Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand

société savante de Clermont-Ferrand
Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand
Sceau de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand.
Bâtiment de l'Académie rue Bardoux.
Histoire
Fondation
1747
Cadre
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Pays
Langue
Organisation
Président
François-Dominique de Larouzière (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Affiliation
Site web
Identifiants
RNA
SIREN
SIRET

L’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand est une société savante fondée à Clermont-Ferrand en 1747.

Elle fait partie de la Conférence nationale des académies des sciences, lettres et arts, qui, sous l’égide de l’Institut de France, regroupe vingt-huit académies de France.

Elle a notamment pour but de favoriser et de diffuser les recherches de toute nature sur l'Auvergne et de valoriser le patrimoine historique et scientifique de l'Auvergne.

Histoire modifier

Les sociétés savantes ancêtres de l'Académie modifier

La Société littéraire de Clermont (1747-1793) modifier

La Société littéraire de Clermont naît en 1747[1]. Son secrétaire François-Guillaume Quériau prononce lors de la première séance solennelle du 25 août 1747 un discours sur le progrès des sciences et les arts auquel assiste l'Intendant Bonaventure-Robert Rossignol, le conseiller à la cour des aides de Clermont Joseph Dufraisse de Vernines, le médecin Benoît Duvernin, Etienne Bompart de Saint-Victor[2]... En 1750, elle est reconnue par le roi[3]. Elle se compose alors de trente membres ordinaires, plus cinq membres honoraires et cinq étrangers. En 1780, des lettres patentes l'érigent en académie.

En 1793, elle est supprimée par la Convention, comme toutes les autres académies.

Ses travaux sont connus grâce à des publications de son premier directeur Joseph Dufraisse de Vernines[4], de l'abbé Joseph Micolon de Blanval, par des listes de membres et des catalogues des communications lues dans les assemblées de la société de 1747 à 1780[5], par les archives conservées à la bibliothèque du Patrimoine de Clermont Auvergne Métropole.

Plusieurs sociétés tentèrent de ressusciter cette société savante[1] :

La Société d'encouragement des sciences, des lettres et des arts (1818-1824) modifier

Éloge de Blaise Pascal rédigé à l'occasion du concours lancé par la Société d'encouragement de Clermont en 1822
Éloge de Blaise Pascal rédigé à l'occasion du concours lancé par la Société d'encouragement de Clermont en 1822

La Société d'encouragement des sciences, des lettres et des arts fondée le 21 février 1818 par arrêté préfectoral a notamment organisé en 1822 pour le bicentenaire de la naissance de Blaise Pascal à Clermont-Ferrand un concours d’Éloges de Blaise Pascal, décerné en 1823 au Docteur Antoine Lizet[6]'[7].

Société académique de géologie, minéralogie et botanique d'Auvergne (1822-1824) modifier

En 1823 apparaît la Société académique de géologie, minéralogie et botanique d'Auvergne, fondée le 6 novembre 1822 et présidée par le comte Maurice de Laizer[8], la première en France dédiée spécifiquement à ces disciplines[9]. Un de ses objectifs est de créer un musée public rassemblant des collections de géologie, minéralogie et flore d'Auvergne. La ville met à disposition un bâtiment dans le local de la bibliothèque et l'abbé Lacoste, nommé directeur du musée de la Société, y déménage ses collections[10].

La Commission pour la recherche des antiquités et la conservation des monumens historiques du département. modifier

Elle est présidée par Maurice de Laizer qui s'attache à former dans un local attenant à la bibliothèque et au jardin botanique un musée d'antiquités celtiques et romaines[10].

