Émile Gigleux
Émile Gigleux est un poète et écrivain français, né le à Étain (Meuse), et mort le à Courbevoie (Hauts-de-Seine).
Naissance |
Étain (Meuse) |
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Décès |
(à 33 ans) Courbevoie (Hauts-de-Seine) |
Activité principale |
Poète, écrivain |
Langue d’écriture | Français |
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Mouvement | Symbolisme |
Genres |
Art poétique, conte, roman |
Œuvres principales
La tempête est passée : roman posthume
Biographie
modifierMarie Ernest Émile Gigleux est né à Étain (Meuse) le . Son père Claude Gigleux, principal du collège d'Étain, est âgé de 49 ans, et sa mère Jeanne Félicie Vinot, sans profession, est âgée de 38 ans[1].
Son père meurt le [2], Émile est âgé de 2 ans.
Lorsqu'il a 20 ans, le Conseil de Révision de la Seine le déclare bon pour le service armé et dispensé (frère mort en activité de service), et signale : sourcils châtains, yeux bleus, front découvert, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 1,67 m. Il est réformé en 1895 pour tuberculose pulmonaire[3].
Il obtient sa licence de droit à Paris en 1890[4], et est employé au Crédit foncier de France[5],[6].
Miné par la phtisie[7],[8], il meurt célibataire le vendredi , à l'âge de 33 ans, à Courbevoie (Hauts-de-Seine), en son domicile rue de Sébastopol, 16, où il habitait avec sa mère[6],[9]. Ses obsèques ont été célébrées en l'église de Courbevoie[7],[8].
Regards sur l'œuvre
modifierDans le Dictionnaire bibliographique et critique (...) des poètes français du XIXe siècle[10] par Catulle Mendès :
- Selon l'opinion du critique Clément Janin, le recueil Les Troublants mystères d'Émile Gigleux fait honneur aux lettres françaises, en alliant le charme de Musset à la vigueur nerveuse de M. de Heredia[10].
- Pour Georges Rodenbach, le recueil Les Frissons de l'Ombre est un « livre d'une inspiration touffue et multicolore, d'un lyrisme qui s'exprime en rythmes piaffants, en nobles images »[10].
Avec d'autres poètes (Paul Vérola (Horizons), Eugène Soubeyre (Au Royaume d'Eve), Adrien Mithouard (L'Iris exaspéré)), sa poésie symboliste (Troublants Mystères), « décorative et légendaire à la mode (...) », est condamnée en 1895 par Adolphe Retté, qui y voit une inspiration s'épuisant dans un raffinement artificiel[11].
Vers 1895, un groupe de jeune poètes (les « Poètes nouveaux ») a publié dans Simple Revue, sous le titre d'ensemble « La Poésie », leurs intentions littéraires particulières. Parmi Emile Boissier, Victor Debay, Henri Degron, André Escourrou, Paul Gabillard, Charles Grimont, Fernand Hauser, Tristan Klingsor, Adolphe Lacuzon, Charles Martine, Francis Norgelet, Edmond Pilon, Edmond Rocher, Louis Roux-Servine, la devise d'Émile Gigleux était « Ne point assujettir le fond à la forme, ne point sacrifier la forme à l'idée ! ». La Revue du Nord de la France proposait de les baptiser les Fluidistes[12].
Les jeunes écrivains de 1898, dont fait partie Emile Gigleux, voulaient être idéalistes, en réaction au naturalisme et au réalisme ; leur langue est « riche, hardie, artiste, mais (...) encore tout enténébrée des brouillards du « symbolisme »[13].
Œuvres
modifierVolumes de vers
modifier- Chants de Ménestrels[14] (1893)[10],[15]
- Les rythmes des eaux
- Cantilènes de Troubadours
- Mosaïque
- Les troublants mystères (1895)[10]
- Les Frissons de l'Ombre[16] (1898)[10]
- Quand les mots tremblent sur nos lèvres[17] ()[10]
Contes
modifier- La Princesse Obéliane (inédit) (ca. 1894-1900)[18]
- « Le Monastère maudit »
- « La Ceinture magique »
- « Gomarahul la sorcière »
- « Bérangère la Bergère »
- « Vipéria »
- « La Captive des îles inconnues »
- « La Fée des golfes »
- « La Kimaira »
- « Le Page aux cheveux d'or »
Romans
modifier- Dernières Caresses (en cours de parution à sa mort)[19]
- La tempête est passée : roman posthume (1903)[20]
Drames
modifier- Mélusine (cinq actes en vers - qui allait passer à l'Odéon à sa mort)[19]
Revues d'art et de littérature
modifierÉmile Gigleux a collaboré à de nombreuses revues d'art et de littérature de 1892 à sa mort[7],[8].
