32e régiment d'artillerie
Le 32e régiment d'artillerie (32e RA) est une unité d'artillerie de l'armée française, créée en 1873 et dissoute en .
32e régiment d'artillerie | |
![]() Insigne du 32e régiment d'artillerie | |
Création | |
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Dissolution | |
Pays | ![]() |
Branche | Armée de Terre |
Type | Régiment d'Artillerie |
Rôle | Artillerie nucléaire |
Garnison | Oberhoffen-sur-Moder |
Ancienne dénomination | 32e régiment d’artillerie de campagne (32e RAC) |
Devise | "Œil pour œil, dent pour dent" |
Inscriptions sur l’emblème |
L'Yser 1914 Verdun 1916 La Malmaison 1917 L'Avre 1918 La Marne 1918 |
Guerres | Conquête de la Tunisie Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale Guerre d'Algérie |
Fourragères | Aux couleurs du ruban de la Médaille militaire |
Décorations | Croix de guerre - cinq palmes |
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Création et différentes dénominations
modifier- : Formation du 32e régiment d'artillerie
- : prend le nom de 32e régiment d'artillerie de campagne (32e RAC).
- : devient 32e régiment d'artillerie divisionnaire (32e RAD).
- : dissous.
- : recréation
- : dissous.
- : recréé sous le nom de 32e régiment d'artillerie lourde et d'engins
- : devient le 32e régiment d'artillerie lourde divisionnaire
- : Dissous.
Colonels et chefs de corps
modifier- : Colonel Lecoeuvre
- : Colonel Putz
- : Colonel Harel
- : Colonel Berthier de Gandry
- : Colonel Jouart
- : Colonel Barthélémy François Vellicus
- : Colonel Perrodon
- : Colonel Goiran
- : Colonel Chapel
- : Colonel Laligant
- : Colonel Frédéric-Georges Herr
- ....
- : lieutenant-colonel Béranger
- ....
- : lieutenant-colonel Jordan
- ....
- Colonel De Cointet de Fillain
- ....
- - Colonel Faucher
- : Colonel Lecouls
- : Colonel Grando
- : Colonel Caspar
- : Colonel Delannoy
- : Colonel Marmier
- : Colonel Niclause
- : Colonel Caverivière
- : Colonel Lagabrielle
- : Colonel Robert
- : Colonel Drouvot
- : Colonel Brisac
- : Colonel Bouissou
- : Colonel de Lambert
- : Colonel Brial
- : Colonel Alexandre
- : Colonel Gambotti
- : Colonel Vigreux
- : Colonel Ollivier
- : Colonel Giaume
Historique des garnisons, combats et bataille
modifierDe à
modifierLe 32e régiment d'artillerie est formé à Vincennes le lors de la réorganisation des corps d'artillerie français, avec[1] :
- 1 batterie provenant du 4e régiment d'artillerie
- 1 batterie provenant du 8e régiment d'artillerie
- 1 batterie provenant du 12e régiment d'artillerie
- 4 batteries provenant du 13e régiment d'artillerie
- 2 batteries provenant du 25e régiment d'artillerie
Le régiment fait partie de la 5e brigade d'artillerie.
En , il quitte Vincennes pour tenir garnison à Orléans[1].
En -, la 10e batterie participe à la campagne de Tunisie[2].
- : Le 32e RAC tient garnisons à[3] :
- Orléans, pour l'artillerie montée (Ier, IIIe groupes)
- et les batteries lourdes de 155 CTR (IVe groupe : 10e, 11e, 12e batteries)
- et à Fontainebleau (IIe groupe : 4e, 5e, 6e batteries)
- : changement de garnisons:
- ; en application de la loi du [5], le IVe groupe du 32e RAC (batteries 10, 11, 12) armées de 155 CTR à Gien devient le Ier groupe du 3e régiment d'artillerie lourde[6].
Première Guerre mondiale
modifierAffectation
modifierDébut le 32e régiment d'artillerie de campagne est mobilisé à Fontainebleau[7]. Constitué de trois groupes de 75, il est rattaché à la 38e division d'infanterie[7],[8].
