16e régiment d'artillerie
Le 16e régiment d'artillerie (16e RA) est une unité d'artillerie de l'armée française, sous le Second Empire, créé en 1854 sous le nom de 16e régiment d'artillerie à cheval. En 2000 il devient le 16e groupe d'artillerie.
16e régiment d'artillerie 16e groupe d'artillerie | |
Officier du 16e RAC lors du défilé du à Paris. | |
Création | 1854 |
---|---|
Dissolution | 2011 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | régiment d'artillerie |
Rôle | artillerie |
Guerres | Guerre de Crimée Campagne d'Italie (1859) Guerre franco-chinoise Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
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Création et différentes dénominations
modifier- 1854 : création du 16e régiment d'artillerie à cheval
- 1860 : création du 16e régiment d'artillerie monté
- 1867 : création du 16e régiment d'artillerie pontonniers
- 1872 : création du 16e régiment d'artillerie
- 1914 : 16e régiment d'artillerie de campagne (RAC)
- 1939 : 16e régiment d'artillerie divisionnaire (RAD)
- 1945 : 16e régiment d'artillerie
- 1946 : dissous
- 194? : 16e régiment d'artillerie[réf. souhaitée]
- 2000 : 16e groupe d'artillerie (GA)
- 2011[réf. nécessaire] : dissolution
Colonels et chefs de corps
modifier- : Marie Justin Lin Soleille[note 1],[1]
- : Lucien Bernard de Veulens
- 1860 : colonel de Laqueuille
- 1861 : Charles Malherbe[2]
- 1866 : Wallerand Léonce Alcée Lagroy de Croutte de Saint Martin
- : Joseph Jules Irénée Cauvet
- 1877 : colonel Teissèdre
- 1880 : Raoul Boscal de Réals de Mornac
- 1886 : colonel Le Bourg
- 1889 : colonel Morio
- 1894 : colonel Julliard
- 1895 : colonel Lelong
- 1899 : colonel Martin
- ....
- 1914 : colonel Dupont de Dinechin[3]
- février - avril 1917 : colonel Zaubeaux[4]
- avril 1917 : commandant Reyne (provisoirement)[4]
- avril 1917 - juillet 1917 : colonel Zaubeaux[4],[5]
- juillet 1917 : commandant Reyne (provisoirement)[5]
- juillet 1917 - février 1919 : commandant (puis lieutenant-colonel[6]) Reboix[7]
- février 1919 - ? : lieutenant-colonel Chevalet[8]
- 1939-1940 : lieutenant-colonel Noël Louis Hyacinthe Aizier
- 1975-1977 : Claude Sommervogel
- 1978 : Pierre Tillette de Clermont-Tonnerre
- 1980 : Claude Perrot[9]
- 1982 : Lieutenant-Colonel Vigla
- ...
- 2007 : Gaëtan Sevin
- 2010 : Arnaud de Regnauld de La Soudière[10]
- 2011 : Dissolution du 16e GA
Historique des combats et bataille du 16e régiment d'artillerie
modifierDe 1840 à 1854
modifierLe 16e régiment d'artillerie est créé le à Toulouse.
En 1854, le nombre des régiments d'artillerie est porté à 17. Le no 16, qui est donné à l'ancien 7e régiment d'artillerie, qui, transformé en régiment à cheval, devint le « 16e régiment d'artillerie à cheval ».
En 1854-1855, les 2e et 4e batteries du 16e régiment d'artillerie à cheval sont envoyées en Crimée et elles participent aux batailles de l'Alma, de Balaklava et d'Inkerman en 1854, à la prise du Mamelon-Vert et à la bataille de Traktir en 1855.
Second Empire
modifierEn 1859, les 1re, 3e et 8e batteries sont engagées dans la campagne d'Italie où elles s'illustrent aux batailles de Magenta et de Solférino[9].
En 1860, le nombre des régiments d'artillerie est porté à 20. Le 16e régiment d'artillerie à cheval recule et prend le no 20.