Par exemple[21] :
- Le Gringoire
- N°2 du
- N°3 du
- N°9 du
- Le Patriote Du Dimanche
- N°13 du (Idylles du Crépuscule par Émile Gigleux)
Chansons
modifier- Chansons et romances de Elie Gozlan. 1, Berceuse du réveil (édité en 1904, contributeur Gigleux, E., auteur présumé du texte)[23]
Citation
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LE SOMMEIL DE L'ONDINE
Il plane un lourd sommeil sur les bois parfumés
Et le vent dit tout bas d'ineffables paroles.
Souriante, elle dort sur un nid de corolles,
Et sa poitrine ondule en mouvements rythmés.
Sa tunique hyacinthe est fleur d'iris éclose.
Je voudrais - mon cœur bat - baiser ses longs cheveux,
Respirer son haleine et sa vie... oh ! je veux !
....................................................Mais je n'ose.
(...)
ÉMILE GIGLEUX[22]
Bibliographie
modifier- Dictionnaire bibliographique et critique et d'une nomenclature chronologique de la plupart des poètes français du XIXe siècle[10] par Catulle Mendès.
- Les Perversions du merveilleux : Ma Mère l'Oye au tournant du siècle[18] par Jean de Palacio.
Notes et références
modifier- « Naissances , 1863-1872 Localité : ETAIN Cote du document original : 2 E 185 (17) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur archives.meuse.fr, Elément n° 111 (sur 182)..
- « Actes de décès d'Étain (1863-1872) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur archives.meuse.fr, Elément n° 195 sur 254..
- « Recrutement militaire de la Seine > Registres matricules du recrutement (1887-1921) », Cote D4R1 534 - Numéro de matricule 4587, sur archives.paris.fr (consulté le ).
- Paul Meyan, Annuaire des diplômés, Société d'éditions scientifiques (Paris), , 589 p. (lire en ligne), p. 409.
- « ARCHIVES NATIONALES DU MONDE DU TRAVAIL : CREDIT FONCIER DE FRANCE, SERVICE DU PERSONNEL », sur archivesnationales.culture.gouv.fr, , p. 80..
- « Recensements de la population - Courbevoie - 1901 (Document D_NUM_COU_1901) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur archives.hauts-de-seine.fr, vue 371 / 404..
- « LA MORT DU POÈTE », La Presse, no 3508, , p. 3. (lire en ligne)
- « La mort du poète », Gil Blas, no 8084, , p. 1. (ISSN 1149-9397, lire en ligne)
- « Actes de décès de Courbevoie pour 1902 », cote E_NUM_COU_D1902 - 1902, sur consultation.archives.hauts-de-seine.net, , vue 4 / 161..
- Catulle Mendès, Le mouvement poétique français de 1867 à 1900 : rapport à M. le ministre de l'Instruction publique et des beaux-arts ; précédé de Réflexions sur la personnalité de l'esprit poétique de France ; suivi d'un Dictionnaire bibliographique et critique et d'une nomenclature chronologique de la plupart des poètes français du XIXe siècle, E. Fasquelle (Paris), , 564 p. (lire en ligne), p. 108.
- Michel Décaudin, La crise des valeurs symbolistes : vingt ans de poésie française, 1895-1914, Slatkine, , 532 p. (ISBN 978-2-05-100293-6, lire en ligne), p. 31.
- « MOUVEMENT LITTERAIRE - Les Poètes nouveaux », Revue du Nord de la France, , p. 153 (lire en ligne)
- Louis Teste, « LA JEUNE PLUME », Le Gaulois, , p. 1 (ISSN 1160-8404, lire en ligne)
- Émile Gigleux, Chants de ménestrels, Vanier, , 56 p.
- « Bibliothèque et Archives nationales du Québec (Cote : 841 912 G459c 1893) », sur iris.banq.qc.ca (consulté le ).
- Émile Gigleux, Les Frissons de l'Ombre, Girard, , 155 p. (ASIN B001C8KIOM)
- Émile Gigleux, Quand les mots tremblent sur nos lèvres, Girard, , 132 p. (ASIN B001C8QYOU)
- Jean de Palacio, Les Perversions du Merveilleux : "Ma Mère l'Oye"au tournant du siècle, Paris, Séguier, , 275 p. (ISBN 2-84049-008-0), p. 265.
- Charles Florentin, « NOS DEUILS - EMILE GIGLEUX La Pensée, 25 janvier 1902, N° 28 » (consulté le ).
- Émile Gigleux, La tempête est passée : roman posthume, éditions de « la Pensée » (Paris), , 94 p. (ASIN B001C8T48S, lire en ligne)
- « Livres d'occasion », sur chapitre.com. (consulté le ).
- Émile Gigleux, « Le Sommeil de l'Ondine », Gil Blas illustré, , p. 5 (ISSN 1149-9397)
- « Chansons et romances de Elie Gozlan. 1, Berceuse du réveil : aubade joyeuse / paroles de Gigleux ; musique de Elie Gozlan », sur gallica.bnf.fr, (consulté le ).
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier