The Yellow Kid
The Yellow Kid (« Le gamin en jaune » en français) est un personnage créé par le dessinateur humoristique et auteur de bande dessinée américain Richard Felton Outcault.
The Yellow Kid | |
Série | |
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Auteur | Richard Felton Outcault |
Genre(s) | Comic strip Humour |
Personnages principaux | Yellow Kid |
Pays | États-Unis |
Langue originale | Anglais américain |
Éditeur | New York American |
Première publication | 1896 |
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Apparu anonymement en 1894 dans des dessins d'humour publiés par Truth et mettant en scène des enfants des rues du quartier populaire new-yorkais fictionnel de Hogan's Alley, ce petit garçon devient très populaire et reçoit son surnom de « gamin en jaune » lorsque sa robe de chambre trop longue prend cette couleur à partir de . La série où il apparaît est alors publiée dans le New York World de Joseph Pulitzer.
Lorsque le New York Journal de William Randolph Hearst débauche Outcault, celui-ci y poursuit à partir d' sa série sous le titre McFadden’s Row of Flats, mettant régulièrement en avant le seul Yellow Kid sous forme de bandes dessinées, tandis que Hogan's Alley est poursuivie dans le World sous forme de dessin d'humour pleine page par George Luks.
Très populaire durant quelques mois, le Yellow Kid se voit consacrer neuf numéros d'un magazine à son nom en et fait l'objet d'un merchandising avancé. La publication des deux séries cesse cependant dès l'hiver 1897-1898.
La première utilisation par le Yellow Kid d'un phylactère dans un strip du a souvent été présentée comme la « naissance de la bande dessinée », notamment par les Américains, bien que le personnage d'Outcault soit principalement apparu dans des dessins humoristiques, que ses pensées apparaissaient sur sa chemise de nuit et non dans des bulles, et qu'Ally Sloper ait fait l'objet d'un merchandising tout aussi intensif une dizaine d'années avant lui.
Une série populaire mais éphémère
modifierRichard Outcault publie son premier dessin d'humour se passant à Hogan's Alley dans l'hebdomadaire humoristique Truth du [1]. Un garçonnet vêtu d'une chemise de nuit trop longue apparaît dès ce dessin en noir et blanc, ainsi que dans trois autres publiés les , et suivants[2]. Ce quatrième dessin d'humour, « Fourth Ward Brownies » (« Les Brownies du quatrième district »), est republié le 8 jours plus tard dans le New York World, un quotidien généraliste auquel Outcault avait déjà collaboré[2]. Après avoir proposé un nouveau dessin inédit le , le New York World publie le , « At the Circus in Hogan's Alley » (« Au cirque dans Hogan's Alley ») une image en couleur de plus grand format[2]. Sept autres dessins sont publiés jusqu'à fin 1895, sans qu'aucun personnage ne se détache particulièrement[2].
Le , dans le dessin « Golf—The Great Society Sport as Played in Hogan's Alley » (« Golf — Le sport de la Haute Société tel que pratiqué à Hogan's Alley »), la chemise de nuit du garçonnet est pour la première fois coloriée en jaune. Très rapidement surnommé « Yellow Kid » (« garçonnet jaune ») par les lecteurs, il qui devient vite un personnage extrêmement populaire, suscitant le commerce de produits dérivés (du savon au whisky) et poussant les patrons de presse américains à engager de nouveaux dessinateurs pour qu'ils créent de nouveaux personnages.
En 1896, Outcault est embauché par William Randolph Hearst pour illustrer la couverture du New York Journal-American. La série, renommée McFadden's Row of Flats prend alors un tour plus vulgaire. De son côté, le New York World engage George Luks pour poursuivre Hogan's Alley. À partir du , dix-huit des histoires d'Outcault sont narrées sous la forme de bande dessinée, contribuant à populariser la forme. En 1898, les deux séries prennent fin, l'auteur s'étant lassé de leur tonalité agressive[3].
