Youri Knorozov

linguiste, épigraphiste et ethnographe russe

Youri Valentinovitch Knorozov (en ukrainien : Ю́рій Валенти́нович Кно́розов ; en russe : Ю́рий Валенти́нович Кно́розов), né le à Pivdenne (RSS d'Ukraine, Union soviétique) et mort le à Saint-Pétersbourg (Russie), est un linguiste, épigraphe et ethnographe russe. Il est principalement connu pour son apport considérable dans la compréhension et le déchiffrement de l’écriture maya en raison de son approche syllabaire du système d’écriture utilisé par la civilisation maya[2]. Il est récompensé en 1977 par le prix d'État de l'URSS. Membre de la National Geographic Society.

Youri Knorozov
Monument à l'effigie de Youri Knorosov, tenant sa chatte Asya dans ses bras (Mérida, Mexique)
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière kovaliovskoïé (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Юрий Валентинович КнорозовVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Formation
Université d'État de Moscou
Faculté d'histoire de l'université d'État de Moscou (en)
Université nationale de KharkivVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Conflit
Maître
Sergueï Aleksandrovitch Tokarev (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeurs de thèse
Sergueï Aleksandrovitch Tokarev (en), Sergueï Tolstov (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
(ru + en + es) knorosov.comVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Archives conservées par

Biographie

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Page de la Relación de las Cosas de Yucatán de Diego de Landa (édition de 1853 par Brasseur de Bourbourg), qui contenait une description de l’alphabet de Landa sur lequel Knorozov s’est appuyé pour effectuer sa percée.

Durant ses études, le jeune Youri, petit-fils d’une actrice arménienne soviétique bien connue, Mary Zabel, est un élève, puis un étudiant surdoué, polyglotte, violoniste accompli, poète romantique d'un caractère introverti, réservé, méfiant, sceptique et inquisiteur, cherchant à vérifier scientifiquement tout fait et déjà passionné d’épigraphie[3].

Pendant la Seconde Guerre mondiale Knorozov sert dans l'artillerie et fait partie des soldats de l’Armée rouge qui prirent Berlin en . Pour ses faits militaires il sera décoré de la Médaille pour la victoire sur l’Allemagne.

Selon Michael D. Coe, Knorozov, dans les ruines de la bibliothèque d'État de Berlin en train de brûler, ramassa un petit livre illustré en noir et blanc encore épargné par les flammes : la reproduction des trois codex de la civilisation maya. Dans ce livre, Knorozov lut un passage conclusif selon lequel l’écriture maya ne sera probablement jamais déchiffrée, et il décida de relever le défi.

Mais dans une conversation en 1998 avec le mayaniste finlandais Harri Kettunen de l’université d'Helsinki, Knorozov affirma que « c’était un malheureux malentendu : j’en ai parlé à mon collègue Michael D. Coe » [des livres dans la bibliothèque de Berlin] « mais il n’a pas bien compris : je n’ai vu aucun feu dans la bibliothèque, mais des caisses dans lesquelles les fascistes avaient emballé les livres pour les envoyer ailleurs. Comme ils n’ont pas eu le temps de les déplacer, nous les avons tout simplement expédiées en URSS où j’ai pu, à mon retour, les étudier »[4].

Quoi qu’il en soit, Knorozov démobilisé reprend ses études et devient le seul mayaniste russe, travaillant de façon isolée derrière le rideau de fer[5],[6]. Son hypothèse du caractère logosyllabique de l’écriture maya ne fera pas immédiatement l’unanimité mais l’appui de Michael D. Coe et David Kelley finissent par en démontrer la pertinence[7].

Grâce à la perestroïka et à la glasnost, Knorozov peut se rendre pour la première fois dans un pays maya, sur invitation du président guatémaltèque Vinicio Cerezo. En 1991, il se rend au Guatemala et y reçoit l'Ordre du Quetzal. A cette occasion, il visite Tikal et Uaxactún[8]. Trois ans plus tard, il se rend au Mexique et participe au troisième congrès international des Mayanistes. En 1995 il est fait grand-croix de l'ordre de l'Aigle aztèque à l’ambassade du Mexique à Moscou[8].

Mort d’un accident vasculaire cérébral en 1999, il est inhumé au cimetière Kovalevskoe dans le raïon de Vsevolojsk de l’oblast de Léningrad.

Notes et références

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  1. « https://hollisarchives.lib.harvard.edu/repositories/16/resources/12074 » (consulté le )
  2. Julia Kristeva, Langage, cet inconnu (Le), Points, , 290 p. (ISBN 978-2-7578-4941-5, lire en ligne)
  3. (ru) Galina G. Yerchova, articles “Юрий Валентинович Кнорозов” sur [1] dans Древняя Мезо-Америка du journal Алфавит Alfavit n° 39, éd. “Izdatelskii Pouchkinskaïa plochtchad”, Moscou 2000, OCLC : 234326799 consulté le 27 juillet 2006 et “Юрий Кнорозов : протяните палец, может, дети за него подержатся” du journal Российская газета Rossiïskaïa gazeta n° 224 (3092) du 26 novembre 2002, Moscou, sur Ershova consulté le 23 octobre 2008, ISSN 1606-5484, OCLC 42722022.
  4. (en) Harri J. Kettunen, Relación de las cosas de San Petersburgo : an interview with Dr. Yuri Valentinovich Knorozov, dans Revista Xaman n° 3 de 1998, du Centre Ibéro-Américain de l'Université d'Helsinki, chap. I, publié le 31 mars 2005 sur [2] et chap. II publié le 31 mars 2005 sur [3] consultés le 27 juillet 2006, et Staatsbibliothek zu Berlin : Die ausgelagerten Bestände der Staatsbibliothek in Osteuropa sur [4] consulté le 1-er août 2006.
  5. Stéphane Foucart, « L'écriture maya livre ses secrets », sur lemonde.fr, (consulté le )
  6. Jean-Michel Demetz, « Les mystères de l'écriture Maya », sur lexpress.fr, (consulté le )
  7. Michel Bertrand, Jean-Michel Blanquer, Antoine Coppolani, Isabelle Vagnoux, Les Amériques - Tome 1 : Du Précolombien à 1830, Groupe Robert Laffont, , 1380 p. (ISBN 978-2-221-19791-2, lire en ligne)
  8. a et b (es) « Yuri Knórozov, el soldado comunista que descifró el código maya », sur México Desconocido, (consulté le )

Liens externes

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