Église Saint-Sauveur de Beaumont-en-Auge

église située dans le Calvados, en France

L'église Saint-Sauveur de Beaumont-en-Auge est un édifice catholique, d'un ancien prieuré bénédictin devenu école militaire, fondée au XIe siècle, qui se dresse sur la commune française de Beaumont-en-Auge, dans le département du Calvados, en région Normandie.

Église Saint-Sauveur de Beaumont-en-Auge
Présentation
Type
Fondation
XIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Diocèse
Paroisse
Paroisse Sainte-Famille-en-Auge (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Religion
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

L'ancienne abbaye est inscrite partiellement aux monuments historiques.

Localisation

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L'église Saint-Sauveur est située dans le bourg de Beaumont-en-Auge, dans le département français du Calvados.

Historique

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Le prieuré de Beaumont-en-Auge, Belli Monti, du diocèse de Lisieux relevait de l'abbaye bénédictine de Saint-Ouen de Rouen.

Fondation

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Le prieuré est fondé par une charte de 1050 à 1060 de Robert Bertrand le Torz ( 1082)[1], seigneur de Roncheville où sont mentionnés dame Suzanne sa femme, le duc de Normandie Guillaume le Conquérant et son épouse la duchesse Mathilde.

Bertran donne dans la paroisse de Beaumont, la terre pour une charrue, une foire aux fêtes de Notre-Dame, deux fermiers dans Clerbec, une fosse à poisson à Touques, 4 acres de pré à Saint-Clou, la chapelle de Saint-Nicolas du bourg et tout ce qu'il possède au village de Saint-Georges, l'église de Saint-Étienne de Honfleur, l'église de Notre-Dame de Maigneville, l'église Saint-Pierre et tout ce qu'il a à Sortainville, l'église Notre-Dame de Briquebec, la dîme et une terre à Fontenest avec l'église, les dîmes de toutes ses forêts, ses foires et marchés, de tous ses moulins et ses salines, le fief de Turstin à Barneville et 40 acres de terre avec deux fermes, la dîme de ses écuries, la dîme de Tourtville et deux fiefs nobles[2].

Le développement

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Le prieuré au XVIIe siècle.

En 1221 et 1225, nouvelles donations de Robert Bertran et d'un autre Robert Bertran et Jeanne de Thouars sa femme. En 1268, lors de sa visite, Eudes Rigaud, archevêque de Rouen y trouve douze religieux. En 1264, donations de Robert III ou Robert IV Bertran. Ces dons sont confirmés par Philippe de Valois en 1328.

Le monastère est construit par le prieur dom Nicole de Godarville, deux prieurs de Beaumont deviennent abbés de Saint-Ouen de Rouen : dom Thomas Bruyère et dom Jean Marc-d'Argent.

Vers 1466, le cardinal Guillaume d'Estouteville jouit quelque temps du prieuré puis le donne à son frère, mais les religieux élisent dom Anselme Dumay qui dispute et emporte le prieuré.

Le , la moitié du clocher et un côté droit de la nef s'écroulent faute de réparation par les commendataires dont Olivier Mallet qui a laissé l'église tomber en ruine. Il restaure seulement une petite chapelle, mais il est contraint de rebâtir. La mise en commende qui fait perdre ses privilèges aux religieux entraîne désaffection et relâchement. En 1666, le prieuré adhère à la congrégation de Saint-Maur[3]. Le , un incendie ruine toutes les maisons du bourg sauf l'église.

L'école militaire

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Plan du prieuré et de l'école militaire en 1791.

En 1731, à la mort de Mgr Le Bouthillier devenu évêque de Sens, le duc d'Orléans réunit la mense prieurale à la mense conventuelle et affecte le revenu à la dotation d'un collège qu'il veut créer. Dom Jacques Veytard, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, sous-prieur de l'abbaye Saint-Ouen de Rouen devient supérieur du collège de Beaumont.

Dans l'acte d'érection du collège le , la congrégation de Saint-Maur s'engage à recevoir six gentilshommes choisis par le duc, de l'âge de 7 à 17 ans.

En 1776, le collège de Beaumont devient une école royale militaire et reçoit des élèves internes et externes, entretenus ou non. Le marquis Pierre-Simon de Laplace, né à Beaumont, y est élève et professeur. En 1782, l'école a 216 pensionnaires externes et internes.

En 1791, le dernier prieur de Beaumont rend compte à l'administration du district, les religieux sont remplacés par des laïcs mais ils ne restent que dix-huit mois[4].

Description

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L'église a perdu une partie de sa nef et il n'en reste plus qu'une travée. La tour au centre du transept est couverte d'une pyramide en ardoise et montre des fenêtres en plein cintre en parties murées.

En 1612, une partie de la nef s'écroule, deux des quatre piliers paraissent refaits au XVe siècle, les voutes du transept, de fin XVe ou XVIe siècle. Le transept offre à chacune de ses extrémités une fenêtre flamboyante de grande dimension, ses murs sont en partie du XIIIe siècle, le chœur est du XIIIe siècle et se compose de trois travées avec au-dessus des grandes arches, un triforium. Sur le chevet droit s'ouvre une énorme fenêtre à cinq baies probablement du XVIIe siècle. La nef en partie démolie servait d'église paroissiale sous l'invocation de Saint Sauveur. À l'extérieur du transept nord se trouve une arcature trilobée du XIIIe siècle[5].

Protection aux monuments historiques

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L'église fait l’objet d’une inscription titre des monuments historiques par arrêté du [6].

Notes et références

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  1. Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 p. (ISBN 2-85882-479-7), p. 98.
  2. J. F. Pommeraye, Histoire de l'abbaye royale Saint-Ouen de Rouen, pages: 370-371.
  3. J. F. Pommeraye, Histoire de l'abbaye royale Saint Ouent de Rouen, pages: 372-375.
  4. Le Calvados illustré, no 7, 1913, pages 55-59, 75-78, 95-96, page 49 : détail des revenus du prieuré en 1683.
  5. Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 4 : Arrondissement de Pont-l'Évêque, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 222-223.
  6. « Ancienne abbaye », notice no PA00111074, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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