Le mythe de la première bande dessinée
modifierBien qu'Arthur Burdett Frost ou Charles Saalburgh aient déjà publié des bandes dessinées dans le pays, le succès du Yellow Kid fait que la série a été considérée par les premiers chercheurs des années 1960 non seulement comme la première bande dessinée américaine (comics) et le premier strip de presse du dimanche mais également comme la première bande dessinée dans l'absolu[4]. On y voit également souvent le précurseur de l'utilisation du phylactère en bande dessinée, alors que Mickey Dugan s'exprime, sauf le (et là dans un cadre rhétorique très précis), toujours par le biais d'un texte qui apparaît sur son vêtement : des phylactères apparaissent dans la série, mais essentiellement en tant que des contrepoints humoristiques au texte[5].
La vision du Yellow Kid en tant que « première bande dessinée » a été démentie dès le début des années 1970 par les travaux de David Kunzle, puis plus encore par les recherches de Thierry Groensteen à la fin des années 1980. Elle demeure cependant encore très répandue, ce qui explique qu'en 1996 de nombreuses institutions (Poste américaine, Centre belge de la bande dessinée) et organes scientifiques (L'Histoire, etc.) aient célébré le centenaire de la bande dessinée[6]. C'est la série The Katzenjammer Kids (Pim Pam Poum), créée en 1897, qui, la première, utilise systématiquement le phylactère[7].
Cependant, le Yellow Kid, par sa popularité, a permis le développement d'autres bandes dessinées aux États-Unis, et à répandre l'usage du phylactère. Thierry Smolderen considère que la série « a fait entrer les illustrés dans l'ère de l'audio-visuel[8] », bien que le personnage britannique Ally Sloper ait été le premier personnage de bande dessinée à être massivement utilisé dans la culture de masse et adapté vers d'autres médias des années 1870 aux années 1900[9].
Le nom du Yellow Kid a été donné au prix attribué une fois tous les deux ans lors du Festival de bande dessinée de Lucques (Italie).
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Planche du , dans laquelle le personnage principal utilise un phylactère pour s'exprimer.
Notes et références
modifier- Petitfaux 2010.
- (en) Richard D. Olson, « R. F. Outcault, The Father of the American Sunday Comics, and the Truth About the Creation of the Yellow Kid » (consulté le ).
- Chinoiseries à propos du « Yellow Kid » - Dominique Petitfaux, BD Zoom, 14 octobre 2010
- Groensteen 2006, p. 105.
- Morgan 2003, p. 79-81.
- Groensteen 2006, p. 106.
- Benoît Mouchart, La Bande dessinée, Le Cavalier bleu, 2004, pp. 15-18
- Message de Thierry Smolderen - fr.rec.arts.bd, 24 novembre 1998
- Sabin 2003.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Éditions du Yellow Kid
- (en) R. F. Outcault et Bill Blackbeard (introduction et édition) (préf. William Randolph Hearst III (en)), The Yellow Kid : A Centennial Celebration of the Kid Who Started the Comics, Kitchen Sink Press, .
- Articles consacrés au Yellow Kid
- Patrick Gaumer, « Yellow Kid (The) », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, (ISBN 9782035843319), p. 928-9.
- Rick Marschall, « Que faut-il inscrire sur le gâteau d'anniversaire ? », Le Collectionneur de bandes dessinées, CBD/CNBDI, no 79, , p. 43-48.
- Dominique Petitfaux, « Chinoiseries à propos du « Yellow Kid » », sur bdzoom.com, .
- Paul Gravett (dir.), « Avant 1930 : The Yellow Kid », dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie, Flammarion, (ISBN 2081277735), p. 30.
- Autres ressources
- Thierry Groensteen, Un objet culturel non identifié, Éditions de l'An 2, , p. 99-110.
- Harry Morgan, Principes des littératures dessinées, Éditions de l'An 2, , p. 79-81.
- (en) Roger Sabin, « Ally Sloper: The First Comics Superstar? », Image & Narrative, vol. IV, no 1, (lire en ligne). Repris dans Jeet Heer et Kent Worcester (dir.), A Comics Studies Reader, Jackson : University Press of Mississippi, 2009, pp. 177-205
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à la bande dessinée :
- (en) The R. F. Outcault Society's Yellow Kid Site