Élections législatives burundaises de 2015

Élections législatives burundaises de 2015
Les 121 sièges de Assemblée nationale
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Corps électoral et résultats
Inscrits 3 843 024
Votants 2 856 112
74,32 % en augmentation 7,6
Blancs et nuls 555 649
CNDD-FDD – Pascal Nyabenda
Voix 1 721 629
60,28 %
Sièges obtenus 86
Coalition des Indépendants de l'espoir – Agathon Rwasa et Charles Nditije
Voix 318 717
11,16 %
Sièges obtenus 32
UPRONA
Voix 71 189
2,49 %
Sièges obtenus 2
Composition de l'assemblée élue
Diagramme
CENI

Les élections législatives burundaises de 2015 ont lieu après plusieurs reports le pour renouveler les 118 membres de l'Assemblée nationale.

Le CNDD-FDD conserve sa majorité avec 86 sièges sur 121.

Contexte modifier

Les élections législatives précèdent l'élection présidentielle burundaise de 2015. Une forte opposition à la troisième candidature du président Pierre Nkurunziza à l'élection présidentielle burundaise de 2015 perturbe la préparation des élections législatives.

Système électoral modifier

Provinces du Burundi.

L'Assemblée nationale est la chambre basse du parlement bicaméral du Burundi.

L'assemblée est dotée d'un minimum de 100 sièges pourvus pour cinq ans au scrutin proportionnel dans 18 circonscriptions électorales plurinominales correspondant aux provinces du pays. La composition des listes est bloquée, avec pour trois noms successifs un maximum de deux hommes et de deux personnes du même groupe ethnique[1].

Les sièges sont répartis selon la méthode d'Hondt à tous les partis ayant franchi le seuil électoral de 2 % des suffrages exprimés. Un nombre variable de députés supplémentaires s'ajoute à ce total de telle sorte que la répartition finale des membres de l'assemblée corresponde à un ratio 60-40 entre Hutus et Tutsis, auquel s'ajoute un quota de 30 % de femmes[1],[2]. L'ensemble des membres cooptés sont choisis par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) parmi les candidats non élus figurant sur les listes des partis ayant remporté au moins un siège au scrutin direct, en concertation avec ces derniers.

Enfin, trois membres de l’ethnie Twa sont cooptés par la Céni sur la base de liste présentées par leurs organisations représentatives reconnues, en tenant compte du sexe et de la répartition géographique[1],[2].

Campagne modifier

Des habitants de Bujumbura font la queue pour voter le 29 juin 2015.

En janvier, les élections initialement sont prévues le [3], avant d'être repoussées au .

Le la déclaration finale du sommet des chefs d’État d'Afrique de l'Est demande un report d'au moins un mois et demi des élections législatives et communales mais ne mentionne pas la troisième candidature de Pierre Nkurunziza[4].

Début juin, Les observateurs de l'Union européenne quittent le pays tandis que l'Église catholique se retire du processus électoral. La vice-présidente de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et une autre commissaire démissionnent et fuient le pays[5],[6].

Le , les élections sont repoussées à une date ultérieure[7]. Le , la présidence annonce la tenue des élections pour le 29 du mois[8].

Résultats modifier

Décompte des bulletins par les fonctionnaires électoraux le 29 juin.
Résultats des élections législatives burundaises de 2015[9]
Parti Voix % Sièges +/-
Élus Cooptés Total
Conseil national pour la défense de la démocratie–FDD 1 721 629 60,28 77 9 86 en augmentation 5
Indépendants de l'Espoir 318 717 11,16 21 9 30 Nv
Union pour le progrès national 71 189 2,49 2 0 2 en diminution 15
Front pour la démocratie au Burundi-Nyakuri 55 000 1,93 0 0 0 en diminution 5
Alliance des démocrates pour le changement–Ikibiri 42 544 1,49 0 0 0 Nv
Forces nationales de libération 35 532 1,24 0 0 0 Nv
Mouvement pour la solidarité et la démocratie 20 275 0,71 0 0 0 Nv
Rassemblement national pour la réforme 9 827 0,34 0 0 0 Nv
Coalition pour la paix en Afrique 8 893 0,31 0 0 0 Nv
Mouvement pour la Réhabilitation du Citoyen–Rurenzangemero 8 353 0,29 0 0 0 Nv
Union pour la paix et la démocratie 6 040 0,21 0 0 0 Nv
Parti libérateur du peuple burundais-Akazika 910 0,03 0 0 0 Nv
Parti social démocrate-Dusabikanye 660 0,02 0 0 0 Nv
Parti pour la démocratie et la réconciliation 459 0,02 0 0 0 Nv
Liste Isidore Rufyikiri 416 0,01 0 0 0 Nv
RDB 19 0,00 0 0 0 Nv
Sièges réservés aux Twas 3 3 en stagnation
Suffrages exprimés 2 300 463 80,55
Votes blancs et invalides 555 649 19,45
Total 2 856 112 100 100 21 121 en augmentation 15
Abstentions 986 912 25,68
Inscrits / participation 3 843 024 74,32

Suites modifier

Le CNDD-FDD, parti du Président Pierre Nkurunziza, perd quatre sièges sur le total de ceux élus mais conserve une large majorité à l'Assemblée nationale avec 86 sièges sur 121. La mission d’observation électorale des Nations unies estime que ces élections ne sont « ni libres, ni crédibles »[10].

Le , Pascal Nyabenda est élu président de l'Assemblée, l'opposant Agathon Rwasa premier vice-président et le ministre de l'Intérieur Édouard Nduwimana second vice-président. Les trois hommes étaient les uniques candidats à chacun de ces postes[11].

Notes et références modifier

  1. a b et c Inter-Parliamentary Union, « IPU PARLINE database: BURUNDI (Inama Nshingamateka), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  2. a et b « Loi électorale », sur www.droit-afrique.com (consulté le ).
  3. Bruits de vote au Burundi, Jeune Afrique, 29 janvier 2015.
  4. Le Monde.fr avec AFP, « Burundi : les opposants « déçus » par l'issue du sommet est-africain », sur Le Monde, (consulté le ).
  5. REUTERS/Goran Tomasevic, « Burundi: quel nouveau calendrier électoral? - Afrique - RFI », sur rfi.fr, (consulté le ).
  6. Trésor Kibangula, « Burundi : deux membres de la Ceni officialisent leur démission, Nkurunziza menace », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  7. LeMonde.fr, « Report des élections prévues au Burundi vendredi », 3 juin 2015.
  8. Jeune Afrique avec AFP, « Burundi : la présidence fixe les législatives au 29 juin et la présidentielle au 15 juillet - JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  9. CENI
  10. « Burundi : l’ONU juge les élections communales et législatives 'ni libres ni crédibles' », Le Monde, 2 juillet 2015
  11. Burundi: Agathon Rwasa devient vice-président de l’Assemblée nationale