Années 610 av. J.-C.

décennie
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Les années 610 av. J.-C. couvrent les années de 619 av. J.-C. à 610 av. J.-C.

Événements

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Cloaca Maxima.
Selon la tradition, à Tarquinies, vivait un certain Lucumon, fils de Démarate de Corinthe, chassé jadis de sa patrie par des troubles civils. Malgré sa fortune, sa naissance étrangère lui interdisait tout avenir politique. Il vient s’installer à Rome sous le nom de Tarquin l’Ancien, et devient le conseiller et l’ami du roi Ancus Marcius, qui le désigne comme tuteur de ses enfants à sa mort. Tarquin écarte les jeunes princes en les envoyant à la chasse et se fait élire roi par l’assemblée des comices. Son successeur Servius Tullius, toujours selon la tradition romaine, aurait été le gendre de Tarquin l’Ancien, et Tarquin le Superbe le fils de Tarquin l’Ancien et le gendre de Servius Tullius. Les sources étrusques nous présentent Mastarna (Servius Tullius) comme un aventurier étrusque s’emparant par la force du Caelius et succédant ainsi à un autre chef, Tarchu (Tarquin l’Ancien). Par une série de victoires, Tarquin l’Ancien étend la puissance romaine dans le Latium : il prend Apiolae aux Latins, Collatie aux Sabins, soumet la confédération des « Vieux Latins » (Corniculum, Ficulea, Cameria, Crustumerium, Ameriola, Medullia, Nomentum). Rome, longtemps sentinelle du monde latin contre les Étrusques, devient la tête de pont de Étrurie vers le Latium. Tarquin l’Ancien réalise à Rome des grands travaux d’urbanisme : dessèchement du forum, égouts (Cloaca Maxima, toujours visible), cirque, etc. Avec la conquête étrusque, le Latium passe de la vie de tribu à la vie urbaine par la création de nombreux centres urbains. L’agriculture se substitue à la vie pastorale et les populations se fixent définitivement. La construction de pierre remplace l’emploi de la terre pour les enceintes fortifiées, des roseaux et des branchages pour l’habitation particulière. Tarquin l’Ancien introduit les jeux à Rome, surtout les courses de chevaux qui se déroulent au Circus Maximus, entre le Palatin et l’Aventin.
  • 616-578 av. J.-C. : règne de Tarquin l'Ancien, roi de Rome[2].
  • 616 av. J.-C. : offensive du roi de Babylone Nabopolassar contre les Assyriens, qui sont battus vers Harran puis à Arrapha. Nabopolassar contrôle la Mésopotamie centrale et s’intéresse à la moyenne vallée de l’Euphrate, au Khabur et aux régions levantines que les Assyriens ne dominent plus. Il tente d’assiéger Assur, mais sans succès[3].
  • Vers 616-614 av. J.-C. : tumulus du Magdalenenberg, près de l’habitat du Kapf, en Forêt-Noire (mines de fer), le plus grand de l’époque (100 mètres de diamètre). Datée par la dendrochronologie vers 616[4] ou 614 av. J.-C.[5], la chambre funéraire a été éventrée et pillée 37 ans plus tard. La tombe primaire, au centre, est généralement celle du prince. Construite en rondin, elle est entourée de tombes secondaires, celle des proches ou de la famille, aménagées pendant une ou deux générations.
  • 615 av. J.-C. : à la fin de l’année, les Mèdes envahissent l’Assyrie et s’emparent d’Arrapha[3].
  • 615-610 av. J.-C. : règne de Sadyatte, roi de Lydie[3] (ou 624-610 av. J.-C.).
  • 614 av. J.-C. : au cours de l’hiver, les Mèdes marchent vers la ville de Ninive mais ne peuvent la prendre. Ils s’emparent de Tarbisu, puis tombent sur Assur, qui est prise. Nabopolassar, arrivé trop tard pour participer à la victoire, rencontre Cyaxare sous les murs d’Assur. Les deux rois s’allient contre l’Assyrie (mariage de Nabuchodonosor et d’Amytis, fille de Cyaxare) et prennent Nimrud qui est mise à sac et détruite[3].
  • 613-591 av. J.-C. : hégémonie de Chu en Chine pendant le règne du roi Zhuang, qui annexe 26 États[6]. Le royaume de Chu procède plus souvent que ses prédécesseurs à des annexions de cités et de territoires, considérées longtemps comme une impiété majeure, et a moins souvent recours aux serments. Ces annexions sont cependant réalisées par un triomphe solennel et des sacrifices : lorsque Chu détruit, en 531 av. J.-C., la petite cité de Cai, au Henan, il estime nécessaire de sacrifier aux montagnes le prince héritier[7].
La Mort de Sardanapale, d'Eugène Delacroix, 1827, représentant la légende de la chute de Ninive rapportée par Ctésias.
  • 613 av. J.-C. : Nabopolossar, roi de Babylone, se retire sur sa capitale face à la résistance des Assyriens à 'Anat sur le moyen Euphrate[3].
  • Juillet-août 612 av. J.-C. : la coalition des Scythes, des Mèdes, des Chaldéens et des Babyloniens prend Ninive, qui est pillée et détruite après trois mois de siège. L’empire assyrien n’est plus. Après la mort de Sin-shar-ishkun, un de ses officiers prend le pouvoir sous le nom d’Ashur-ubalit. Il s’enferme dans Harran avec ce qui reste de l’armée et quelques troupes égyptiennes[3]. C’est la supériorité des cavaliers Scythes et Mèdes sur l’infanterie lourde qui a pu entraîner l’effondrement de la puissance militaire des Assyriens.

Notes et références

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  1. a et b (en) Tan Koon San, Dynastic China : An Elementary History, The Other Press, , 533 p. (ISBN 978-983-954-188-5, présentation en ligne)
  2. Julie Proust Tanguy, L'Antiquité romaine : 80 mots-clés pour découvrir l'histoire, la culture et la vie quotidienne à Rome, Éditions Eyrolles, , 192 p. (ISBN 978-2-212-04769-1, présentation en ligne)
  3. a b c d e et f Georges Roux, La Mésopotamie : essai d'histoire politique, économique et culturelle, Seuil, , 473 p. (ISBN 978-2-02-008632-5, présentation en ligne)
  4. Jessica Cerezo-Román, Anna Wessman, Howard Williams, Cremation and the Archaeology of Death, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-251909-2, présentation en ligne)
  5. Olivier Buchsenschutz, L'Europe celtique à l'âge du Fer (VIIIe : Ier siècle), Presses universitaires de France, , 512 p. (ISBN 978-2-13-065331-8, présentation en ligne)
  6. (en) Michael Loewe et Edward L. Shaughnessy, The Cambridge History of Ancient China : From the Origins of Civilization to 221 BC, Cambridge University Press, , 1148 p. (ISBN 978-0-521-47030-8, présentation en ligne)
  7. (en) Stephen Durrant, Wai-yee Li et David Schaberg, Zuo Tradition : Zuozhuan : Commentary on the "Spring and Autumn Annals", University of Washington Press, , 2243 p. (ISBN 978-0-295-80673-0, présentation en ligne)
  8. Louis Lacroix, Iles de la Grèce, Paris, Firmin Didot frères, (présentation en ligne)
  9. Martin Fontaine, 90 nouvelles questions scientifiques surprenantes, Éditions Ellipses, (ISBN 9782340055759, présentation en ligne)