C'est un régiment monté[note 2] de nouvelle formation qui est créé le , sous le nom de 16e régiment d'artillerie. Ce nouveau régiment est formé avec 5 batteries du 7e régiment d'artillerie et 5 batteries du 10e régiment d'artillerie[11].
Cette même année, les 9e et 10e batteries participent à l'expédition de Chine et assistent à la prise du camp retranché de Tang Hoo[12], à la prise des forts du Peï-Ho et à la bataille de Palikao.
En 1867, la différence qui existait entre les régiments à pied et les régiments montés est effacée : il n'y a plus que des régiments mixtes et des régiments à cheval.
Le corps des pontonniers, qui porte depuis 1854 le no 6 à la suite des régiments à pied, n'est plus à sa place de bataille : il prend le no 16 entre les régiments mixtes et les régiments à cheval, et il cède le no 6 au no 16 prenant le nom de « 16e régiment d'artillerie ».
1871 à 1914
modifierLors de la réorganisation du , le 16e régiment d'artillerie, en garnison à Bourges, garde 10 de ses batteries, et reçoit 2 batteries du 1er régiment d'artillerie, 1 batterie du 2e régiment d'artillerie, 1 batterie du 11e régiment d'artillerie, 1 batterie du 12e régiment d'artillerie, 1 batterie du 18e régiment d'artillerie et 5 batteries du 22e régiment d'artillerie[11].
Le remaniement du 28 septembre 1873 le place dans la 13e brigade d'artillerie, et lui enlève ses deux batteries à cheval qui passent au 36e régiment d'artillerie.
En 1876, la 2e batterie est envoyée en Algérie ou elle participe à l'expédition d'El-Amri[13].
En 1881, les 2e, 12e et 13e batteries sont engagées dans l'expédition de Tunisie et elles participent aux combats d'El-Fedj et de Béja.
En 1885, la 2e batterie bis participe durant la guerre franco-chinoise[9] à l'expédition du Tonkin et se trouve engagée au combat de Duc-Lam et au combat de Tray-Son.
Suivant ses éléments précurseurs arrivés en décembre 1913, le 16e régiment d'artillerie de campagne rejoint Issoire en mars 1914[14].
Première Guerre mondiale
modifierEn 1914 à la déclaration de guerre, il stationne à Issoire sous le nom de 16e régiment d'artillerie de campagne (16e RAC). Équipé de 36 canons de 75 mm, il est rattaché à la 26e division d'infanterie, et en temps de paix à la 13e brigade d'artillerie.
Il est composé de 3 groupes de 3 batteries chacun (9 batteries au total), 46 sous-officiers, 481 hommes et 514 chevaux.
1914
modifierDeux autres unités du 16e RAC ne combattent pas avec le régiment. Formé majoritairement de réservistes du 16e, un groupe d'artillerie est mis sur pied en août 1914 à Issoire, équipé de canons de 75. Il forme l'artillerie divisionnaire de la 63e division d'infanterie (AD/63), avec un groupe du 36e RAC et un autre du 53e RAC. L'AD/63 devient le 216e régiment d'artillerie de campagne en avril 1917[15].
En novembre 1914, un groupe d'artillerie territorial est créé au sein du 16e RAC avec deux batteries de vieux canons de 95 mm issues des 36e et 53e RAC. Il fait partie l'artillerie divisionnaire de la 84e division d'infanterie territoriale (AD/84T). Il rejoint ensuite en juillet 1915 l'artillerie de corps du 3e corps d'armée (AC/3) puis celle du 21e corps d'armée (AC/21) en février 1917, après avoir remplacé ses canons de 95 par des 75. L'AC/21 devient le 212e régiment d'artillerie de campagne en avril 1917[15].
En 1914, il combat d'abord dans le secteur des 1re et 2e armée avant de prendre part à la Course à la mer en septembre. Il participe enfin à la bataille des Flandres en novembre[15].
1915
modifierEn 1915, il combat dans l'Oise et la Somme de janvier à septembre puis en octobre-novembre dans le secteur de Montdidier.
1916
modifierEn janvier, le régiment qui se trouve toujours dans le secteur de Montdidier tient les positions à Conchy-les-Pots et Roye-sur-Matz.
Après avoir cantonné vers Pierrefonds et Vic-sur-Aisne, le régiment embarque le 26 février à Verberie, Béthisy-Saint-Pierre et Gilocourt et débarque dans la région de Sainte-Menehould, Revigny, Valmy, Nettancourt, pour rejoindre dans le secteur de Verdun.
En mars il prend position dans la région de Montzéville, Esnes et effectue des tirs de barrage lors de l'attaque allemande sur Malancourt, Béthincourt, et le Mort-Homme, puis il arrête une attaque sur le bois d'Avocourt.
Durant la bataille de Verdun, le régiment perd 9 officiers blessés, 40 hommes tués, 75 blessés et 16 canons.
Le régiment est relevé fin mars et, passant par Vadelaincourt et Vaubecourt il embarque à Blennes pour débarquer à Moyenneville et Chevrières et est envoyé dans le secteur de Pimprez, Bailly, Tracy-le-Mont.
Il participe à la bataille de la Somme à Chaulnes.
1917
modifierAu début de 1917, le régiment est au repos dans la Haute-Marne au château de Goncourt puis il est dirigé sur le chemin des Dames puis il embarque en juin, à Nesles à destination du camp de Mailly.
En août il se trouve à Verdun et occupe les positions au bois de Fouchères et au bois Saint-Pierre puis dans la forêt de Hesse d'ou il bombarde la cote 304.
En octobre il se trouve dans le secteur de Vauquois devenu un secteur calme.
1918
modifierEn septembre il se trouve dans le secteur de Saint-Mihel et au bois des Caures en octobre[15].
Entre-deux-guerres
modifierLe régiment est dissout en 1924 et ses éléments forment, avec ceux du 21e et du 36e régiment, le 113e RALH à Issoire[16].
Le 16e régiment d'artillerie divisionnaire est recréé à partir du 36e RA et de l'ex-113e RAL. Il est rattaché au 13e corps d'armée et caserné à Clermont-Ferrand[16].
Seconde Guerre mondiale
modifierEn 1939, le 16e RAD est équipé de canons de 75 mm modernisés et tractés par des véhicules motorisés. Il fait partie de la 25e division d'infanterie motorisée. Le 10 mai, il entre en Belgique et aux Pays-Bas avec la division (plan Dyle). Puis une partie du régiment participe à la défense de Lille tandis que l'autre gagne Dunkerque. Au cours de son repli, le 27 mai, il détruit, selon les récits français, douze chars lors d'une « résistance désespérée ». Pour cette action, le régiment recevra une citation à l'ordre de l'armée[9].
Il embarque le 30 mai, sur le torpilleur Sirocco en direction de l'Angleterre. Mais le navire est touché par une torpille allemande sur l'arrière. Ne pouvant se déplacer, il demande à être remorqué mais il est achevé par un bombardement aérien. Seulement 270 personnes sont sauvées sur les 950 présents par des bateaux britanniques[9].
Le régiment est dissout en 1940[9].
Il est recréé en février 1945 avec des éléments FFI de Corrèze[17]. Régiment d'artillerie de la 3e division blindée, il est équipé de pièces tractées de fabrication française ou allemande récupérées aux Allemands, ainsi que d'automoteurs type Sturmgeschütz III et IV. Il est réduit à un seul groupe pour renforcer le 30e régiment d'artillerie et n'est pas engagé au combat[18]. Il est dissous en avril 1946[17].
Après 1945
modifierAprès-guerre, il est caserné successivement à Châlons-sur-Marne, Wittlich, Trèves et enfin Melun. En 1984, il s'installe à Rennes puis devient le 16e groupe d'artillerie en 2000 et s'installe, au quartier de La Courrouze. Le 16e GA est chargé d'assurer le soutien des diverses composantes de la Région terre Nord-Ouest[9]. En 2009, l'unité est restructurée dans le cadre de la création de la base de défense de Rennes[19] et est finalement dissoute en 2011[20][réf. à confirmer], remplacée par le groupement de soutien de la base de défense de Rennes[21].
Traditions
modifierFaits d'armes inscrits sur l'étendard
modifier- Inkerman 1854[22]
- Solférino 1859[22]
- Extrême-Orient 1884-1885[22]
- L’Aisne 1917/1918[22]
- Saint-Mihiel 1918[22]
Décorations
modifierLe régiment a reçu la Croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945[9].
Il est cité à l'ordre de l'armée le :
« Régiment remarquable par sa ténacité au combat, son endurance et son dévouement à l’infanterie. Après s’être maintes fois distingué sous le commandement du lieutenant-colonel Bouquillon, vient pendant cinq jours de bataille, de se faire remarquer sous les ordres du lieutenant-colonel Rebois, par la rapidité de son déploiement, ses tirs contenus sous les bombardements toxiques ou autres, même à proximité immédiate de l’ennemi, contre lequel il dut se défendre au mousqueton. »[6]
Personnalités ayant servi au sein du régiment
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Justin Soleille, fils de René Justin Soleille et de Hortense Jullienne est né le à Saint-Denis (La Réunion) (La Réunion) et est décédé le à Toulouse (Haute-Garonne). Il est promu général de brigade.
- Régiments montés : conducteurs à cheval et servants à pied.
Références
modifier- Justin Soleille Le Général
- Charles MALHERBE, né le 10/6/1806 à l'Ile-de-France
- Historique 1914-1918, p. 6.
- Historique 1914-1918, p. 19.
- Historique 1914-1918, p. 20.
- Historique 1914-1918, p. 26.
- Historique 1914-1918, p. 22.
- Historique 1914-1918, p. 29.
- « 016- Historique du 16e régiment d'artillerie - 16e GA », sur artillerie.asso.fr (consulté le )
- Ouest France, « Article de presse »
- Maurice Loir, Au drapeau ! Récits militaires extraits des mémoires de G. Bussière et E. Legouis, du Cte de Ségur, du maréchal Masséna, du général Vte de Pelleport,... et des journaux, , 313 p. (lire en ligne), p. 299-300
- La campagne de Chine (1860)
- L'expedition d'El Amri
- Jacques Bourdin, Issoire. Des Trois Glorieuses à la Belle Époque (1830-1914) : Histoire et chronique d’une petite ville, , 883-885 p. (HAL hal-01493217v2, lire en ligne)
- « Parcours des régiments d'artillerie durant 1914 1918, 14/18 », sur www.chtimiste.com (consulté le )
- « Regroupement des unités d'artillerie », Revue d'artillerie, , p. 95-101 (lire en ligne)
- Archives petites unités 12P, Service historique de la Défense (lire en ligne), p. 147
- Stéphane Weiss, Le réarmement français de 1944-1945: Faire flèche de tout bois, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-8746-5, lire en ligne), p. 127 & 191
- « Carte militaire : 827 personnes concernées », sur rennes.maville.com (consulté le )
- (en) « La 5e Batterie du 16e Groupe d'Artillerie », sur La 5e Batterie du 16e Groupe d'Artillerie (consulté le )
- « Base de défense : un civil à la tête du groupement de soutien », Ouest-France, (lire en ligne)
- Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées (no 27), (lire en ligne), p. 92
Bibliographie
modifier- Historique du 16e régiment d'artillerie (1914-18), Presse régimentaire du 16e R. A. C., 19.., 42 p., lire en ligne sur Gallica
- Historique du 16e Régiment d’Artillerie
- Louis Susane : Histoire de l'artillerie Française
- Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900)
Liens externes
modifier- (en) « Site non officiel de la 5e Batterie du 16e Groupe d'Artillerie », sur uir16ga.unblog.fr (consulté le )