La nouvelle académie de 1824 modifier

Alexandre Louis d'Allonville, conseiller d'Etat et Préfet du Puy-de-Dôme, fait valoir sous la Restauration que la Société de 1747 « n'ayant été légalement supprimée par aucun acte contraire » peut être rétablie et le Ministre de l'Intérieur le charge de la réorganiser en supprimant les autres sociétés savantes du département[11]. La première séance a lieu le 13 décembre 1824 sous la présidence du Maire de Clermont-Ferrand, Antoine Blatin[12]. Le , une ordonnance de Charles X la reconnaît d'utilité publique et l'autorise à porter le nom d'académie. Le premier président de l'académie ainsi reconstituée est, de 1825 à 1838, le comte de Montlosier.

Plaque en latin sur le monument de Gergovie rappelant le rôle de l'Académie

En 1855[13], elle reprend l'idée d'Amédée Thierry d'ériger un monument commémoratif à Vercingétorix à Clermont-Ferrand puis en 1862 sur le plateau de Gergovie, monument qu'elle ne fera ériger qu'en 1900 (une des trois plaques sur le monument rappelle le rôle de l'académie).

En 1864 Pierre-Pardoux Mathieu attire l'attention de l'Académie sur l'existence d'un monument antique au sommet du puy de Dôme[14]. Édouard Vimont soutient cette hypothèse face aux sceptiques qui n'y voient que les restes de la chapelle Saint-Barnabé. En 1873, l'Académie prend l'initiative de diriger le déblaiement du sommet de la montagne et l’État, le département et la ville de Clermont-Ferrand accordent des subventions. La découverte d'une plaque votive en juillet 1874 achève de convaincre que les ruines sont les vestiges d'un temple au Mercure Arverne. Le comité des travaux historiques attribue alors un prix à l'Académie[15].

Activités modifier

L'académie compte soixante membres titulaires et un peu moins de 400 associés correspondants.

L'académie a aujourd'hui son siège 19, rue Bardoux à Clermont-Ferrand. Elle tient ses réunions, le premier mercredi du mois (sauf les mois d'été), dans la salle Michel-de-L'Hospital de l'Hôtel de ville.

Elle distribue des prix qui sont remis à l'occasion d'une séance publique solennelle en janvier : le prix Fernand-Mège[n. 1] récompense tour à tour un scientifique, un littéraire ou un artiste ; des prix reconnaissent la valeur d'ouvrages d'intérêt régional : prix Louis-Achard, Achard-Gardette, Grellet de la Deyte, Gandois (tous les 4 ans) ; le prix Camille-Vigouroux[n. 2] distingue une œuvre présentée au Salon des artistes d’Auvergne ; un prix de bienfaisance est destiné à aider une association à but humanitaire ; un prix va à des étudiants méritants de la faculté de droit.

Elle organise en juin une excursion permettant de visiter des sites d'intérêt historique, artistique ou scientifique.

Organisation modifier

Présidents modifier

Sauf mention contraire, la source provient du site officiel de l'Académie[16].

