352e division d'infanterie

division d'infanterie de l'armée allemande

La 352e division d'infanterie (en allemand : 352. Infanterie-Division ou 352. ID), devenue 352. Volksgrenadier Division était une division d'infanterie de l'Armée allemande (Wehrmacht) pendant la Seconde Guerre mondiale.

352e division d'infanterie
352. Volksgrenadier Division
Image illustrative de l’article 352e division d'infanterie

Création Mai 1941
Dissolution Mai 1945
Pays Allemagne
Allégeance Troisième ReichVoir et modifier les données sur Wikidata
Branche Wehrmacht
Type Division d'infanterie
Rôle Infanterie semi-mobile
Effectif 12 700
Fait partie de LXXXIVe corps d'armée
Garnison France
Couleurs Rouge et blanc
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Omaha Beach Bataille de Normandie,
Bataille des Ardennes,
Bataille d'Allemagne
Commandant historique Dietrich Kraiss

Unité du front de l'Ouest, elle s'est distinguée par sa défense acharnée d'Omaha Beach lors du débarquement allié le 6 juin 1944, puis au cours de la bataille de Normandie.

Création de la 352e division d'infanterie

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La 352. Infanterie Division, formée en en France[1] en tant qu'élément de la 21. Welle (21e vague de mobilisation, est placée sous le commandement du général (Generalleutnant) Dietrich Kraiss du jusqu'à sa destruction dans le secteur de Saint-Lô fin juillet 1944.

Son encadrement était issu des 268e et 321e division d'infanterie allemandes, dissoutes après avoir été saignées à blanc sur le front de l'Est. Sa composition était un peu meilleure que la plupart des autres unités d'infanterie allemandes en 1944 de Normandie, si on tient compte du 726. Grenadier Regiment de la 716e division d'infanterie (deux bataillons), rattaché à l'unité[2]. Son infanterie était de ce fait à quatre régiments de deux bataillons chacun, plus un bataillon de reconnaissance (Füsillier Abteilung), pour un total de neuf bataillons d'infanterie.

Le , sur l'ordre de Rommel, la 352e DI allemande est poussée vers la mer, afin de renforcer la 716e division d'infanterie allemande déjà en place[3]. Ce mouvement semble passer totalement inaperçu des Alliés. L'information avait pourtant circulé dans le Haut Commandement allié (SHAEF), notamment dans la synthèse hebdomadaire du 21e Groupe d'armées (21st Army Group Weekly Neptune Intelligence Review) daté du [4]. La présence de cette division allemande à Omaha Beach sera de toute façon une mauvaise surprise pour les échelons opérationnels américains[5].

La 352e DI commença en Normandie par des travaux d'amélioration des défenses côtières (mur de l'Atlantique), avec la mise en place de champs de mines et la construction d'abris de rondins. Ce travail exigeait des préparatifs loin des plages, et nécessitait aussi de creuser le sable en profondeur pour y enfoncer les matériaux solidement. Afin de couvrir le secteur de la division, il aurait fallu dix millions de mines, mais la division n'en posa que les dix mille à sa disposition. La première ligne d'obstacles, située à environ 250 mètres du littoral, était constituée de portes belges.

Puis venaient les lignes de pieux minés dits asperges de Rommel. Puis enfin une dernière ligne d'obstacles métalliques, dont des hérissons tchèques. Mais peu de ces obstacles étaient imperméables, et la corrosion eut vite raison des systèmes de mise à feu d'explosifs[6].

Histoire de la 352e division d'infanterie au combat

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La division a été engagée au combat en Normandie, dès le début de la bataille le , jusqu'au tout début du mois d'.

Le débarquement de Normandie

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Le 914e régiment de grenadiers était positionné, en , sur le flanc gauche de la division entre Isigny et Grandcamp[7].

Il fut mis à contribution en pleine nuit du 5 au , du fait des largages de parachutistes dans le Cotentin[6].

L'éparpillement de certaines troupes aéroportées ayant pu faire croire à une attaque directe de Carentan[8].

Il intervint aussi sans succès à la pointe du Hoc contre les US Rangers.

