Iouri Dolgorouki
Iouri[4] Vladimirovitch (en russe : Ю́рий Влади́мирович et en ukrainien : Юрій Володи́мирович), surnommé « Iouri Dolgorouki » (en russe : Ю́рий Долгору́кий et en ukrainien : Юрій Довгору́кий)[5], est un Grand-prince de la Rus' de Kiev de la dynastie des Riourikides (né vers 1099 et mort le à Kiev), qui règne de 1149 à 1151 puis de 1155 à 1157.
Iouri Dolgorouki | |
Titre | |
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Grand-prince de Kiev | |
– | |
Prédécesseur | Iziaslav II |
Successeur | Iziaslav II |
– (1 an) |
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Prédécesseur | Iziaslav II |
Successeur | Viatcheslav Ier |
– (2 ans et 2 mois) |
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Prédécesseur | Iziaslav III |
Successeur | Iziaslav III |
Biographie | |
Dynastie | Riourikides |
Nom de naissance | Iouri Vladimirovitch[1] |
Date de naissance | [2] |
Date de décès | |
Lieu de décès | Kiev (Rus' de Kiev) |
Père | Vladimir II Monomaque |
Mère | Eufimia[3] |
Conjoint | Femme Polovtse Hélène |
Enfants | Rostislav (?-1151) Ivan (?-1147) André (1111–1174) Boris (?-1159) Olga (?-1189) Marie (?-1166) Sviatoslav (?-1174) Iaroslav (?-1166) Gleb (?-1171) Mstislav (?-1162) Vassilko (?-1162) Michel (?-1176) Vsevolod (1154-1212) David Iaropolk |
Religion | Christianisme orthodoxe |
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Fils de Vladimir II Monomaque et d'Eufimia, noble byzantine, il est également prince de Vladimir-Souzdal de 1108 à 1157.
Son surnom de Dolgorouki (« au Long Bras ») lui vient de sa grande influence dans les luttes pour la couronne de la grande-principauté de Kiev[6]. Il est resté dans l'histoire comme le fondateur de la ville de Moscou[7].
Biographie
modifierRègne
modifierÉtant le sixième fils du grand-prince de Kiev Vladimir II, il ne veut pas se contenter de peu et il a, dès sa jeunesse, pour objectif de conquérir la Grande-Principauté, ce qui lui valut le nom de « Dolgorouki » (qui vient de dolgyïe rouki qui signifie « longs bras » ou « longues mains» ).
En 1108, son père l'envoie régner sur les territoires de Rostov et de Souzdal. À l'époque, cette zone du nord-est de la Russie kiévienne est alors peu peuplée, et Iouri fonde quelques forts et villes comme Tver, Kostroma ou encore Vologda, mais également les villes de Ksniatine en 1134, de Pereslavl-Zalesski et de Iouriev-Polski en 1152, et de Dmitrov en 1154.
En 1120, il participe à la guerre contre les Bulgares de la Volga. En 1120, il se querelle avec les boyards de Rostov, puis change alors de capitale, s'installant à Souzdal. En 1135, il est le nouveau prince de Pereïaslavl, puis, un an plus tard, il revient à Souzdal, son ancien fief.
Après la mort de son frère Mstislav Ier, Grand prince de Kiev, son premier succès est en 1149 lorsqu'il bat les troupes de son neveu Iziaslav II Mstislavitch. Mais il ne peut garder cette conquête longtemps et est banni de Kiev en 1151.
La seconde fois, Iouri Dolgorouki occupe Kiev en 1154 avec l'accord de l'autre grand-prince de Kiev Rostislav Ier, banni de la capitale par Iziaslav III Davidovitch qui a pris le pouvoir. Après cela, le prince Rostislav l'élève au rang de grand-prince de Kiev.
Il gouverne ensuite Kiev de 1155 à sa mort le , des suites d'une indigestion contractée lors d'une beuverie chez un boyard de ses amis (selon les rumeurs de l'époque, il aurait pu être empoisonné). Après son règne, l'anarchie se généralise à Kiev, où se succèderont sur le trône de nombreux Grand princes dont l'autorité devient quasi nulle.
Moscou
modifierEn 1147, le bourg de Moscou est cité pour la première fois dans un message qu'Iouri Dolgorouki envoie à son allié Sviatoslav Olgovitch, prince de Novgorod-Severski, pour l'inviter à tenir conseil et faire ripaille.
Neuf ans plus tard, en 1156, Dolgorouki "fonde" officiellement la ville en l'entourant de remparts en bois et d'une douve à l'endroit qui devient ensuite le Kremlin[7].
Famille
modifierUnions et descendance
modifierIouri Dolgorouki contracte deux unions. La première a lieu le selon la Chronique de Nestor avec une fille d'Aëpa fils d'Osen, le Khan des Polovtses (ou Coumans, peuple guerrier nomade turco-mongol).