Présidence Nom Éléments biographiques Illustration
2020 -
(en cours)
François-Dominique de Larouzière
Géologue-volcanologue
2010 - 2020[17] Philippe Auserve Conservateur du Musée des peintres de l’École de Murol
2007 - 2009 Jean-Paul Sérandon Avocat, homme politique
2005-2007 Jean-Claude Laroche Enseignant (Sciences naturelles)
2004-2005 Josiane Teyssot Maître de conférences à la faculté des lettres (Histoire médiévale)
1999-2004 Anne Courtillé Professeur à la faculté des lettres (Histoire de l'art)
1997-1998 Georges de Bussac Conservateur des antiquités et objets d’art
1993-1996 Pierre-François Aleil Conservateur des antiquités et objets d’art
1991 Guy Mourlevat Enseignant (Lettres)
1987-1990 Louis Favaron Militaire
1983-1986 Gaston Dastugue Professeur à la faculté de médecine
1975-1978 Roger Sève Archiviste, homme politique
1971-1974 Georges de Bussac Conservateur des antiquités et objets d'art
1967-1970 André-Georges Manry Enseignant (Histoire)
1963-1966 Charles Duplessier Militaire
1959-1962 Charles Juge-Chapsal Magistrat
1957-1958 Camille Vigouroux Inspecteur des Eaux et forêts
1951-1954 Gaston-Pierre Dastugue Enseignant (Médecine)
1947-1950 Colonel Laloy Militaire
1945-1946 Marc Dousse Bibliothécaire
1942-1944 René Giscard d'Estaing[18] Homme politique
1939-1941 René Fric Ingénieur
1937-1938 Pierre Balme Médecin
1935-1936 Maurice Basse Avocat
1933-1934 Henri Linder Militaire
1931-1932 Casimir Pajot Avocat
1925-1926 Guillaume Féry d'Esclands Magistrat
1923-1924 Eugène L'Ebraly Avocat
1921-1922 César de Moré, comte de Pontgibaud Homme politique
1919-1920 Auguste Audollent Professeur à la faculté des lettres (Latin), directeur du musée Bargoin
1914-1918 Casimir Pajot Avocat
1912-1913 Georges Salvy Avocat
1910-1911 Joseph Vignancour Avocat
1908-1909 Édouard Éverat Avocat
1906-1907 Humbert de Montlaur
1904-1905 Bernard Brunhes Professeur à la faculté des sciences (Physique)
1903 Guillaume-Henri Dourif Enseignant (médecine)
1902 Pierre-Marie de Chazelles Préfet
1900-1901 Pierre-Alphonse Julien Professeur à la faculté des sciences (Géologie)
1898-1899 Christophe de Chabrol Homme politique
1896-1897 Cirisse Teillard-Chambon Ingénieur
1894-1896 Antoine Vernière Avocat
1892-1894 Marc de Vissac Avocat
1890-1891 Guillaume-Henri Dourif Enseignant (Médecine)
1888-1889 Victor Fleury Enseignant (Médecine)
1886-1887 Adolphe Ancelot
1884-1885 Hector-Pierre Aubergier
1882-1884 Charles de Lacombe
1881-1882 Annet Talon
1874-1875 Victor Nivet Enseignant (Médecine)
1864-1865 Pierre Bertrand Enseignant (Médecine)
1825-1838 François Dominique de Reynaud de Montlosier
François Dominique de Reynaud de Montlosier

Secrétaires perpétuels modifier

Académiciens modifier

Patrimoine modifier

L'académie dispose d'un patrimoine important, immobilier et mobilier, qui lui est venu par legs et dons.

Patrimoine immobilier modifier

  • L'immeuble du 19 rue Bardoux, siège de l'académie, légué par Alphonsine Ledru, veuve Drudin, fille de l'architecte Agis-Léon Ledru, maire de Clermont-Ferrand et président du Conseil général du Puy-de-Dôme.
  • L'immeuble du 13, rue du Onze-Novembre (legs Sauzet), maison natale d'Armand Sauzet, qui fut secrétaire général de l'académie.
  • La tour de Montpeyroux (legs Mme Pierre Rougier).

Patrimoine mobilier modifier

Le patrimoine mobilier est composé d'une importante bibliothèque, de tableaux (comme les Laveuses de François Boucher, en dépôt au Musée d'Art Roger-Quilliot) et de meubles (par exemple, le bureau de l'intendant Chazerat).

Archives modifier

Publications modifier

  • Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand. Clermont-Ferrand : Académie des sciences, belles-lettres et arts, 1890 - en cours. (ISSN 0768-5491). Parution irrégulière (environ deux titres par an).
  • Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne. Tome 53, n° 478 (1933) - en cours. (ISSN 1153-2599). 4 numéros par an.
  • Bulletin de l'Auvergne, 1926-1932. (ISSN 1153-2602)
  • Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, 1881-1925. (ISSN 1153-2580) lire en ligne sur Gallica
  • Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand, 1859-1887. (ISSN 1762-892X) lire en ligne sur Gallica
  • Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l'Auvergne, 1828-1858. (ISSN 1257-0338) lire en ligne sur Gallica


Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Fernand Mège (1847-1925), avocat à Clermont-Ferrand puis à Paris, a été député du Puy-de-Dôme de 1889 à 1893.
  2. Ancien président de l'académie (1957-58).

