Abbaye Saint-Pierre d'Hautvillers
L'abbaye Saint-Pierre d'Hautvillers est une ancienne abbaye bénédictine, située dans la commune d'Hautvillers, dans la Marne.
Abbaye Saint-Pierre d'Hautvillers | |
Vue de l'église abbatiale, du cloître de l'ancienne abbaye et des vestiges d'une aile de la-dite abbaye. | |
Présentation | |
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Culte | Catholique |
Type | Abbaye |
Protection | Classée MH (1983, église en totalité, façades et toitures de l'aile du cloître subsistante, sol de l'ancienne abbaye, fontaine Saint-Nivard)[1] Inscrit MH (1983, portail d'entrée, façades et toitures du bâtiment de l'ancienne cuisine, ainsi que les deux travées voutées d'ogives qu'il renferme)[1] |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Champagne-Ardenne |
Département | Marne |
Commune | Hautvillers |
Coordonnées | 49° 04′ 55″ nord, 3° 56′ 28″ est |
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Historique
modifierL'abbaye est fondée en 650 par saint Nivard, archevêque de Reims. D'après la légende, c'est une colombe qui lui aurait indiqué le lieu où édifier l'abbaye[2] suivant les règles de saint Benoît et de saint Colomban. Sous les Carolingiens, l'abbaye acquiert un rayonnement important[3], notamment grâce à ses manuscrits[4] comme l'Évangéliaire d'Ebbon et peut-être le psautier d'Utrecht.
Saint Rieul y embrassa la vie monastique en 662 avant de succéder à saint Nivard en 669. Le monastère possédait la relique du corps de sainte Hélène volée à Rome en 841 par un prêtre de Reims, ce qui développa un important pèlerinage et des revenus qui lui permirent d'acquérir des terres et des vignobles de champagne (40 hectares)[5]. Cette abbaye était florissante jusqu'à la baisse à six religieux en 1634. Ce nombre remontait à vingt-quatre en 1689.
Cette abbaye accueillit Dom Pérignon dont la vie est étroitement associée à la création du vin de Champagne.
Actuellement
modifierL'abbaye est la propriété de la maison de Champagne Moët & Chandon, du groupe LVMH. En 2012, le cloître de l'abbaye est restauré et la porte Saint-Hélène, disparue, est reconstruite à l'identique par Moët & Chandon en association avec les architectes des bâtiments de France. Le site de l'abbaye d'Hautvillers est aujourd'hui utilisé par la maison de champagne pour accueillir ses invités les plus importants[2].
L'église Saint-Sindulphe
modifierL'église Saint-Sindulphe de cette abbaye abrite les tombes de Dom Pérignon et de Dom Royer. Elle est la propriété de la commune et abrite un riche patrimoine mobilier :
- Un orgue de tribune[6] est l’œuvre de Louis Gorlidot, Matthieu Wyskirclum, Nicolas Augustin Hubert et Augustin Brisset ; il date du deuxième quart du XVIIe siècle et du troisième quart du XVIIIe siècle[7]. Un premier orgue a été construit en 1630 par deux facteurs d'origine germanique puis reconstruit à partir de jeux anciens par Louis Gordilot et Mathieu Wyskirclum vers 1769. L'instrument est modifié par Nicolas Augustin Hubert en 1847 puis, à la fin du siècle, par Augustin Brisset. Pendant la Seconde Guerre mondiale, une partie des tuyaux a été dispersée (438 tuyaux). L’orgue actuel comporte trois claviers de 56 notes et un pédalier de 32 notes.
- Un reliquaire de sainte Hélène ;
- Un reliquaire de Nivard de Reims,
- Un ensemble de stalles surmontée de peintures.
Galerie
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Lors de l'un des concerts « Entre vignes et forêts ».
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Reliquaire de sainte Hélène.
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Les orgues.
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Vers le chœur.
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Chapiteau de Jeanne d'Arc.
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Entrée des moniales.
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Stalles.
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Peinture du Christ et des larrons.
Abbés
modifier- Saint Berchaire, premier abbé d'Hautvillers
- v. 952 Rotmar
Abbés commendataires
modifier- v. 1744 : Jean Philippe d'Orléans, chevalier d'Orléans, grand prieur de France
- Alphonse de Lateriis dernier abbé d'Hautvillers.
Moines et visiteurs célèbres
modifier- Saint Réole
- Dom Thierry de Viaixnes (1659-1735), enseigna la théologie et la philosophie à l'abbaye, il se lia d'amitiés avec Dom Jean Thiroux qui enseignait à l'abbaye Saint-Remi de Reims
Notes et références
modifier- « Ancienne abbaye d'Hauvillers », notice no PA00078717, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Sophie Claeys-Pergament, « L'abbaye de Dom Pérignon entièrement restaurée », L'Union, (lire en ligne)
- Bruno Decrock et Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Champagne-Ardenne, Hachette, coll. « Le guide du patrimoine », (ISBN 2010209877), p. 192
- Georges Clause (dir.), Jean-François Boulanger, Sylvette Guilbert, Annie Moraine-Osaer-Jacquelin et Jean-Pierre Ravaux, Diocèse de Châlons, Beauchesne, (ISBN 2-7010-1185-X, lire en ligne), p. 15
- Franck Ferrand, Au cœur de l'histoire, Europe 1, 28 avril 2011
- Notice no PM51000470, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM51000478, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Dom Guyton, Voyage littéraire de Dom Guyton en Champagne (1744-1749) : publié pour la première fois par Ulysse Robert et Édouard de Barthélemy, d'après le manuscrit autographe conservé à la Bibliothèque nationale, Paris, Champion, , 158 p. (lire en ligne), p. 131, manuscrit autographe sur Gallica.
- Jacques Hourlier, La fin du monastère d'hautvillers, in Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, 84, 1969, p. 105-118.
- Henri Jadart, L'abbaye d'Hautvillers (Marne), ses sépultures, la tombe de D. Thierry Ruinart, Bulletin Monumental, 1886, 52, p. 241-256. [lire en ligne]
Articles liés
modifierLiens externes
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- Ressource relative à l'architecture :