- Bataille des Frontières : bataille de Charleroi, bataille de Guise, Montmirail (du au )
- Grande Retraite
- Batailles de la Marne et de l'Aisne (du au )
- Bataille de l'Yser. La Maison du Passeur. Ypres (du à fin )
- Nieuport (du à )
- Rive gauche de la Meuse (304) (du au )
- Rive droite de la Meuse (prise de Fleury) (du au )
- Prise de Douaumont () (du au )
- Louvement () (du au )
- Aisne () (du au )
- Bataille de la Malmaison () (du au )
- Bataille de Picardie (combat de Rellet) (du au )
- Opérations devant Noyon (du au )
- Bataille de l'Aisne (Longpont, Bougneux) (du au )
Entre-deux-guerres
modifier- Après avoir participé à l'occupation de la rive gauche du Rhin, il rejoint Fontainebleau en [1].
- En , il est fusionné avec le 13e régiment d'artillerie de campagne pour former le 32e régiment d'artillerie divisionnaire recréé à Vincennes au fort de Charenton[9].
- Le régiment dans l'entre-deux-guerres
-
Canons de 155 C modèle Schneider du 32e RAD le devant l'Arc de triomphe de l'Étoile.
-
Soldats du 32e régiment d'artillerie lors de la fête du régiment le à Vincennes. En blanc derrière les soldats, le théologien Kaddour Benghabrit.
-
Canon de 75 modèle du 32e RAD devant l'Arc de triomphe de l'Étoile le .
Seconde Guerre mondiale
modifier- Le 32e régiment d'artillerie divisionnaire participe à la Seconde Guerre mondiale au sein de la 10e division d'infanterie, il est dissous fin [1].
- Reformé en [1] partir de groupes F.F.I de Paris, le SHAEF refuse son engagement sur le front allemand. Il est alors dirigé avec la 10e DI dans les Deux-Sèvres[10], il rejoint avec ses canons de 75 mm et 155 mm court[11] la 10e division d'infanterie reformée. Il a également reçu 12 obusiers de la part de l’armée américaine (sur 48 prévus)[10]. Il participe à la libération de la poche de Royan et à celle de l'Île d'Oléron[12], avant de rejoindre l'Allemagne. De à , ses groupes sont disséminés dans plusieurs villes occupées[1].
à
modifier
- de à
Le régiment était basé à Idar-Oberstein (Allemagne de l'Ouest, land de Rhénanie-Palatinat). Selon le service des archives de cette ville, il y a à Idar-Oberstein trois casernes, nommées Hohl-Kaserne (de), Klotzberg-Kaserne (de) et Straßburger-kaserne. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, ces trois casernes étaient occupées par les troupes françaises. En , la Straßburger-kaserne, où était basé le 2/32e, est passée sous le contrôle des troupes américaines. Les troupes françaises sont restées jusqu'en aux Hohl-Kaserne et Klotzberg-kaserne.
L'armée française avais établis :
- Le « Quartier Clappier » dans la Hohl-Kaserne affecté au commandement du régiment, et le 1/32e
- Le « Quartier Jeanne d'Arc » dans la Klotzberg-kaserne, affecté à l'école d'application d'artillerie.
- Dans la Straßburger-kaserne était affecté le 2/32e, transféré en à Altenglan, près du camp de Baumholder.
- Le 3e groupe était stationné à Wittlich, au nord de Trèves.
Ces groupes furent ensuite regroupés à Koblenz-Pfaffendorf (de) près de Coblence, quartier Jeanne d'Arc, caserne allemande « Gneisenau[13] ».
Ces éléments du 32e RA étaient pourvus d'obusiers de 105 mm de campagne[Lesquels ?].
- De à
Le 3e groupe du 32e RA participe aux opérations de maintien de l'ordre en Afrique du Nord (Tunisie). Dissous puis recréé en Allemagne, il changera d'appellation.
- De à
Le 32e régiment d'artillerie lourde et d'engins (32e RALE) est stationné à Müllheim.
Le régiment devient le 32e régiment d'artillerie lourde divisionnaire (32e RALD) en .
- De à
Le 32e régiment d'artillerie lourde divisionnaire (32e RALD) est arrivé à Stetten am kalten Markt, camp du Heuberg, près de Sigmaringen et faisait partie de la 3e division.
