L'Âne dans la culture

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Âne dans la culture
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Nom : Âne
Nom scientifique : Equus asinus
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Equus asinus
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L'âne dans la culture des populations humaines, de par son partage de la vie quotidienne des hommes, en particulier des petites gens, a depuis longtemps occupé une place importante. Ses singuliers attributs physiques et ses traits de caractère interviennent de multiples façons dans les mythes, les légendes, la religion, ainsi que dans l'imaginaire et ses expressions orales, littéraires, picturales, cinématographiques et musicales.

Mythes et légendes modifier

  • Le roi légendaire Midas est doté d'oreilles d'âne après un différend avec le dieu Apollon dans la mythologie gréco-latine.
  • Le roi Marc est lui aussi affublé d'oreilles d'âne selon certaines versions de la légende de Tristan et Yseult.
  • Dans les traditions populaires de la Gascogne et des Pyrénées, un âne rouge, qui a la particularité de grossir ou de s'allonger démesurément, est une des formes du diable : il terrorise les passants, la nuit, à proximité d'un pont. Ou bien, sous l'apparence d'un âne inoffensif, il laisse des enfants monter sur son dos, en s'allongeant à mesure, puis, quand tous les enfants sont montés, il se jette dans l'eau et les noie. On lui donne le nom de Drac, c'est-à-dire un génie maléfique lié aux dangers de l'eau[1].
  • Le paradoxe de l'âne de Buridan est la légende selon laquelle un âne meurt de faim et de soif entre son picotin d'avoine et son seau d'eau, faute de choisir par quoi commencer.

Religion modifier

La fuite en Égypte, Vittore Carpaccio, 1500

L'âne figure dans plusieurs représentations tirées de la Bible : le devin Balaam est arrêté par un ange alors qu'il voyage à dos d'ânesse pour se rendre auprès de Balaq (Livre des Nombres, 22-24). C'est ainsi que le représente Rembrandt dans un tableau de 1630 conservé au musée Cognacq-Jay. L'âne apparaît aux côtés du bœuf dans les scènes de la Nativité inspirées de l'Évangile selon Luc, dont s'inspirent les crèches de Noël modernes; il est présent dans les représentations de la fuite en Égypte (Évangile selon Matthieu) et dans celles de l'entrée du Christ à Jérusalem (qui figure dans les quatre évangiles).

Contes populaires modifier

Expressions, proverbes et idiotismes modifier

Dans la langue française, de nombreuses expressions utilisent l'âne. Il est utilisé pour personnifier l'ignorance, la bêtise, la folie, la disgrâce, la débauche, l'hébétude et l'entêtement. Rares sont les expressions qui ne sont pas péjoratives. Datant de l'antiquité, l'expression Asinus Asinum fricat, littéralement « l'âne frotte l'âne », pour désigner le fait que les imbéciles apprécient la compagnie d'autres imbéciles, en est sans doute le plus vieil exemple[2],[3]. Parmi les expressions les plus couramment utilisées aujourd'hui figurent « être têtu comme un âne » et « être bête comme un âne ». Cette dernière est apparue depuis la fin du XVe siècle parce que l'âne, par métaphore, désigne une dupe, un homme dénué de sens logique. Moins connue, peut-être, est l'expression Pont aux ânes.

Symboles modifier

  • L'âne est, avec la couleur bleue, le symbole du parti démocrate américain, l'éléphant étant, avec la couleur rouge, celui du parti républicain.
  • L'âne catalan est un symbole de la Catalogne.
  • Le bonnet d'âne qui punissait les cancres autrefois avait pour but, d'après certaines personnes, de conférer l'intelligence de l'âne au cancre[réf. nécessaire]. Avec le temps, sa signification a évolué et l'âne a acquis de ce fait une réputation injustifiée qui est ensuite passée dans le langage courant.

Voir aussi modifier

L'âne voit son nom attribué au 15e jour du mois de vendémiaire du calendrier républicain ou révolutionnaire français[4], généralement chaque 6 octobre du calendrier grégorien.

Âne dans l'art modifier

Peinture modifier

Le père Frédé et son âne Lolo, alias Boronali, devant le Lapin Agile.

L'âne est présent dans la peinture en représentation des scènes de vie rurale ou dans les sujets bibliques.

Un âne est également l'acteur principal, malgré lui, d'une des impostures les plus célèbres de la peinture. En 1910, au salon des indépendants, un tableau est présenté comme l’œuvre de Joachim-Raphaël Boronali, peintre génois installé à Paris. Ce tableau est en fait un canular et a été réalisé par l'âne Lolo, dont le propriétaire est le père Frédé, patron du Lapin Agile à Montmartre. Pour réaliser ce tableau, un pinceau a été attaché à la queue de l'âne et trempé régulièrement dans de la peinture[5].

Sculpture modifier

Littérature modifier

L'âne était déjà fort utilisé comme bête de somme et de trait à l'époque sumérienne, et diverses maximes en lien avec cet animal ont été retrouvées sur des tablettes d'argile de cette époque. La littérature sumérienne déjà le présentait comme un animal lent, sot et têtu[6].

L'âne occupe une place importante dans la littérature en général, et plus généralement dans la fiction. L'âne se définit souvent dans la littérature enfantine par opposition avec le cheval, le premier étant vu comme une bête humble de peu de valeur, le second comme un animal noble. Cette opposition est très nette dans la fable de La Fontaine intitulée Le Mulet se vantant de sa généalogie, l'ascendance noble côté jument étant l'inverse de l'origine roturière par le père âne[7].

Cinéma modifier

Musique modifier

Références modifier

  1. Olivier de Marliave, Panthéon pyrénéen, Toulouse, Loubatières, 1990
  2. Chambry 2003, p. 74
  3. Sylvie Brunet, Petit livre de - Les proverbes, First, (ISBN 9782754047678)
  4. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 19.
  5. Frédéric Rouvillois, « Le peintre aux longues oreilles », dans Le Collectionneur d'impostures, Editions Flammarion (ISBN 9782081246133)
  6. Samuel Noah Kramer, L'Histoire commence à Sumer, Flammarion / Champs, 1994 (ISBN 978-2-0808-1298-8).
  7. Chambry 2003, p. 9
  8. « Jammes : J'aime l'âne... », sur florilege.free.fr (consulté le ).
  9. Eugène Green revendique Robert Bresson parmi ses références. L'âne de l'affiche est en fait une l'ânesse nommée Nenette
  10. « Messager (andré) duo de l'ane », sur blog4ever.com (consulté le ).

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Waldemar Deonna, « Lavs Asini. L'âne, le serpent, l'eau et l'immortalité », Revue belge de Philologie et d'Histoire, première partie, 34-1, 1956, p. 5-46 (en ligne) ; deuxième partie, 34-2, p. 337-364 (en ligne).
  • Anne-Caroline Chambry, L'âne, le livre et l'enfant: La représentation de l'âne dans la littérature enfantine, Éditions Cheminements, , 140 p. (ISBN 9782844782212, lire en ligne)
  • René Volot, L'esprit de l'âne : Mythes, symboles, traditions, Editions Cheminements, , 171 p. (ISBN 9782914474115, lire en ligne)