298e régiment d'infanterie

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Le 298e régiment d'infanterie (298e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française constitué en 1914 avec les bataillons de réserve du 98e régiment d'infanterie. Dissous à la fin de la Première Guerre mondiale, il est recréé au 1939-1940 au début de la Seconde Guerre mondiale.

298e régiment d'infanterie

Création août 1914
Dissolution juin 1940
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Fait partie de 63e division d'infanterie (1914-1918, 1939-1940)
132e division d'infanterie (1918-1919)
Devise Latsen Pas
Inscriptions
sur l’emblème
l'Ourcq 1914
Verdun 1916
Tardenois 1918
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918
Décorations Légion d'honneur
Croix de guerre 1914-1918
une palme et une étoile d'argent

Création et différentes dénominations

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  • 1914 : formation du 298e régiment d'infanterie
  • 1919 : dissolution
  • 1939 : nouvelle formation du 298e régiment d'infanterie
  • 1940 : dissolution

Chefs de corps

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  • au  : lieutenant-Colonel Marie Joseph Henri Pinoteau (venant du 352e RI)
  • du au  : colonel Marie Joseph Henri Pinoteau
  • 1939-1940 : lieutenant-colonel Compère-Desfontaines puis lieutenant-colonel Desvismes[1]

Historique des garnisons, combats et batailles du 298e RI

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Première Guerre mondiale

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Rattachement

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Le régiment est mobilisé à Roanne. Il appartient à la 125e brigade d'infanterie de la 63e division de réserve, division rattachée en 1914 au 1er groupe de divisions de réserve.

Composition : un état major comprenant deux sections de mitrailleuses et deux bataillons (cinquième et sixième) à 4 compagnies chacun.

Le , le régiment se distingue en capturant le drapeau du 36e régiment de fusiliers allemand.

portrait des fusillés et photo du monument

Le , à la suite d'un conseil de guerre spécial tenu la veille, furent fusillés pour l'exemple à Vingré dans l'Aisne un caporal et cinq soldats du 298e pour abandon de poste face à l'ennemi. Ceux qui furent ensuite appelés les « martyrs de Vingré » furent réhabilités par la Cour de cassation le . Un monument sur le lieu de leur exécution et le nom de voies publiques dans différentes communes françaises rappellent leur mémoire.

Escouade de la 21e compagnie, mai 1915.

Le régiment est engagé dans la bataille de Verdun, et plus particulièrement dans le secteur du Fort de Vaux.

Du 3 au , il participe aux premières contre-attaques pour dégager le fort[2]. Le , un bataillon du 292e RI dissous devient le quatrième bataillon du 298e RI (constitué de trois bataillons : 4e, 5e et 6e)[3].

La 21e compagnie reprend le Fort de Vaux le [4]. La 21e compagnie, chargée du nettoyage du fort, s'est entraînée sur le fort de Dugny[5]. Le Fort de Vaux a été incendié par les Allemands l'après midi du au moment de son évacuation. La 21e compagnie quitte en automobiles Haudainville à 19 h pour le tunnel de Tavannes, puis se porte vers le fort. Le à 1 h du matin, une patrouille rend compte que le fort a été abandonné par les Allemands. À 3 h du matin, la compagnie occupe le fort, qu'elle quittera le .

Photographie de studio d'un caporal du 298e RI en novembre 1917.

Du au , le régiment est renforcé par le 75e bataillon de tirailleurs sénégalais[6],[7].

Le régiment est dissous le [8].

Seconde Guerre mondiale

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Le régiment est recréé à la mobilisation française de 1939. Mis sur pied à Riom, il est rattaché à la 63e division d'infanterie[1].

Le fort de Chapoly accueille le régiment pendant la Drôle de guerre[réf. souhaitée].

Drapeau

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Le drapeau du régiment, photographié en 1927.

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[9] :

Décorations décernées au régiment

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Groupe de sous-officiers et soldats du 298e portant la fourragère du régiment, fin 1918 - début 1919.

Il reçoit la Légion d'honneur[10] et la Croix de guerre 1914-1918 avec une palme et une étoile d'argent.

  • Le port de la fourragère aux couleurs du ruban de Croix de Guerre 1914-1918

Insigne

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L'insigne du régiment reprend le casque de la tribu des Arvernes et la décoration de la Légion d'honneur reçue par le régiment en 1914[1]. Il porte la devise Latsen pas, « je ne lâche pas » en auvergnat[11].

Il est fabriqué par la maison lyonnaise Augis en 1939-1940[1].

Personnages célèbres ayant servi au 298e RI

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Les six fusillés de Vingré
  • Les « martyrs de Vingré » — le caporal Paul Henry Floch, les soldats Jean Blanchard, Francisque Durantet, Pierre Gay, Claude Pettelet et Jean Quinault — connus pour avoir été fusillés pour l'exemple le à Vingré dans l'Aisne et réhabilités par la Cour de cassation le [12].
  • Jean Giraudoux, mobilisé comme sergent au 298e en 1914, il est nommé ensuite sous-lieutenant. Il est blessé le 16 septembre sur l'Aisne (au nord-est de Vingré), lors de la contre-offensive qui a suivi la victoire de la Marne.
  • Léon Lenouvel, sous-lieutenant au 298e RI de 1914 à 1916

Sources et bibliographie

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  • Historique du 298e régiment d'infanterie pendant la Grande Guerre 1914-1918, Roanne, Imprimerie Maurice Souchier, , 56 p. (lire en ligne).

Notes et références

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  1. a b c et d Jacques Sicard, « Les régiments d'infanterie de série B et leurs insignes », Militaria Magazine, no 67,‎ , p. 46-51 (ISSN 0753-1877)
  2. [1] Journal de Marche et des Opérations du 298eRI - Mémoire des Hommes
  3. Historique 1921, p. 27.
  4. [2]Journal de Marche et des Opérations du 298eRI - Mémoire des Hommes
  5. [3]
  6. Historique 1921, p. 50.
  7. Historique 1921, p. 55.
  8. Historique 1921, p. 56.
  9. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  10. Il convient de rappeler que la tradition d'attribuer la Légion d'Honneur au drapeau d'un régiment ayant accompli l'exploit de prendre un drapeau ennemi remonte au Second Empire, lors de la Campagne d'Italie contre l'Autriche et plus précisément à la bataille de Magenta (1859). Après que Napoléon III décora le 2e Zouaves, 76e Régiment d'infanterie et le 1erBataillon de Chasseurs à pied. 7 drapeaux de régiments arborent la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, le RICM, le 43e RIC et le 24e RIC, décoré lui, au titre de la tradition de 1859, ainsi que deux autres régiments d'infanterie (137e RI et le 298e RI) (Durant la guerre de 1914 à 1918, l'armée Française conquit treize drapeaux sur l'armée Allemande, dont douze Prussiens, et n'en perdit que trois).
  11. Jacques Sicard, « Erratum et compléments d'information », Militaria Magazine, no 68,‎ , p. 48 (ISSN 0753-1877)
  12. Source Anovi

Voir aussi

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Articles connexes

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