Émeutes consécutives à la mort d'Odair Moniz
Les émeutes consécutives à la mort de d'Odair Moniz sont des émeutes qui commencent le 20 octobre 2024 à Lisbonne et sa banlieue à la suite de la mort d'omari Moniz, un homme cap-verdien 43 ans, tué à bout portant par balle par un policier, invoquant un refus d'obtempérer et la légitime défense.
Émeutes consécutives à la mort d'Odair Moniz | |
Mémorial pour Odair Moniz sur la Praça do Rossio lors d'une manifestation le 26 octobre. | |
Pays | Portugal |
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Localisation | Portugal |
Coordonnées | 38° 44′ 43″ nord, 9° 12′ 49″ ouest |
Cause | Assassinat d'Odair Muniz |
Date | – |
Bilan | |
Blessés | 7 |
Répression | |
Arrestations | 21 |
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Évènement déclencheur
modifierUn individu âgé de 43 ans et de nationalité cap-verdienne est mortellement blessé par un policier âgé de 20 ans dimanche 20 octobre dans le quartier de Cova da Moura à Amadora, dans l’agglomération de Lisbonne, capitale du Portugal.
Selon la police portugaise, l’homme circulant en voiture aurait pris la fuite à la vue d’une patrouille de police. Les policiers engagent alors la course-poursuite, qui se termine à pied. Alors qu’ils s’apprêtaient à l’arrêter, le dénommé Odair Moniz aurait tenté d’attaquer les policiers avec un couteau. L’un des agents aurait ensuite tiré quatre coups de feu, dont l’un touchant mortellement le Cap-verdien à la poitrine. Ce dernier succombera à ses blessures à l’hôpital. Il était propriétaire et gérant d’un café dans le quartier Zambujal d’Amadora[1].
Mais plusieurs éléments rapportés par la presse locale remettent en question ce scénario. D’après ces informations, le policier auteur du tir mortel, âgé de seulement 20 ans, aurait déjà été mis en examen[2].
Chronologie
modifier21 octobre
modifierRapidement, la diffusion de la nouvelle dans les banlieues de Lisbonne a mis le feu aux poudres. Dès la soirée du lundi 21 octobre, plusieurs quartiers « populaires » de la capitale portugaise ont été le théâtre de violences et de scènes d’émeutes.
22 octobre
modifierLa police portugaise a relaté, mercredi matin, l’arrestation de trois personnes et fait état d’une soixantaine d’incidents à Lisbonne et dans sept autres communes des environs de la capitale portugaise durant la nuit. Deux policiers ont été blessés par des jets de pierres et deux véhicules des forces de l’ordre ont été endommagés, tandis que deux bus et neuf autres véhicules ont été brûlés, a-t-elle précisé dans un communiqué[3]. Deux autres personnes ont été blessées, poignardées « sans gravité », « apparemment par les individus qui ont volé et brûlé » un des bus, a appris l’Agence France-Presse de même source[4]. La police antiémeute a été déployée et les pompiers ont éteint un incendie, rapporte de son côté Reuters[5].
Selon la Radio-télévision du Portugal (RTP), les émeutes ont eu lieu dans plusieurs quartiers du nord de la capitale et des communes limitrophes (Zambujal, Amadora, Carnaxide, Casal de Cambra et Damaïa)[6].
23 octobre
modifierAu cours de la nuit du 23 au 24 octobre, la police portugaise a procédé à deux arrestations à Odivelas. Trois autres individus ont été arrêtés lors de la nuit précédente, au cours de laquelle pas moins d’une soixantaine d’incidents ont été recensés dans l’agglomération de Lisbonne.
Trois personnes ont été blessées au cours de ces violences, dont un chauffeur de bus. Celui-ci a été grièvement blessé, avec des brûlures au niveau du visage, de la poitrine et des bras. De nombreux véhicules ont par ailleurs été incendiés. La police locale a fait état de deux bus et neuf autres véhicules, ainsi qu’une voiture de police endommagée. Treize suspects ont été interpellés au cours de cette nouvelle nuit de violence.
24 octobre
modifierEn plus des poubelles incendiées, un bus a été lapidé dans le quartier de Boavista, à Benfica.
Pour tenter de rétablir l’ordre, le ministre porte-parole du gouvernement portugais a indiqué que les effectifs de police mobilisés sur le terrain seront dès à présent renforcés et que les autorités pourront avoir recours à des moyens de « surveillance aériens ». Antonio Leitao Amaro a finalement promis que les fauteurs de troubles seront sanctionnés de façon « proportionnelle, mais ferme »[7].
26 octobre
modifierLe 26 octobre, des manifestations ont été organisées à Lisbonne, promues par le mouvement Vida Justa, et à Porto, par le groupe des Étudiants de Porto en Défense de la Palestine[8],[9].
À Lisbonne, la manifestation a eu lieu sur l'Avenida da Liberdade avec plus de trois mille personnes[10]. À la fin du parcours, sur la Praça dos Restauradores, un mémorial pour Odair a été érigé avec des fleurs et des banderoles. Des discours ont été prononcés par Claudia Simões et des activistes anti-racistes, et l'événement s'est terminé par une minute de silence[11].
Initialement, il était prévu que le parcours de la manifestation aille du Marquês do Pombal jusqu'à l'Assemblée de la République, mais la veille, le mouvement Vida Justa a modifié le trajet pour le faire se terminer à la Praça dos Restauradores, afin d'éviter de croiser la contre-manifestation organisée par le parti d'extrême droite Chega[9].
Références
modifier- « Le Portugal secoué par des émeutes dans les banlieues de Lisbonne », sur Le Figaro, (consulté le )
- « Le Portugal mobilise tous les moyens pour rétablir l’ordre », (consulté le )
- « Au Portugal, deuxième nuit de violences dans la banlieue de Lisbonne, après qu’un homme noir a été tué par la police », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Après la mort d’un homme noir tué par la police, des troubles éclatent dans les banlieues de Lisbonne », sur SudOuest.fr, (consulté le )
- Reuters, « Unrest in Lisbon after police shoot Black man »
- (pt) Rádio e Televisão de Portugal, « Três detidos. Violência propaga-se na grande Lisboa após morte de homem baleado pela PSP », sur Três detidos. Violência propaga-se na grande Lisboa após morte de homem baleado pela PSP, (consulté le )
- « Portugal : émeutes dans les banlieues de Lisbonne après la mort d'un homme », sur lejdd.fr, (consulté le )
- (pt) SAPO, « Duas centenas protestam no Porto em solidariedade com Odair Moniz », sur SAPO 24 (consulté le )
- (pt) Joana Mesquita, Ana Dias Cordeiro, Joana Gonçalves, Nuno Ferreira Santos, « “Sem justiça não há paz”: milhares saíram à rua por Odair Moniz », sur PÚBLICO, (consulté le )
- (pt) « "Nu Sta Djuntu, Nu Sta Forti": Manifestação por Odair Moniz com mais de três mil pessoas em Lisboa », sur www.bantumen.com (consulté le )
- (pt) Rádio e Televisão de Portugal, « Manifestações em Lisboa. Milhares protestaram contra violência policial », sur Manifestações em Lisboa. Milhares protestaram contra violência policial, (consulté le )