Éloge des phénomènes

livre de Bruno Deniel-Laurent

Éloge des phénomènes :
Trisomie 21, un eugénisme d'État
Auteur Bruno Deniel-Laurent
Pays Drapeau de la France France
Genre Essai
Éditeur Max Milo Éditions
Collection Essais-Documents
Date de parution 2014
Nombre de pages 64
ISBN 978-2-315-00497-3

Éloge des phénomènes est un essai de l'écrivain et réalisateur français Bruno Deniel-Laurent, publié en 2014 et consacré aux questions liées à la trisomie 21 et à l'eugénisme.

Contexte modifier

Le livre a été publié le 21 mars 2014 à l'occasion de la troisième édition de la Journée mondiale de la trisomie 21 et lancé lors d'un colloque au Conseil économique, social et environnemental parrainé par Jean-Paul Delevoye[1].

Résumé modifier

Éloge des phénomènes se veut un plaidoyer en faveur des enfants trisomiques et une critique de l’« eugénisme d’État » dont ils seraient, selon l’auteur, les victimes. Bruno Deniel-Laurent rappelle que 96 % des fœtus trisomiques détectés par amniocentèse sont ainsi l'objet d'une interruption médicale de grossesse. Il explique aussi que le fœtus trisomique fait l’objet d’une exception légale : alors que le délai en deçà duquel il est autorisé de procéder à un avortement est de douze semaines pour les fœtus « normaux », les fœtus porteurs d'un chromosome surnuméraire peuvent être avortés à tout moment de la grossesse.

S'appuyant sur les travaux du philosophe Jean-Claude Guillebaud et inscrivant son essai dans les courants écologistes et critiques (inspirés par les œeuvres de Günther Anders, Ivan Illich ou Jacques Ellul), l'auteur dénonce les théories du transhumanisme et de l'« homme augmenté » qu'il assimile au « technolibéralisme »[2].

L'auteur dresse la généalogie des théories eugénistes en France, citant les écrits de la philosophe Clémence Royer ou du docteur Charles Richet, lauréat du Prix Nobel de physiologie ou médecine de 1913 (« Le premier pas dans la voie de la sélection, c’est l’élimination des anormaux. (…) C’est une barbarie que de forcer à vivre un sourd-muet, un idiot ou un rachitique… Il y a de la mauvaise matière vivante qui n’est digne d’aucun respect ni d’aucune compassion. Les supprimer résolument serait leur rendre service car ils ne pourront jamais que traîner une misérable existence. »). Bruno Deniel-Laurent décrit la mise en place du programme Aktion T4, avançant l'idée que « l’appareillage théorique qui justifiait la politique d’eugénisme actif du Troisième Reich [était] puissamment ancré dans la pensée occidentale contemporaine »[3].

Bruno Deniel-Laurent insiste sur le sens mélioratif du terme « idiotie » (qu'il oppose à l'« outrecuidance des imbéciles »), rappelant son étymologie grecque : « Voltaire savait qu’avant d’être synonyme de bêtise, le mot idiotie désigne la singularité, et Clément Rosset d’ajouter que l’idiot est aussi celui qui n’a ni reflet, ni double, dont le mode d’accession au réel n’est pas pollué par les circonvolutions de l’intellect. L’idiot n’est-il pas celui qui maîtrise un idiome, langage idiosyncrasique dont le sens échappe au plus grand nombre ? »[4]

Enfin, l'auteur défend les initiatives visant à mieux intégrer les enfants trisomiques au sein de la société, citant en exemple la résidence intergénérationnelle « L'îlot Bon Secours » d’Arras.

Réception modifier

Le livre a été l'objet de nombreuses recensions dans la presse et les médias : Direct Matin[5], Ouest-France[6], Valeurs actuelles[7], Famille chrétienne[8], Causeur[9], Tak Magazine[10], Monde & Vie[11].

L'écrivain Sébastien Lapaque lui a consacré un article dans l'hebdomadaire La Vie, décrivant Éloge des phénomènes comme un « émouvant plaidoyer pour une humanité fragile, tragique et bigarrée »[12], et l'essayiste Christian Authier a interrogé l'auteur dans L'Opinion indépendante[13]. L'écrivain Sarah Vajda a aussi publié le 20 mars sur son blog un long texte sur le livre[14].

Notes et références modifier

  1. [1], Programme de la journée Plus Belle Ta Vie au CESE, 21 mars 2014.
  2. Éloge des phénomènes, pages 30 à 37.
  3. Éloge des phénomènes, page 45.
  4. [2], Quatrième de couverture du livre.
  5. [3], Entretien avec Bruno Deniel-Laurent, Direct Matin mise en ligne le 21 mars 2014.
  6. Ouest-France, édition Angers - Segré, 29 mai 2014, texte de Laurent Beauvallet.
  7. Valeurs actuelles n° 4034, 20 mars 2014, texte de Mickaël Fonton.
  8. [4], « On n'est pas des poisons ! », article de Pauline Quillon, 20 mars 2014
  9. Causeur n° 70, avril 2014, article de Romaric Sangars.
  10. [5], « La chanson des exclus », Tak Magazine, texte de Pierre Cormary, mise en ligne le 21 mars 2014.
  11. Monde et Vie n° 889, mars 2014, article de Richard de Seze.
  12. La Vie n° 3577, 20 mars 2014, texte de Sébastien Lapaque.
  13. L'Opinion indépendante semaine du 11 avril 2014.
  14. [6], « La guirlande d'Eléonore », Bienvenue en Idiocratie, texte de Sarah Vajda, mise en ligne le 22 mars 2014.

Liens externes modifier