Il a fait retraite le derrière Carentan mais ne participa pas à sa tentative de reprise, laissée à la seule 17e division de Panzergrenadiers SS.

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Le 915e régiment de grenadiers formait, avec le bataillon de reconnaissance, le Kampfgruppe Meyer, réserve du 84e corps d'armée allemand du général (Generalmajor) Erich Marcks[6]. L'unité avait été mise en alerte dans la nuit du 5 au , afin d'intervenir depuis la région de Bayeux vers Carentan contre les parachutistes américains de la 101e division aéroportée US. Au petit matin, à la nouvelle du débarquement amphibie, le contre-ordre fut donné. Les trois bataillons contre-marchèrent vers Bayeux, leur point de départ, toute la matinée du [8]. L'un des bataillons (II/915 IR) fut envoyé vers Omaha Beach(Colleville-sur-Mer)[9] alors que le reste du Kampfgruppe était dirigé au nord-est de Bayeux pour contre-attaquer la 50e division d'infanterie britannique qui commençait à percer le mince rideau défensif allemand. Malgré l'appui de dix Sturmgeschütz IIIG, la contre attaque allemande, qui percuta les pointes offensives de la 231e brigade d'infanterie britannique en sortie de plage, fut un échec[10]. Les Allemands se firent tailler en pièces. Le Kampfgruppe Meyer fut anéanti, le lieutenant-colonel Karl Meyer fut tué et sa carte d'état major renseignée tomba dans les mains des Britanniques. Conséquence rapide, le PC de la 352e DI, positionné au Château Poulain à Littry, subira dès le lendemain, un bombardement aérien.

Carte de l’Histoire Officielle américaine montrant au surplus les positions des compagnies allemandes présentes le 6 juin 1944

À Omaha Beach, les soldats du 916e régiment de grenadiers (352. Inf-Div) et du 726e régiment de grenadiers (716. Inf-Div} occupaient les tranchées de quinze positions fortifiées appelées Widerstandnest (Wn 60 à 74).

Ceux-ci contenaient six encuvements pour mortier, trente-cinq casemates, appuyés par une unité de lance-fusées (Nebelwerfer), des lance-flammes automatiques et quatre-vingt-cinq nids de mitrailleuses[9].

Le 916e régiment de grenadiers connut son baptême du feu le jour J de l'opération Overlord face aux 1re et 29e divisions U.S.

Les unités allemandes combattirent avec une efficacité redoutable, défendant les falaises surplombant la plage pendant plusieurs heures.

Elles causèrent des pertes sérieuses aux Américains, avant d'être finalement débordées autour de midi[9].

Le 916e régiment d'infanterie fut appuyé par le IIe bataillon du 915e régiment d'infanterie ainsi que par le bataillon du Génie 352 (352. Pioniere Abteilung) de la division, plus des Marder III du bataillon antichar (Panzerjägerabteilung) dans l'organisation de contre-attaques coûteuses[6].

Mais devant la pression américaine soutenue par l'aviation et l'artillerie de marine, le régiment du Colonel Goth dut se replier le , dans l'incapacité de tenir les positions reconquises la nuit précédente à Colleville-sur-Mer[6].

La conséquence de ces échecs fut la capture de Bayeux, intacte, dès le par la 56e brigade d'infanterie britannique, pratiquement sans combats[11].

La 352. ID enregistra quelque 1 200 pertes le jour du débarquement, soit environ 200 tués, 500 blessés et 500 disparus[6].

La 352e division d'infanterie dans la bataille de Normandie

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La 352e division d'infanterie se battit contre les Américains du Ve corps d'armée américain usant de toutes les ressources du terrain fournies par le bocage normand. Elle est notamment impliquée dans la défense des approches, puis de la ville de Saint-Lô[12]. La guerre d'usure entreprise par les deux camps atteint particulièrement cette unité[13].

  • Du 6 au , les pertes cumulées atteignent environ 3 000 hommes.
  • Les pertes du 6 au se montent à 5 407 hommes.
  • Au , l'unité perd encore 2 479 hommes supplémentaires.
  • Au , 597 hommes de plus sont comptés pour perdus.