À Stetten, il était constitué de 3 groupes d'artillerie et d'une batterie de commandement :
- Le 1er groupe de 3 batteries équipé de quatre obusiers automoteurs M41 de 155 mm[14]
- Le 2e groupe de 3 batteries quatre équipé d'obusiers automoteurs M41 de 155 mm[14]
- Le 3e groupe équipé deux lanceurs de roquettes Honest John de 762 mm[14].
- La Batterie de commandement de l'artillerie divisionnaire (BCAD) (batterie au service de la 3e division dans son ensemble) composée de 3 sections :
- Deux sections de radars ANPQ4[14] (qui avaient remplacé les Q10 que la batterie avait à Müllheim), pour protéger la 3e division contre les tirs de mortiers en détectant leurs points de départ donc permettre les tirs de contre-batterie et de radars SDS (surveillance du sol) pour repérer dans la profondeur les mouvements de l'ennemi (portée maximum 30 km sur véhicules et hélicoptères, 5 à 10 km sur personnels à pieds).
- Une section topographique[14] destinée à l'équipement topographique de la zone divisionnaire
- Une section météorologique[14] destinée à fournir les éléments aérologiques pour l'ensemble des régiments d'artillerie de la division.
- La BCAD fournissait aussi les véhicules et moyens radio du Commandement de l'artillerie de la division en cas d'activation de celle-ci. En , la Batterie de commandement de l'artillerie divisionnaire (BCAD) devient la Batterie d'Artillerie Divisionnaire (BAD).
- de à
Le 32e régiment d'artillerie lourde divisionnaire (32e RALD) équipé de 105 autoportés AU 50, était basé à Weingarten.
- de à
Le 32e régiment d'artillerie lourde divisionnaire (32e RALD) revient en France pour être équipé de missiles Pluton en remplacement du missile américain Honest John.
Il est stationné à Oberhoffen-sur-Moder depuis novembre près de Haguenau jusqu'en .
- de à

Le régiment est équipé de canons automoteurs de 155 mm AUF1 et rejoint la 7e division blindée dont le poste de commandement (PC) est stationné à Besançon. En les hommes du 32e RA participent aux actions extérieurs comme en Afrique, au Moyen-Orient et en ex-Yougoslavie notamment au Mont Igman[1],[15]. Il est dissous en 1999[16].
Le missile Pluton
modifierLe Pluton était un blindé de transport et de lancement des missiles nucléaires tactiques de l'armée de terre française. Le missile Pluton était en lui-même un système balistique nucléaire à courte portée, lancé à partir d'une rampe lance-missile montée sur un châssis chenillé AMX-30 D. Cet équipement a constitué la force de dissuasion tactique nucléaire française pendant la Guerre froide. Le missile Pluton avait une portée opérationnelle de 17 à 120 kilomètres, avec une précision de l'ordre de 150 mètres, ce qui ne lui permettait pas de frapper au-delà de Allemagne de l'Ouest ou du territoire français, cette portée limitée a conduit au développement du missile Hadès, à plus long rayon d'action. Le temps de mise en batterie opérationnel d'un Pluton est d'environ 15 minutes. Le système balistique nucléaire Pluton était relativement facile de déploiement, même dans des conditions difficiles, de plus un drone CT.20 était capable de fournir des informations de dernière minute sur la cible avant le tir, ce qui faisait de ce lanceur un système opérationnel rapide et sûr en opérations. Cette arme fut uniquement utilisée par la France, elle lui a fourni la possibilité de tirer des vecteurs nucléaires de courte portée avec une puissance chirurgicale, le tout mobile, et donc difficilement repérable. Le Pluton fut déployé jusqu'à la fin des années 1980, dans cinq régiments d'artillerie de corps d'armées basés dans le nord de la France, chacun étant équipés de six lanceurs.
Étendard
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Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[17] :
Décorations
modifierSa cravate est décorée de la Croix de guerre - avec cinq citations à l'ordre de l'armée.
Il obtient sa première citation sur l'Yser puis une autre à Verdun et à La Malmaison en . Deux autres citations à l'ordre de l'armée en lui vaudront la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire.
Insigne
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Personnalités ayant servi au sein du régiment
modifier- Édouard Laffon de Ladebat (-), général français.
