Alpha Virginis

étoile la plus brillante de la constellation de la Vierge
(Redirigé depuis Α Vir)

Spica • Épi • Azimech

L'Épi / Spica
(α Virginis)
Description de l'image Spica DSS.png.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 13h 25m 11,579s[1]
Déclinaison −11° 09′ 40,75″[1]
Constellation Vierge
Magnitude apparente +0,97 à 1,04[2]

Localisation dans la constellation : Vierge

(Voir situation dans la constellation : Vierge)
Caractéristiques
Type spectral B1V[3]
B1III-IV[4] / B2V[4]
Indice U-B −0,94[5]
Indice B-V −0,23[5]
Variabilité β Cep + Ellipsoïdale[2]
Astrométrie
Vitesse radiale +1,0[6] km/s
Mouvement propre μα = −42,35 ± 0,62 mas/a[1]
μδ = −30,67 ± 0,37 mas/a[1]
Parallaxe 13,06 ± 0,70 mas[1]
Distance 250 ± 10 a.l. (∼ 76,6 pc)
Magnitude absolue −3,55
−3,5 / −1,5[7]
Caractéristiques physiques
Masse 11,43 ± 1,15 M / 7,21 ± 0,75 M[8]
Rayon 7,47 ± 0,54 R / 3,74 ± 0,53 R[8]
Gravité de surface (log g) 3,71 ± 0,10 / 4,15 ± 0,15[8]
Luminosité 20 512+5 015
−4 030
 L / 2 254+1 166
−768
 L[8]
Température 25 300 ± 500 K / 20 900 ± 800 K[8]
Rotation 165,3 ± 4,5 km/s / 58,8 ± 1,5 km/s[8]
Âge 12,5 ± 1 M a[8]
Orbite
Compagnon α Vir B
Demi-grand axe (a) 28,20 ± 0,92 R[8]
Excentricité (e) 0,133 ± 0,017[8]
Période (P) 4,014 5 ± 0,000 1 j[8]
Inclinaison (i) 63,1 ± 2,5°[8]
Argument du périastre (ω) 255,6 ± 12,2°
Époque du périastre (τ) 2 454 189,4 ± 0,02 JJ

Désignations

α Vir, 67 Vir, HR 5056, HD 116658, HIP 65474, BD-10°3672, SAO 157923, CCDM J13252 -1109A, FK5 498[9]

α Virginis (Alpha Virginis / α Vir), également appelée de son nom traditionnel latin Spica, ou L'Épi en français (on trouve parfois aussi Spica Virginis, « L'Épi de la Vierge »), ou plus rarement Azimech, est l'étoile la plus lumineuse de la constellation de la Vierge, et la quinzième étoile la plus brillante du ciel nocturne.

Elle est facile à trouver : il faut suivre la courbe de la Grande Ourse jusqu'à Arcturus dans le Bouvier, et poursuivre la route jusqu'à l'Épi. L'Épi forme, avec Arcturus et Régulus ou Denebola le triangle du printemps.

Nomenclature

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Spica, qui est le nom aujourd’hui retenu par l'Union astronomique internationale (UAI)[10] pour Alpha Virginis, vient de très loin. Les Latins l’on pris au grec Στάκος, « l’Épi » chez Aratos, qui n’est autre que le calque de l’akkadien d’AB.SÍN = Šubultu[11]. Spica ou Spica Virginis a souvent été traduit en français pour « l’Épi de la Vierge», ou toute simplement « l’Épi ».

Mais Spica n’est, dans l’Uranometria de Johann Bayer (1603), que premier des noms de cette étoile, laquelle en possède quantité d’autres, venus au Moyen Âge par les traductions des textes arabes.

Nous avons tout d’abord les noms associés Azimech, le plus fréquent et Alaazel, plus rare. Ils viennent tous deux de l’arabe السماك al-Simāk, qui est un nom de divinité antique chez les Sabéens de Ḥarrān (en français Carrhes, aujourd’hui en Turquie), dont le nom peut signifier, dans une vision cosmogonique, « le Soutien »[12]. La XIVe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires » lui a été dédiée. Son nom complet est, dans les calendriers arabes anciens, السماك الأعزال al-Simāk al-Aᶜzal, « le Simak Désarmé », de façon à le distinguer de l’autre Simāk', qualité d’al-Rāmiḥ"", « l’Armé » (voir Alpha Bootis/α Boo, soit Arcturus. Tandis que le premier nom, Azimech, apparaît dès l’an mil avec les premières listes latines de stations lunaires, le second, Alaazel vient dans le siècle qui suit avec les traductions des traités de fabrication et d'usage de l’astrolabe, car α Vir est une étoile marquée sur l'instrument[13]. On trouve même le nom complet, soit azimech alaazel chez Platon de Tivoli (1138)[14]. Les deux noms sont distincts dans l’Uranometria de Johann Bayer[15], et restent courants jusqu’au XIXe siècle, Azimech tendant cependant à prendre le pas sur Alaazel[16],[17].

Autre nom, plus rare encore, Sunbulah. C’est السماك al-Sunbula « l’Épi », nom arabe de la constellation, donné dans des formes variées par Guillaume Postel (1553) et Giovanni Battista Riccioli (1665), et noté par Richard Hinckley Allen[18].

Propriétés

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Courbe de lumière de Spica, adaptée de Tkachenko et al. (2016)[8].

