Yves de Magistri

religieux cordelier, controversiste et théologien français du XVIe siècle

Yves de Magistri est un religieux cordelier, controversiste et théologien français du XVIe siècle.

Biographie modifier

Selon les biographies, religieux cordelier de Laval, il nait à Laval et y prend l'habit religieux.

Son nom cependant et quelques circonstances de sa vie peuvent faire croire qu'il était espagnol d'origine. Les fréquents rapports de commerce qui existaient alors entre Laval et l'Espagne peuvent expliquer dans cette hypothèse sa naissance et sa profession religieuse dans notre ville. En 1579 et 1580, il est à Paris et habite le couvent de l'Ave-Maria.

Il publie deux ouvrages: La Guide des ecclésiastiques, etc. ; et Le Mirouer chrestien ou seconde partie de la Guide ecclésiastique.

Il part ensuite pour l'Espagne. Il est loin alors de la perfection religieuse ; et lui-même le confesse dans un de ses livres. Au départ j'étais, dit-il, de mœurs peu régulières, peu religieux, plus semblable à un soldat qu'à un moine.. Le gardien du couvent de Sainte-Marguerite près de Xerès, le convertit et le soumet à la discipline religieuse. Il demeure quelque temps sous sa conduite, puis habite successivement plusieurs autres maisons en Espagne. Il passe ensuite en Italie, d'où il revient à Paris. En 1585, il est confesseur des Annonciades de Bourges. Pendant son séjour dans cette ville il fait imprimer : Le Verger et jardin des âmes désolées, et le Mirouer et guide pour tes dames qui seront de bonne volonté envers Dieu et leur salut; enfin un peu plus tard: Baston et défense de l'ordre de Fontevrault.

Comme catholique et comme espagnol, Magistri devait appartenir à la Ligue. Il revient à Laval en quittant les Annonciades; puis devient curé au Lude où il risque plusieurs fois la mort[1].

Magistri est dépossédé de sa cure, de ses meubles et de ses livres; il est condamné à venir, tête nue, en chemise, faire amende honorable à Dieu, au roi, au comte du Lude, puis à être pendu. Il réussit à s'évader. On le retrouve en 1571, à Paris, chargé de remplir les fonctions d'aumônier près de l'armée espagnole. Il fit imprimer à Douai, la même année, le : Resveil-matin et mot du guet des bons catholiques[2]. On ignore la fin de sa vie.

Notes et références modifier

  1. On l'attaque un jour dans la forêt de Chasteaux; une autrefois, il est assiégé dans son presbytère. Le 4 juillet 1589, comme il rentre chez lui, une balle siffle à son oreille. Perdant enfin patience, il veut faire saisir l'assassin; mais il se voit dénoncé lui-même comme turbulent et factieux. Tout le monde l'était alors, les ligueurs aux yeux des royalistes, les navarrais aux yeux des catholiques. Yves se rend devant l'officier d'Angers, qui le retient deux mois en prison elle rend à la liberté. Il croit pouvoir retourner à sa paroisse, mais on obtient du parlement de Tours la reprise de son affaire. Des témoins déposent qu'il a fait chanter vigile et célébrer trois messes pour le repos de l'àme du duc de Guise, qu'il a prononcé son oraison funèbre, qu'il a mal parlé du roi défunt et de son successeur, qu'il a fait des processions pour le succès de la Ligue.
  2. L'Estoile, Journal de Henri IV.

Annexes modifier

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