La 352e division d'infanterie contrôlait aussi les restes de plusieurs grandes unités autour de Saint-Lô fin [14]:

  • Trois bataillons de la 266. ID.
  • Deux bataillons de la 353. ID
  • Un bataillon de la 30e brigade rapide (30. Schnelle Brigade qui avait été rattachée dès le 7, à la division)
  • Un bataillon de la 275. ID.
  • Un bataillon de la 343. ID.
  • Une batterie d'artillerie de la 343.ID.
  • Une batterie d'artillerie du bataillon Autun.

La division était en très mauvais état, lorsque le , elle fut déclarée hors de combat (abgekämft). Cela signifiait que chaque bataillon disposait de moins d'une centaine d'hommes. Elle est retirée du front au début du mois d'[15].

La fin de la guerre

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La division est déplacée au sud-est d'Alençon pour être reconstituée. Mais elle ne dispose que d'une seule semaine de repos avant d'être rejointe par les pointes américaines issues de la percée d'Avranches (opération Cobra). Elle engage dès lors des actions retardatrices sur l'axe Le Mans - Dreux[16].

En , la division fut reconstituée par fusion avec la 581e division de grenadiers du Peuple en 352e division de grenadiers du Peuple (352. Volksgrenadier Division)[15]. Elle fit partie des unités impliquées dans la bataille des Ardennes du maréchal (Generalfeldmarschal) Von Rundstedt. À la suite de l'échec de cette contre-offensive, la 352e VGD fut employée en combats défensifs autour de Trèves et sur la Moselle. Elle y fut détruite une nouvelle fois à la mi-. Seuls des débris franchirent le Rhin à Worms. Elle fut reconstituée une dernière fois en tant que Kampfgruppe et rendit les armes à Darmstadt en mai 1945.

Composition de la 352e division d'infanterie

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L'unité est bâtie sur l'un des deux principaux modèles d'organisation de la division d'infanterie allemande en 1944, au même titre que la 353e DI allemande postée en Bretagne ou la 363e DI allemande. Elle comporte organiquement trois régiments d'infanterie, un régiment d'artillerie, plus des bataillons de complément (découverte, antichar, génie, transmissions, …). Au [17], son effectif est de 12 700 hommes, dont 7 300 combattants, ce qui est plus que convenable pour une grande unité allemande de l'époque.

Personnalités

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Références

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  1. (de)G. Tessin, Verbände und Truppen der deutschen Wehrmacht und Waffen-SS (Mittler & Sohn, Frankfurt am Main et Biblio Verlag, Osnabrück 1966-1975
  2. (de)Gliederung der 352. I.D., du 1.5.44
  3. G. Tessin, op. cit.
  4. (en) Gordon A. Harrison, Cross Channel Attack, Département d'Histoire Militaire des États-Unis, Washington 1951
  5. (fr) Olivier Wieviorka, Histoire du débarquement en Normandie. Des origines à la Libération de Paris 1941-1944, Seuil, 2007
  6. a b c d e et f (de)F. Ziegelmann, Die Geschichte der 352. Infanterie-Division, MS # B-432
  7. (de)Lagekarte AOK 7, 5.6.1944, BA-MA RH 20-7/138K
  8. a et b (de)Compte-rendu des échanges téléphoniques du PC de la 352. ID le 6.6.1944 in Ziegelmann MS # B-388
  9. a b et c Gordon A. Harrison, op. cit.
  10. (en) Lt Col Ellis, Victory in the West, Services historiques britanniques, Londres, 1962
  11. Lt-colonel Ellis, op. cit.
  12. (en) Martin Blumenson, Breakout & Pursuit, Département d'histoire militaire des États-Unis, Washington 1961
  13. (de)KTB OB West Ia, au 12.7.44
  14. (de)AOK 7 Ia Nr. 4174/44 g.Kdos.
  15. a et b Ibid
  16. (de)F. Ziegelmann, Die Geschichte der 352. Infanterie-Division, MS # B-741
  17. (de)Gliederung der 352. I.D., Stand 1.5.44, T312, R1566, F000216

Documents

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Transcriptions téléphoniques de la 352e DI le 6 juin 1944

Liens externes

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