Les enfants suivants sont considérés comme étant attribués à sa première femme :
- Rostislav (mort le ), prince de Pereïaslavl ;
- Ivan (mort le ), prince de Koursk ;
- André Ier Bogolioubski (1111 – ), fondateur de la lignée des princes de Souzdal, Vladimir et Rostov ;
- Boris (mort le ), prince de Belgorod et de Tourov ;
- Olga (mort en 1189), qui épouse Iaroslav Ier Osmomysl ;
- Marie (morte en 1166), qui épouse Oleg Sviatoslavich, prince de Novgorod ;
- Sviatoslav (mort le ) ;
- Iaroslav (mort le ) ;
- Gleb Ier (mort en 1171) ;
- Mstislav (mort en 1162), prince de Novgorod ;
- Vassilko (déposé en 1161 et mort en 1162), prince de Souzdal.
Sa seconde femme, Hélène (qui retourne à Constantinople après sa mort selon l'historien Nikolaï Karamzine), peut-être selon les sources membre de la dynastie des Comnène (régnant sur l'empire byzantin durant la vie de Iouri). Il se peut qu'elle soit la fille d'Isaac Comnène (et donc la petite-fille d'Alexis Ier Comnène et d'Irène Doukas).
Les enfants suivants, qui sont les plus jeunes, sont considérés comme étant attribués à sa seconde femme :
- Michel Ier Iourievitch (mort le ) ;
- Vsevolod III Vladimirski (1154 – ) ;
- David ;
- Iaropolk.
Iouri a en tout eu près de quinze enfants, dont on ne connaît pas les mères exactes pour certains d'entre eux.
Ancêtres
modifier16. Vladimir Ier | ||||||||||||||||
8. Iaroslav le Sage | ||||||||||||||||
17. Rogneda de Polotsk | ||||||||||||||||
4. Vsevolod Ier de Kiev | ||||||||||||||||
18. Olof de Suède | ||||||||||||||||
9. Ingigerd de Suède | ||||||||||||||||
19. Estrid des Obotrites | ||||||||||||||||
2. Vladimir II Monomaque | ||||||||||||||||
20. Théodose Monomachos | ||||||||||||||||
10. Constantin IX | ||||||||||||||||
5. Anastasia de Byzance | ||||||||||||||||
22. Basile Skléros | ||||||||||||||||
11. Pulchérie Skléraina | ||||||||||||||||
23. Pulchérie Argyre | ||||||||||||||||
1. Iouri Dolgorouki | ||||||||||||||||
3. Eufimia | ||||||||||||||||
Postérité
modifierLes Moscovites vouent une forte admiration à Iouri Dolgorouki, considéré comme le légendaire fondateur de leur ville. En 1954, un monument en son honneur sculpté par Sergueï Mikhaïlovitch Orlov (ru) fut érigé sur la Rue Tverskaïa de Moscou, principale avenue de la ville, face à la mairie de la ville.
L'image de Dolgorouki fut estampillée sur une médaille "En commémoration du 800e anniversaire de Moscou", introduit en 1947.
Un sous-marin nucléaire, le K-535 Iouri Dolgorouki, fut nommé ainsi en son honneur.
Galerie
modifier-
Iouri Dolgorouki dans le Tsarsky Titulyarnik, 1672.
-
L'Église du Sauveur sur le Berestov à Kiev où fut enterré Iouri Dolgorouki.
Hommages
modifier- (7223) Dolgorukij, astéroïde.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Pierre Lorrain, Moscou et la naissance d'une nation, Paris: Bartillat, 2010.
- (en) Janet Martin, Medieval Russia, 980-1584, Cambridge: Cambridge University Press, 2007.
- Francis Dvornik, Les Slaves : histoire et civilisation, de l'Antiquité aux débuts de l'Époque contemporaine, La Russie de Kiev, pages 171 à 228. Paris: Seuil, 1970.
- Gustave Welter, Histoire de la Russie, Paris: Petite Bibliothèque Payot, 1963.
- Michel Heller : Histoire de la Russie et de son Empire, 2015, Éd. Tempus Perrin, (ISBN 978-2262051631).
Article connexe
modifierNotes et références
modifier- De son nom de baptême Vassili ou Basileios.
- 1090 selon l'historien Vassili Tatichtchev, ce qui en ferait alors le fils de Gytha de Wessex, fille d'Harold II Godwinson, et non de la byzantine Eufimia.
- Appelée également Yefimia.
- Appelé aussi Gueorgui (Гео́ргий), ou Georges en français, mais également Gyurgi, Dyurgi, ou George Ier de Rus.
- Ce qui signifie Iouri au Long Bras, en raison de son ambition.
- Janet Martin, Medieval Russia, 980-1584, Cambridge: Cambridge University Press, 2007 (en anglais).
- Pierre Lorrain, Moscou et la naissance d'une nation, Paris: Bartillat, 2010.