Le yoga nu (sanskrit : nagna yoga ou vivastra yoga) est la pratique du yoga sans vêtements. Elle est très ancienne et est décrite par plusieurs ouvrages et auteurs tels le Bhagavata Purana et le géographe Strabon[1].

Naga Sadhu (en) en Inde (2013).

La pratique moderne du yoga nu est encouragée par des gymnosophistes tels Blanche de Vries (d), ainsi que par l'autrice Marguerite Agniel (en). Elle gagne en popularité au cours du XXIe siècle, notamment en Occident.

Histoire modifier

Le yoga nu se pratique depuis très longtemps.

Lorsqu'ils atteignent le sous-continent indien au IVe siècle av. J.-C., les savants grecs accompagnant Alexandre le Grand recensent la géographie de ce dernier ainsi que les us et coutumes locales. L'un d'eux, Onésicrite, décrit les pratiques de yoga, dont certaines sont effectuées nues[2],[3].

Nigamananda Paramahansa, yogi and Hindu leader, India, 1904.

Nudité spirituelle modifier

La « nudité spirituelle » est pratiquée par les jaïns des sectes Digambara[4], les sādhus aghoris[5] et d'autres groupes ascètes de religions dharmiques. Ainsi, la nudité fait partie de la pratique spirituelle de renonciation par l'ordre de Naga Sadhu[6].

XXe siècle modifier

À partir de la fin du XIXe siècle, la forme moderne du yoga nu est exercée en Allemagne et en Suisse par un mouvement appelé Lebensreform[7].

Au début du vingtième siècle, plusieurs groupes pratiquant la nudité, l'ascétisme et la médication s'approprient le terme gymnosophie. Blanche de Vries crée une combinaison de danse orientale et yoga. En 1914, elle est responsable d'une école de yoga pour femmes à New York. Cinq ans plus tard, elle ouvre un institut pour femmes, enseignant le yoga gymnosophique, un mélange entre le yoga et le nudisme. de Vries enseigne jusqu'en 1982[8],[9],[10].

Marguerite Agniel

Marguerite Agniel, autrice de The Art of the Body : Rhythmic Exercise for Health and Beauty (1931)[11],[12], écrit, en 1938, le texte The Mental Element in Our Physical Well-Being pour le magazine The Nudist. Celui-ci montre des femmes nues pratiquant le yoga, avec un texte descriptif à propos de la respiration.

Notes et références modifier

  1. (en) Mallinson & Singleton 2017, Roots of Yoga, p. xxxix.
  2. (en) Charles R. Lanman, The Hindu Yoga System, Harvard Theological Review, Volume XI, Number 4, Harvard University Press, pages 355-359.
  3. (en)Strabon, Geography Book XV, Chapter 1, see Sections 63-65, Loeb Classical Library edition, Harvard University Press, Translator: H.L. Jones, Archived by: University of Chicago
  4. (en) Paul Dundas, The Jains, Routledge, , 2nd éd. (1re éd. 1992) (ISBN 0-415-26605-X, lire en ligne), p. 45.
  5. (en) William A. Haviland, Harald E. L. Prins et Bunny McBride Walrath, Anthropology: The Human Challenge, Cengage Learning, (ISBN 0-495-81084-3, lire en ligne), p. 416.
  6. (en) Reuters, « Ash-smeared Naga Sadhus a huge draw at Kumbh Mela », India Today,‎ 17 january 2019. (lire en ligne)
  7. (en) Kalifornication, Frieze magazine, 9, 2013.
  8. (en) Eric Shaw, A Short History of Women in Yoga in the West, Feb 2011.
  9. (en) Stefanie Syman, The Subtle Body: The Story of Yoga in America, 2010.
  10. (en) Rebecca Anne D'Orsogna, Yoga in America: History, Community Formation, and Consumerism, University of Texas, 2013.
  11. (en) Marguerite Agniel, The Art of the Body : Rhythmic Exercise for Health and Beauty, London, B. T. Batsford, (OCLC 1069247718)
  12. (en) Isobel Routledge, « Meditation and modernity: an image of Marguerite Agniel », Wellcome Library,

Bibliographie modifier

  • (en) Yen Chu et George Monty Davis. Naked Yoga.
  • (en) Jo Ann Weinrib et David Weinrib. A Book of Yoga: The Body Temple, 1974, (ISBN 0-8129-0494-X).
  • (en) Kevin Brett. « Naked Yoga: A Sanctuary and Source of Strength », Nude & Natural, numéro 25.3, printemps 2006.
  • (en) Victoria Davis. Shakti: The Feminine Power of Yoga, (ISBN 0-9715581-1-6).

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