Références modifier

  1. a et b Bibliographie générale des travaux historiques et archéologiques publiés par les Sociétés savantes de France, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), « Puy-de-Dôme - Clermont-Ferrand - Académie des sciences, belles lettres et arts », p. 514
  2. Aimé Coulaudon, L'Auvergne et ses histoires : Chroniques, , 233 p.
  3. Mège 1884, p. 14.
  4. Joseph Dufraisse, Dissertation sur les anciens monumens qui se trouvent à Bains, village du Mondor en Auvergne par M. Dufraisse,..., (lire en ligne)
  5. Clermont Auvergne Métropole, A 70205
  6. « Le Constitutionnel », Le Constitutionnel : Journal du commerce, politique et littéraire,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  7. Bibliothèque du Patrimoine de Clermont Auvergne Métropole, MS 2818
  8. Hugues de Fontaines, chap. 12 « Un scientifique reconnu mais qui ne sera pas prophète en son pays », dans Maurice de Laizer 1781-1855 : Ses combats en Europe, en Russie et en Auvergne, Paris, Éditions Fontfor (mauricedelaizer.free.fr).
  9. Irina Podgorny, « La guerre, la paix et la querelle. Les sociétés paléontologiques d'Auvergne sous la Seconde Restauration », Colligo,‎ .
  10. a et b « Entreprises scientifiques », Bulletin général et universel des annonces et des nouvelles scientifiques,‎ , p. 161-162 (lire en ligne).
  11. Mège 1884, p. 129-133.
  12. « Académie des Sciences, belles-lettres et arts de Clermont - Archives départementales du Puy-de-Dôme », sur www.archivesdepartementales.puy-de-dome.fr (consulté le )
  13. Mège 1884, p. 170.
  14. Mège 1884, p. 174.
  15. Mège 1884, p. 179.
  16. « De Président en Président (1825-2021) », sur Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont (consulté le )
  17. Centre France, « Culture - L'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand change de président », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  18. Liste des présidents.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Irina Podgorny, « La guerre, la paix et la querelle. Les sociétés paléontologiques d'Auvergne sous la Seconde Restauration », Colligo, vol. 3/3,‎ (lire en ligne)
  • Guy Lemaître, « Les Belles Lettres de l'Académie », La Montagne, , p. 17.
  • Bernard Brunhes, « L'œuvre et le rôle d'une Académie de province », Revue internationale de l'enseignement, vol. 49, no 1,‎ , p. 59–64 (lire en ligne, consulté le )
  • Michel Cohendy, « Les constitutions de l'Académie des Sciences, Bellles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand », Mémoires de l'Académie des sciences, belles lettres et arts de Clermont-Ferrand, vol. 4, no 13,‎ , p. 17-26
  • Régis Crégut, « Dans quels locaux l'Académie de Clermont a-t-elle tenu ses séances depuis ses origines jusqu'à présent ? », Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, vol. 46,‎ , p. 145-154, 163-167
  • Marc Dousse, « La Composition de l'Académie de Clermont en 1764 », Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne,‎ , p. 110-118
  • Francisque Mège, L'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand : ses origines et ses travaux, Clermont-Ferrand, Typographie Ferdinand Thibaud, , 312 p.
    Réimprimé à Pau sur les Presses d'Infocompo en 1999
  • Robert de Lasteyrie, Bibliographie générale des travaux historiques et archéologiques publiés par les sociétés savantes de la France, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 514
  • Ambroise Tardieu, Histoire de la ville de Clermont-Ferrand, Moulins, Imprimerie de C. Desroziers, 1870-1871, p. 637 sqq.

Liens internes modifier

Liens externes modifier