Spica est une étoile binaire spectroscopique et une étoile variable ellipsoïdale ; c'est un système de deux étoiles tellement proches l'une de l'autre qu'elles possèdent une forme ellipsoïdale plutôt que sphérique et qu'elles ne peuvent être séparées que grâce à leurs spectres. Ce sont deux étoiles bleues de type spectral B, dont la composante primaire, qui a déjà quitté la séquence principale, est également une étoile géante variable de type Beta Cephei. Ces deux étoiles s’éloignent de notre système solaire à une vitesse d’environ 1 km par seconde. La magnitude du système varie de +0,92 à +0,98 sur une période de 4,0142 jours, une variation aussi faible étant toutefois très difficile à observer.

Occultations

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L'étoile est périodiquement occultée par la Lune[19] et peut l'être par Mercure ou par Vénus[20].

Les occultations de l'étoile par la Lune surviennent par séries. On compte deux séries d'occultations tous les 18,6 ans environ[19]. La dernière série () a débuté le [21] pour s'achever le [22].

La dernière occultation de l'étoile par Vénus a eu lieu le [20] ; la prochaine devrait avoir lieu le 2 septembre 2197 [20].

Dans la culture populaire

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Musique

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  • α Virginis est personnifiée, dans la chanson « SPICa », sous les traits de l'idole virtuelle Hatsune Miku, qui interprète également le titre. Elle est composée par l'artiste Toku-P, écrite par le parolier Kentax et parue le 12 août 2009. La chanson est, plus tard, interprétée par Mai Mizuhashi sous son nom de scène MARiA et réarrangée par Toku-P eux-deux signant la composition par leur groupe, Garnidelia dans leur album BiRTHiA[23].
  • L'étoile inspirera le nom du groupe Spica[24], un girls-band créé par la B2M Entertainment (en), le label de Lee Hyori et formé en 2012. Leurs fans se nomment par ailleurs les Mercury, Mercure étant considérée comme la planète gardienne de la constellation de la Vierge[24].

Notes et références

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  1. a b c d et e (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy and Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. a et b (en) E. V. Ruban, G. A. Alekseeva, A. A. Arkharov et al., « Spectrophotometric observations of variable stars », Astronomy Letters, vol. 32, no 9,‎ , p. 604 (DOI 10.1134/S1063773706090052, Bibcode 2006AstL...32..604R)
  3. (en) H. L Johnson et W. W Morgan, « Fundamental stellar photometry for standards of spectral type on the Revised System of the Yerkes Spectral Atlas », The Astrophysical Journal, vol. 117,‎ , p. 313 (DOI 10.1086/145697, Bibcode 1953ApJ...117..313J)
  4. a et b (en) Bright Star Catalogue, Yale University Observatory, (lire en ligne)
  5. a et b (en) J. R. Ducati, « VizieR Online Data Catalog: Catalogue of Stellar Photometry in Johnson's 11-color system », CDS/ADC Collection of Electronic Catalogues, vol. 2237,‎ , p. 0 (Bibcode 2002yCat.2237....0D)
  6. (en) Ralph Elmer Wilson, General Catalogue of Stellar Radial Velocities, Washington, Carnegie Institution of Washington, (Bibcode 1953GCRV..C......0W)
  7. (en) Herbison-Evans, D., Hanbury Brown, R., Davis, J. et Allen, L. R., « A study of alpha Virginis with an intensity interferometer », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 151, no 2,‎ , p. 161–176 (DOI 10.1093/mnras/151.2.161, Bibcode 1971MNRAS.151..161H)
  8. a b c d e f g h i j k et l (en) A. Tkachenko, J. M. Matthews, C. Aerts et al., « Stellar modelling of Spica, a high-mass spectroscopic binary with a β Cep variable primary component », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 458, no 2,‎ , p. 1964–1976 (DOI 10.1093/mnras/stw255, Bibcode 2016MNRAS.458.1964T, arXiv 1601.08069)
  9. (en) * alf Vir -- Variable Star of beta Cep type sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  10. (en) IAU, « « Star Names », sur le site « UAI », consulté le=14 juin 2023. »
  11. « Roland Laffitte, L’héritage mésopotamien des Grecs en matière de noms astraux (planètes, étoiles et constellations, signes du zodiaque), in Lettre SELEFA n° 10 (décembre 2021), p. 22. ».
  12. Roland Laffitte, « Nomenclature stellaire internationale et divinités arabes antiques », in Bulletin de la Selefa n° 17 (2e semestre 2011), p. 23.
  13. Voir Roland Laffitte, « Les étoiles de l'astrolabe » in Le ciel des Arabes. Apport de l'uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 198-203.
  14. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, pp. 114-115.
  15. Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 27r.
  16. Richard Hinckley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 467.
  17. Roland Laffitte, Héritages arabes..., op. cit., pp. 114-115.
  18. Idem.
  19. a et b Jean Meeus, « La périodicité des occultations », L'Astronomie, vol. 86,‎ , p. 141-147 (Bibcode 1972nomr..86..141M, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  20. a b et c (en) G. P. Können et J. van Maanen, « Planetary occultations of bright stars », Journal of the British Astronomical Association, vol. 91,‎ , p. 148-157 (Bibcode 1981JBAA...91..148K, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  21. (en) « 2012 : Lunar occultations of planets, minor planets and bright stars » [html], sur asa.usno.navy.mil (The Astronomical Almanac Online!), United States Navy, consulté le 20 janvier 2016.
  22. (en) « 2013 : Lunar occultations of planets, minor planets and bright stars » [html], sur asa.usno.navy.mil (The Astronomical Almanac Online!), United States Navy, consulté le 20 janvier 2016.
  23. (en) SPiCa (lire en ligne)
  24. a et b « SPICA (K-Pop) », sur www.nautiljon.com (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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