Douaumont[5]. La même journée, il est blessé au bras lors d'un deuxième affrontement contre trois avions allemands, ce qui lui vaut d'être décoré de la Légion d'honneur le suivant et promu au grade de lieutenant[5],[2]. Thaw revient au front en novembre, et passe l'année 1917 au sein de l'escadrille Lafayette. Au cours de cette année, il revendique plusieurs victoires : le contre un Albatros type C, puis deux autres le et le [5]. Seule la victoire d'avril lui est cependant créditée officiellement, les autres ne remplissant pas les critères d'homologation en vigueur dans l'armée française[5].

A la fin de l'année 1917, avec l'entrée en guerre des États-Unis, l'escadrille Lafayette passe sous drapeau américain, pour devenir le 103rd Aero Squadron (en). William Thaw est promu major et prend la tête de l'unité. Le , Il abat son troisième avion allemand près de Sommepy-Tahure[5]. Pour cette victoire remportée au cours d'un combat entre Thaw et ses deux ailiers contre 8 avions allemands, il reçoit la Distinguished Service Cross (DSC)[5]. Le , Thaw abat un ballon d'observation puis un avion au cours d'une seule patrouille. Ces 4e et 5e victoires lui permettent d'atteindre le seuil pour devenir un as de l'aviation et lui valent de recevoir une feuille de chêne pour sa DSC[5]. Jusqu'à la fin de la guerre en novembre, William Thaw ne remportera pas d'autres victoires.

Fin de vie

modifier

Après l'armistice, Thaw quitte l'armée américaine avec le grade de lieutenant-colonel et se retire à Pittsburgh pour s'impliquer dans l'aviation civile et dans les affaires familiales dans le domaine de l'assurance. Il meurt cependant le à seulement 40 ans, des suites d'une pneumonie[6]. Thaw laisse derrière lui une veuve, Marjorie Everts Thaw[5].

Notes et références

modifier

Références

modifier
  1. a et b Franks 2000, p. 66.
  2. a b c et d (en) « William Thaw II World War I Certificates | National Air and Space Museum », sur airandspace.si.edu (consulté le )
  3. a b et c Franks 2001, p. 66.
  4. a b et c « L’escadrille La Fayette | Chemins de mémoire », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le )
  5. a b c d e f g et h (en) « William Thaw », sur The Aerodrome (consulté le )
  6. (en) « Colonel Thaw, War Ace, Dies After Week's Illness », Pittsburgh Post-Gazette,‎ (lire en ligne)

Bibliographie

modifier
  • (en) Norman Franks, Nieuport aces of World War 1, Oxford, Osprey, , 100 p. (ISBN 978-1-85532-961-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Norman Franks, American Aces of World War I, Osprey, , 96 p. (ISBN 978-1841763750). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Norman Franks et Frank W Bailey, Over the front: a complete record of the fighter aces and units of the United States and French Air Services, 1914-1918, Grub Street, (ISBN 978-0-948817-54-0, OCLC 28223455, lire en ligne)