Achéloos (fleuve)
L’Achéloos (en grec ancien Ἀχελῷος / Akhelōos, moderne Αχελώος / Achelóos) ou Achéloüs (en latin Ăchĕlōus, -i[3]) ou Aspropótamos[4] (littéralement le « Fleuve blanc ») est un fleuve du nord-ouest de la Grèce, long d'environ 220 km[1]. Il formait la frontière entre l'Acarnanie et l’Étolie dans l’Antiquité[5]. Son esprit était révéré par les Grecs comme le dieu fleuve Achélôos[6].
Achéloos | |
Le pont Episkopi franchissant l'Achéloos sur le lac Kremastá. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 220 km [1] |
Bassin | 6 478 km2 [2] |
Bassin collecteur | Achéloos |
Régime | pluvio-nival méridional |
Cours | |
Source | Lákmos (en) |
· Altitude | 2 000 m |
· Coordonnées | 39° 40′ 36″ N, 21° 09′ 56″ E |
Embouchure | la Mer Ionienne |
· Localisation | Golfe de Patras |
· Altitude | 0 m |
· Coordonnées | 38° 20′ 06″ N, 21° 06′ 15″ E |
Géographie | |
Pays traversés | Grèce |
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Géographie
modifierLe fleuve prend sa source dans le massif du Pinde près du mont Lákmos (en)[7], dans le district régional de Tríkala, au sein du parc national des Tzoumérka, de la vallée de l'Achelóos, des Ágrafa et des Météores. C'est l'un des fleuves les plus longs de Grèce. Il se confond avec la frontière administrative entre les districts régionaux d'Árta dans l'Épire et ceux de Tríkala et de Kardítsa en Thessalie. Il se jette dans la mer Ionienne et en partie dans le golfe de Patras via la lagune de Missolonghi (en), à l'ouest de la ville du même nom. Son cours inférieur, du barrage de Strátos (en) à l'embouchure, est inclus dans le parc national de Missolonghi-Etolikó.
Aménagements
modifierDepuis 1960, il est utilisé pour la production hydroélectrique. Quatre barrages sur l'Achéloos construits entre 1966 et 1989[8] ont sensiblement modifié le régime hydrologique du fleuve au débit le plus élevé de Grèce, en évitant les crues les plus importantes et en limitant la quantité d'eau à l'embouchure[9]. Un débat plutôt vif entre les industriels, les écologistes et les habitants a fait rage en 2007 au sujet d'un nouveau barrage de 135 m de haut financé par l'Union européenne sur le cours supérieur du fleuve. Le grand projet de dérivation de l'Achéloos vers la plaine de Thessalie, en partie réalisé avec la construction du barrage de Mesochóra (en) en 2001 et la réalisation partielle du barrage de Sykiá (en), alimente de vifs débats depuis les années 1980. Ce projet pharaonique, qui prévoit la dérivation d’environ 600 000 000 m3, a été relancé en 2020[10] après avoir été gelé à plusieurs reprises.
Perception antique
modifierMythologie
modifierDans l'Antiquité, Achélôos est un dieu fleuve — c'est-à-dire aussi bien le fleuve Achéloos dans sa matérialité que la divinité — fils aîné du Titan Océan et de sa sœur Téthys. Il est le père (ou le frère) des Sirènes et de nombreuses nymphes.
Il apparait dans plusieurs mythes, notamment dans les aventures d'Héraclès, qu'il affronte pour obtenir la main de Déjanire. Au cours de celui-ci, Achélôos prend plusieurs formes (serpent, taureau), avant d'être vaincu par le héros, qui brise une de ses cornes.
Dieu ancien évoqué par Homère, au caractère panhellénique, son culte est répandu dans plusieurs régions de Grèce, et le dieu fait l'objet de représentations aussi bien grecques qu'étrusques.
Matérialité dans l'Antiquité
modifierNotes et références
modifier- (en) James R. Penn et Larry Allen, Rivers of the World: A Social, Geographical, and Environmental Sourcebook, Santa Barbara, ABC-CLIO, , 357 p. (ISBN 978-1-57607-042-0, lire en ligne), p. 2.
- (en) Klement Tockner, Urs Uehlinger et Christopher T. Robinson, Rivers of Europe, Academic Press, , 728 p. (ISBN 978-0-08-091908-9, lire en ligne), p. 444.
- Ambrosius Aurelius Theodosius Macrobius, Macrobe (œuvres complètes): Varron (De la langue latine). Pomponius Mela (œuvres complètes), Paris, Firmin-Didot, , 709 p. (lire en ligne), p. 329.
- (en) Tamra Andrews, Dictionary of Nature Myths: Legends of the Earth, Sea, and Sky, Oxford, Oxford University Press, , 284 p. (ISBN 978-0-19-513677-7, lire en ligne), p. 3.
- (en) Brian Kinsey, Gods and Goddesses of Greece and Rome, New York, Cavendish Square Publishing, , 320 p. (ISBN 978-0-7614-9980-0, lire en ligne), p. 7.
- Charles Daremberg, Edmond Saglio et Edmond Pottier, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, d'après les textes et les monuments ..., Paris, Hachette, , 756 p. (lire en ligne), p. 26.
- (en) D. R. Green, Coastal and Marine Geospatial Technologies, Berlin, Springer Science+Business Media, , 451 p. (ISBN 978-1-4020-9720-1, lire en ligne), p. 325.
- Michel Bouillet, « Des montagnes du Pinde à la plaine de l'Achelôos : Hommes et activités en Etolie-Acarnanie (Grèce) », L'information géographique, vol. 63, no 1, , p. 39-42 (ISSN 0020-0093, lire en ligne), p. 40.
- (en) Nikolaos Fourniotis, « A proposal for impact evaluation of the diversion of the Acheloos river, on the Acheloos estuary in Western Greece », International Journal of Engineering Science and Technology, vol. 4, no 4, , p. 1793-1802 (ISSN 2141-2820, lire en ligne).
- (en) « River diversion project gets green light to go ahead », sur ekathimerini.com, (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :