Woodwardopterus est un genre fossile d'Euryptérides, communément appelés « scorpions de mer », classé dans la famille des Mycteropidae.

Classification modifier

Le genre Woodwardopterus est créé en 1959 par le paléontologue américain Erik Norman Kjellesvig-Waering (1912-1979)[1],[2].

Liste des espèces modifier

Description modifier

Woodwardopterus freemanorum modifier

Le genre compte une espèce confirmée, W. scabrosus, découverte dans des dépôts du Carbonifère de Glencartholm, en Écosse[3]. Initialement rattachée au genre Erypterus, sous le nom d'Eurypterus scabrosus, l'espèce s'avère par la suite distincte de ce genre et est rattachée à la famille des Mycteropidae. Plus tard, en 2005, elle est attribuée au genre Woodwardopterus et liée à une nouvelle famille créée spécialement pour elle, les Woodwardopteridae, à l'intérieur de la super-famille des Mycteropoidea, devenant ainsi un taxon frère probable de Megarachne[4]. On estime la longueur totale de W. scarabrosus à 45 cm dont 15 cm pour la seule carapace[4],[5].

Woodwardopterus scabrosus modifier

Une seconde espèce possible, W. freemanorum, a été décrite, en 2021, sur la base de fossiles découverts dans des dépôts sédimentaires du Changhsingien (Permien supérieur) au sein des couches de charbon de Baralaba dites "Baralaba Coal Measures", du bassin minier de Bowen, dans le centre du Queensland, en Australie. Cette seconde espèce possible revêt une importance particulière car elle constitue l'Euryptéride le plus récent connu (plus récent d'au moins 11 Ma que tout autre taxon parent connu), démontrant que les grands Euryptérides usant de stratégies d'alimentation par balayage ont persisté dans les hautes latitudes du Gondwana jusqu'à l'extinction de la fin du Permien[6]. W. freemanorum a été décrit par Andrew Rozefelds du Queensland Museum (et associé adjoint à la Central Queensland University) et l'expert allemand Markus Poschmann de la Generaldirektion Kulturelles Erbe RLP[7],[8]. Il a été nommé en référence à Nick Freeman, l'homme qui a découvert, dans les années 90, le fragment de cuticule de la créature, d'environ 12 cm de long, sur la propriété familiale près de Theodore dans le centre du Queensland[6]. En 2013, il a apporté ce fragment au Musée du Queensland pour identification. Le fragment est alors daté de 252 millions d'années. Des recherches ultérieures ont montré que ce spécimen était le dernier Euryptéride connu au monde. Il a vécu peu de temps avant la fin de l'extinction Permien-Trias, au cours duquel environ 96 % de des espèces ont disparu. Il s'agissait probablement d'un grand animal, d'une longueur estimée supérieure à 1 mètre, usant d'un mode d'alimentation par balayage, stratégie alimentaire considérée comme caractéristique de l'écologie des Myctéropides[9],[6].

Publication originale modifier

  • [1959] (en) Erik Norman Kjellesvig-Waering, « A taxonomic review of some late Paleozoic Eurypterida », Journal of Paleontology, vol. 33, no 2,‎ , p. 251-256. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

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Notes et références modifier

Notes modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Woodwardopterus » (voir la liste des auteurs).

Références modifier

  1. Erik Norman Kjellesvig-Waering 1959.
  2. (en) Référence Paleobiology Database : Woodwardopterus Kjellesvig-Waering 1959 (shrimp) (consulté le ).
  3. (en) O. E. Tetlie, « Distribution and dispersal history of Eurypterida (Chelicerata) », Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 252, nos 3–4,‎ , p. 557–574 (DOI 10.1016/j.palaeo.2007.05.011, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b (en) P. A. Selden, J. A. Corronca et M. A. Hünicken, « The true identity of the supposed giant fossil spider Megarachne », Biology Letters, vol. 1, no 1,‎ , p. 44–48 (PMID 17148124, PMCID 1629066, DOI 10.1098/rsbl.2004.0272)
  5. (en) James C. Lamsdell et Simon J. Braddy, « Cope's Rule and Romer's theory: patterns of diversity and gigantism in eurypterids and Palaeozoic vertebrates », Biology Letters, vol. 6, no 2,‎ , p. 265–269 (ISSN 1744-9561, PMID 19828493, PMCID 2865068, DOI 10.1098/rsbl.2009.0700)
  6. a b et c (en) Markus J. Poschmann et Andrew Rozefelds, « The last eurypterid – a southern high-latitude record of sweep-feeding sea scorpion from Australia constrains the timing of their extinction », Historical Biology, vol. 33, no 12,‎ , p. 121–138 (DOI 10.1080/08912963.2021.1998033, S2CID 252467508, lire en ligne)
  7. (en) « Youngest Sea Scorpion Fossil Found in Australia », sur Sci News, (consulté le )
  8. (en) « Museum cold case uncovers new species of sea scorpion », sur Phys.org, (consulté le )
  9. (en) James C. Lamsdell, Simon J. Braddy et O. Erik Tetlie, « The systematics and phylogeny of the Stylonurina (Arthropoda: Chelicerata: Eurypterida) », Journal of Systematic Palaeontology, vol. 8, no 1,‎ , p. 49–61 (ISSN 1477-2019, DOI 10.1080/14772011003603564, S2CID 85398946, lire en ligne)