- Alfred Dreyfus (-), officier français.
- Victor Napoléon (-), fils de Napoléon (Jérôme) Bonaparte et de Clotilde de Savoie-Carignan.
- Jacques Cariou (-), triple médaillé en équitation aux Jeux olympiques de 1912, lieutenant, puis capitaine au 32e RA de à [18].
- Henri Marais (-), Compagnon de la Libération.
- Cole Porter (-), compositeur et parolier américain.
- Marcel Doret (-), aviateur (qui a commencé la 1re guerre mondiale dans ce régiment d'artillerie).
- Paul Jonas (-), Compagnon de la Libération.
- Henri Paumelle (-), homme politique.
- René Cailleaud (-), résistant français, Compagnon de la Libération.
- Roger Séférian (-), Compagnon de la Libération.
Sources et bibliographie
modifier- Pierre Montagnon : Histoire de l'armée française.
- Henri Kauffert : Historique de l'artillerie française.
- Capitaine Delcourt : Historique du 32e régiment d'artillerie.
- Historique du 32e régiment d'artillerie de campagne : 1er aout 1914-11 novembre 1918, Paris, Berger-Levrault, , 64 p., lire en ligne sur Gallica.
- Historique du 32e Régiment d’Artillerie
- Louis Susane : Histoire de l'artillerie Française
- Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900)
Notes et références
modifier- « Historique du 32e régiment d'artillerie », sur artillerie.asso.fr (consulté le )
- ↑ Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900)
- ↑ Annuaire officiel armée Française , 32e RAC, vue 605
- ↑ Retronews : La France militaire : journal non politique des armées de terre et de mer, édition du 05.04.1914, page 1, en bas dernière colonne et page 2
- ↑ Loi du 24 juillet 1909 modifiée par la loi du , relative à la constitution des cadres et des effectifs de l'armée d'active et territoriale en ce qui concerne l'artillerie.
- ↑ voir tableau B, page 30, de la loi du 15 avril 1914
- Historique 1920, p. 11.
- ↑ Service historique de l'état-major des armées, Les armées françaises dans la Grande guerre, vol. 2, t. X : Ordres de bataille des grandes unités : divisions d'infanterie, divisions de cavalerie, Paris, Imprimerie nationale, , 1092 p. (lire en ligne), p. 306
- ↑ « Regroupement des unités d'artillerie », Revue d'artillerie, , p. 95-101 (lire en ligne)
- Stéphane Weiss, « Entre grands desseins et désillusions, le difficile réarmement de la France en 1944-1945 vu à travers les cas des 10e et 19e Divisions de Paris et de Bretagne », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 125-4 | 2018, mis en ligne le 18 décembre 2020, consulté le 17 février 2024. URL : http://journals.openedition.org/abpo/4138 ; DOI : https://doi.org/10.4000/abpo.4138
- ↑ Stéphane Weiss, « Recréer une artillerie française en 1945 : la part belle à la récupération », Revue historique des armées, no 274, , p. 95–107 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Stéphane Weiss, « Entre grands desseins et désillusions, le difficile réarmement de la France en 1944-1945 vu à travers les cas des 10e et 19e Divisions de Paris et de Bretagne », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, no 125, , p. 147–166 (ISSN 0399-0826 et 2108-6443, DOI 10.4000/abpo.4138, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Appelé de la classe 49/2. Service à Wittlich en 1949-1950. Appelé du contingent qui y a séjourné de novembre 1954 à juillet 1956
- Amicale du 3e Dragons et de l’EED3, « Le 32e Régiment d’Artillerie Lourde Divisionnaire », sur www.3emedragons.fr, (consulté le )
- ↑ Ludovic Hirlimann, « Souvenir de guerre, Bosnie-Herzégovine. », sur www.hirlimann.net (consulté le )
- ↑ Migault Philippe, « Les adieux du 32e d'artillerie », sur LExpress.fr, (consulté le )
- ↑ Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
- ↑ « Cariou Jacques », sur culture.gouv.fr, base Léonore, dossier LH/427/76, notice L0427076, p. 8 (consulté le 12 février 2018).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifierEn bosnie description de l'engagement du 32 en Bosnie..