Young Rattler

étalon trotteur

Young Rattler (né en 1811, mort en 1836) est un étalon de chasse aux trois-quarts Pur-sang, chef de race au Haras national du Pin en Normandie, qui a fortement contribué à donner naissance à la race du Trotteur français.

Young Rattler
Informations
Espèce
Couleur
Sexe
Date de naissance
Lieu de naissance
Date de décès
Lieu de décès
Père
Rattler (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Impérieux (d)
Xerxès (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Histoire

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Young Rattler naît en 1811 en Angleterre[1] chez Lord Poley[2]. Son propriétaire réside à Dormington[3]. Young Rattler tient le rôle de cheval de chasse[2].

Il est acheté en Angleterre et amené en France par M. Wolluston, qui le revend ensuite à l'administration des Haras nationaux en 1820[2], d'où il est transféré au Haras national du Pin (Normandie)[1] la même année[4], dans un contexte où les demi-sang trotteurs anglais restaient très peu connus en France[5].

Il se reproduit jusqu'en 1834[6], et meurt en 1836 à la station de Beuvron, pendant la saison de monte[2].

Description

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Young Rattler est un étalon fils d'un Pur-sang anglais[1], considéré comme un Trotteur Norfolk. Il est d'un modèle puissant, musclé et vigoureux, doué d'aptitudes remarquables pour le saut[2]. C'est un cheval du modèle de ceux que le prince de Lambese avait ramenés d'Angleterre[2]. Il mesure 1,58 m, et a la particularité d'être borgne de l'œil gauche[2].

Il est de robe baie, avec des jambes noires, et à quatre ans, mesure plus de quinze mains et trois pouces de haut[3]. Il est décrit comme parfaitement tempéré et juste dans ses allures[3].

Origines

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Young Rattler est un fils de l'étalon pur-sang Rattler, et d'une jument demi-sang[7], fille du pur-sang Snap[8].

Il y a désaccord sur ses origines, car Maurizio Bongianni lui attribue le pur-sang Magnum Bonum (par Matchem) pour grand-père paternel, alors que The Hereford Journal de 1813 lui attribue pour grand-père paternel l'étalon Old Rattler[3]. Les contributeurs du site web bloodlines ont reconstitué ses origines en croisant les sources anciennes[9]. Ils présument l'existence de deux étalons pur-sang nommés « Snap » dans sa généalogie, l'un né en 1750, l'autre en 1802[9] :

Origines de Young Rattler
Père
Rattler
1795 -
Pur-sang
(Old) Rattler
1787 -
Pur-sang
Imperator
1776, Pur-sang
Conductor
(une fille de Herod)
Emma
1768, Pur-sang
Spectator
Lucy
(une fille de Snap) Snap
1750, Pur-sang
Snip
Une sœur de Slipby
Phoenix
1762, pur-sang
Matchem
Duchess
Mère
(une fille demi-sang de Snap)
1806 -
Snap
1802 -
Pur-sang
Delpini
1781, Pur-sang
Highflyer
Countess
(une fille de Garrick)
1785, Pur-sang
Garrick
Monimia
Anglaise Inconnue. ? ?
?
? ?
?

Dans Le cheval normand et ses origines : situation hippique de la France, étalons nationaux ; Orne, Calvados, Manche, différents élevages, généalogies, portraits ; courses au trot ; remontes militaires ; percherons... Précédé d'une introduction par Charles Du Hays (publié le 10 juin 1889), Edmond Gast (1857-1935) lui attribue une autre généalogie[2], semblable à celle évoquée par Maurizio Bongianni :

Origines de Young Rattler
Père
Rattler
1795 -
Pur-sang
(Old) Rattler
1787 -
Pur-sang
Magnum Bonum Matchem
Fille de Swift
Flora Lofly
Riot
(une fille de Snap) Snap
1750, Pur-sang
Old Snap
Fille de Cade
Anglaise inconnue. ?
?
Mère
(une fille demi-sang de Snap)
1806 -
Snap
1802 -
Pur-sang
Old Snap Snip
Fille de Fox
Fille de Cade Cade
Fille de Portner
Anglaise inconnue ? ?
?
? ?
?

Descendance

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Le Grand Larousse encyclopédique de Pierre Larousse (1960) cite Young Rattler comme le « chef de race » du « demi-sang normand »[10]. Young Rattler est surtout connu pour être à l'origine de deux branches majeures du Trotteur français, à travers ses descendants Conquérant (1858) et Normand (1869)[1].

D'après Maurice O'Neill, durant sa carrière d'étalon au Haras national du Pin, Young Rattler a pris de l'importance dans l'élevage des chevaux normands à travers son descendant Fuschia[11]. Selon Paul Guillerot (1896), « sa descendance fut si nombreuse que son nom se retrouve presque toujours dans les généalogies des étalons de tête ; son petit-fils Voltaire procréa Kapirat, étalon exceptionnel, dont les fils, Conquérant et Kapirat II, ont fait la fortune de la Normandie et de la Vendée »[6].

Notes et références

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  1. a b c et d Jacques Gendry, Le cheval, Presses universitaires de France, , 3e éd., 127 p., p. 94Voir et modifier les données sur Wikidata.
  2. a b c d e f g et h Gast 1889, p. 79.
  3. a b c et d « "" », The Hereford Journal, no 2192,‎ .
  4. Charles du Hays, Les Courses en France, en Belgique et à Bade, Bruxelles et Paris, Ve Parent & Fils, Éditeurs ; Auguste Goin, Éditeur, , p. 72.
  5. (en) Elwyn Hartley Edwards, The Horse Encyclopedia, DK, , 360 p. (ISBN 0-241-28142-3)Voir et modifier les données sur Wikidata.
  6. a et b Guillerot 1896, p. 212.
  7. Étienne Saurel, Le Cheval : équitation et sports hippiques, Larousse, coll. « Vie active », , 2e éd., 408 p., p. 291.
  8. (en) « Young Rattler », sur ww.allbreedpedigree.com (consulté le ).
  9. a et b (en) « Heirs of the Norfolk Trotter and the Yorkshire Coach Horse », sur bloodlines.net (consulté le ).
  10. Pierre Larousse, Grand Larousse encyclopédique, vol. 1, Larousse, , 960 p., p. 906.
  11. Maurice O'Neill, Chevaux de France, Éditions Prisma, , 281 p., p. 111.

Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • [Gast 1889] Edmond Gast (préf. Charles Du Haÿs), Le cheval normand et ses origines : situation hippique de la France, étalons nationaux ; Orne, Calvados, Manche, différents élevages, généalogies, portraits ; courses au trot ; remontes militaires ; percherons..., Paris, , 131 p. (lire en ligne)
  • [Guillerot 1896] Paul Guillerot, L'élevage du trotteur en France : pedigrees, performances, records, productions des étalons appartenant à l'État et aux particuliers, Paris, Chamuel, (lire en ligne)