Académie brésilienne des lettres
L'Académie brésilienne des lettres ou ABL est la principale institution linguistique et littéraire du Brésil. Elle siège à Rio de Janeiro depuis le .
(la) Ad immortalitatem |
Fondation |
1897 |
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Siège | |
Pays | |
Coordonnées | |
Langue |
Fondateurs | |
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Président |
Merval Pereira (en) (depuis ) |
Récompenses |
Ordre du Mérite culturel () Membre honoraire de l'ordre de Sant'Iago de l'Épée Grand-croix de l'ordre de Sant'Iago de l'Épée |
Site web |
Histoire
modifierÀ la fin du XIXe siècle, quelques auteurs et intellectuels brésiliens éprouvèrent le désir de créer une Académie nationale, sur le modèle de l'Académie française.
L'initiative fut prise par Lúcio de Mendonça (pt), et fut concrétisée par des réunions préparatoires qui se sont tenues le , sous la présidence de Machado de Assis (élu par acclamation), dans les locaux de la rédaction de Revista brésilienne. Ces réunions ont permis d'approuver les statuts de l'Académie brésilienne de lettres le et d'arrêter la liste des 40 membres fondateurs. La session inaugurale se tint le de la même année, dans un immeuble du centre de Rio de Janeiro.
L'Académie, qui ne possédait pas de ressources financières, fut itinérante jusqu'en 1904, date à laquelle elle s'installa dans une partie d'un immeuble gouvernemental de Rio qui abritait d'autres institutions culturelles.
En 1923, grâce à l'initiative de son président, Afrânio Peixoto (pt), et de l'ambassadeur de France Raymond Conty, le gouvernement français lui céda l'immeuble du Pavillon français, réplique du Petit Trianon de Versailles construit pour l'exposition du centenaire de l'indépendance du Brésil de 1922.
Ces installations sont répertoriées depuis le par l'Institut d'État du patrimoine culturel (pt) (INEPAC) du Secrétariat municipal de la Culture Rio de Janeiro. Leurs salons sont toujours ouverts aujourd'hui, abritant les réunions régulières, les sessions commémoratives solennelles, les sessions de réception des nouveaux académiciens, ainsi que le traditionnel thé du jeudi. Elles peuvent être visitées par le public ou dans le cadre de programmes culturels, de concerts de musique de chambre, lors du lancement de livres dont les membres sont les auteurs, lors de cycles de conférences et de représentation de pièces de théâtre.
Caractéristiques
modifierMembres
modifierLe statut de l'Académie brésilienne des lettres est calqué sur celui de l'Académie française. Elle comporte quarante « membres effectifs », élus à titre viager et surnommés les « immortels », auxquels il faut ajouter vingt membres « correspondants étrangers ». Pour devenir membre, il faut être né brésilien, et avoir publié des œuvres au mérite reconnu, quel qu'en soit le genre.
Lorsqu'un académicien décède, le fauteuil est déclaré vacant et les candidats ont un mois pour se signaler au Président. L'élection, à bulletin secret, a lieu trois mois après la déclaration de la vacance. L'uniforme, là encore inspiré de celui des académiciens français (vert foncé, brodé d'or, accompagné d'un chapeau de velours noir) est offert au nouveau membre par l'État de la Fédération brésilienne dont il est originaire. Lors de la séance de réception, le nouvel occupant du siège fait l'éloge de ses prédécesseurs, avant de recevoir le collier, le diplôme et l'épée. Puis un autre académicien prononce le discours de réception où il fait l'éloge du nouvel immortel.
Institution originellement masculine, l'Académie a élu une première femme le , en la personne de Rachel de Queiroz, pour qui fut dessinée une version féminine du costume.
Président
modifierLe président est élu annuellement par les académiciens.
Le premier Président, Machado de Assis, fut gratifié du titre honorifique de Président perpétuel.
La charge est en principe remise en jeu annuellement, contrairement à la présidence de l'Académie française. Cependant, le président sortant a le droit de se représenter indéfiniment. Austregésilo de Athayde usa de cette possibilité en parvenant à rester président près de 34 ans (1959-1993)! Ses successeurs ont abandonné cet état d'esprit et sont revenus au principe d'une présidence tournante.
Protecteurs des chaises
modifierL'une des spécificités de l'Académie brésilienne, par rapport à son modèle français, est l'institution des « protecteurs » (en portugais : patron). Les premiers membres ont voulu rendre hommage à de grands écrivains brésiliens disparus en en faisant les « protecteurs » de leurs fauteuils. Ce système de patronage littéraire a été par la suite étendu aux vingt sièges réservés aux « correspondants étrangers ». Malgré tout, certains grands noms ont été oubliés, et les choix initiaux ont parfois accordé cet honneur à des écrivains aujourd'hui considérés comme secondaires, voire totalement oubliés.
Les activités
modifierL'institution s'est attribué comme tâche essentielle la défense de la langue et de la littérature nationale. Ainsi, la « Casa de Machado de Assis » publie dans sa revue des œuvres rédigées par les académiciens, et s'engage à préparer le dictionnaire de langue, après s'être occupé de l'organisation du Vocabulaire orthographique de la langue portugaise.
Membres, passés et présents
modifierVoir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Présidents de l'Académie brésilienne des lettres
- Liste des membres de l'Académie brésilienne des lettres
Liens externes
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- Site officiel
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (pt) Site officiel de l'ABL