Zariadié

établissement humain en Russie

Zariadié (en russe : Зарядье) est un quartier historique de Moscou établi au XIIe ou XIIIe siècle au sein de Kitaï-gorod, entre la rue Varvarka (ru) et la Moskova.

Carte de Zariadié en 1853
En vert : bâtiments subsistants
En rouge : le Rossiya
En jaune : le pont Bolchoï Moskvoretski.

Toponymie

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Le nom signifie « l'endroit derrière les rangées », c'est-à-dire, derrière les rangées des marchés adjacents à la place Rouge, qui s'étendait de la Moskova à la rue Varvarka le long de la rue Moskvoretskaïa (ru).

Historique

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Zariadié est l'établissement commercial le plus ancien à l'extérieur des murs du Kremlin. La première mention date de 1365, quand un incendie a détruit la région. Les incendies ont continué en 1390, 1468, 1493, 1547 ; en 1451, le feu a été allumé par des pillards Tatars. La rue Principale de Zariadié (Великая улица), rebaptisée plus tard ruelle Mokrinsky (ru), reliait le Kremlin aux docks et entrepôts sur la Moskova, certaines sources la qualifient de première rue de Moscou à l'extérieur des murs du Kremlin.

En 1536-1538, les murs fortifiés de Kitaï-gorod séparent Zariadié de la rivière, l'accès à la rivière était possible seulement par les portes dans les coins sud-est et sud-ouest du quartier. Les entreprises ont changé leur mode de logistique, s'éloignant du commerce fluvial et adoptant les approvisionnements par voie terrestre. La population des commerçants s'est diluée progressivement au milieu d'artisans et de fonctionnaires de justice.

Les réformes de Pierre Ier ont frappé deux coups à Zariadié. Tout d'abord, lorsque le tribunal a déménagé à Saint-Pétersbourg, le quartier a perdu les locataires, de nombreuses entreprises ont fermé. Deuxièmement, le rempart de Pierre, construit entre le mur de Kitaï-gorod et la rivière, a fermé tous les fossés d'assainissement, piégeant tous les déchets à l'intérieur de Zariadié. Pendant au moins un siècle, Zariadié est devenu un endroit malsain et dangereux de Moscou. En 1782, dans le mur de Kitaï-gorod, des portes ont été construites, rendant à Zariadié l'accès au bord de l'eau.

Les choses se sont améliorées après l'incendie de 1812. L'État, par crainte des incendies futurs, a interdit toute construction en bois[1]. Les propriétaires les plus pauvres de Zariadié qui ne pouvaient pas se permettre des constructions en pierre ont vendu leurs propriétés. Celles-ci ont été achetées par des promoteurs immobiliers, qui ont rapidement transformé Zariadié en une zone de logements locatifs bon marché, généralement hauts de deux ou trois étages. Durant près d'un siècle, Zariadié était le quartier de la mode de Moscou, une arrière-cour du riche Kitaï-gorod.

Depuis 1826, Glebovskoïe Podvorye (Глебовское подворье), une auberge de Zariadié, est devenue une plaque tournante de la communauté juive de Moscou[2]. En 1856, les Juifs ont été autorisés à s'installer librement dans la ville, et ont préféré s'installer à proximité, dans Zariadié. En 1891, Moscou comptait environ 35 000 Juifs, au moins la moitié d'entre eux s'installèrent dans Zariadié (la première synagogue a ouvert en 1891 deux blocs au nord-est)[3].

Après 1918, avec l'effondrement de la petite entreprise traditionnelle, les locataires de Zariadié ont été relogés dans d'autres quartiers. Les propriétés ont été prises en charge par les bureaux de l'État.

Destruction

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Démolition du Rossiya en 2007.

Le plan directeur de 1935 Moscou a appelé à la démolition de Zariadié, ouvrant l'espace pour le bâtiment du Commissariat du peuple à l'industrie lourde, soumis à un concours architectural, le Narkomtiajprom, et ses rampes riveraines. Ce projet ne s'est pas concrétisé comme prévu.

La première phase de la destruction de 1936, a abattu les blocs adjacents au Kremlin de Moscou pour les rampes du pont Bolchoï Moskvoretski.

Elle a été suivie par la destruction de la plupart de Zariadié en 1947 (mise à profit pour mener des fouilles archéologiques qui se sont déroulées de 1948 à 1950), dégageant le terrain pour le huitième gratte-ciel stalinien, l'immeuble Zariadié, conçu par Dmitri Tchetchouline. Ce projet a été annulé au stade de la fondation. Une carte postale datant de 1947 montre que, en plus de la série existante d'églises le long de la rue Varvarka (ru), cette série de démolitions a épargné les bâtiments de 2 étages de la rue Moskvoretskaïa (ru), juste à côté du pont, et le mur de Kitaï-gorod face à la rivière[4]. Selon P.V.Sytin[5], l'église historique de St. Anna et d'autres reliques devaient être démontées et reconstruites au parc Kolomenskoïe, ce qui ne s'est pas concrétisé. Le site a été laissé vacant pendant plus de 15 ans.

Une troisième phase, en 1960, a fait disparaître ces bâtiments près du pont. En 1967, l'hôtel Rossiya a été construit sur ce site. La démolition de l'hôtel a été achevée en 2007 et le Parc Zariadié a été ouvert en 2017 à cet endroit.

Bâtiments subsistants

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Les bâtiments historiques épargnés sont :

Rue Varvarka (ru) :

Berge Moskvoretskaya (en) :

Notes et références

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  1. L'interdiction a été émise par Catherine en 1775 et visait seulement le Kremlin et Kitaï-gorod
  2. Russian: Official site, Jewish congress of Russia www.keroor.ru
  3. Russian: Jewish library: Moscow
  4. Carte postale datant de 1947, retrofonoteka.ru
  5. Sytin, p.34
  • (ru) Peter Vassilievitch Sytin (ru), "Из истории московских улиц", М, 1948 (Sytin, Histoire des rues de Moscou, p. 32-34)

Voir aussi

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Liens externes

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